Avenged Sevenfold

Metalcore

États-Unis

The Stage

2016
Type : Album (LP)
Tracklist
01. The Stage (8:32)
02. Paradigm (4:19)
03. Sunny Disposition (6:41)
04. God Damn (3:42)
05. Creating God (5:35)
06. Angels (5:41)
07. Simulation (5:31)
08. Higher (6:29)
09. Roman Sky (5:00)
10. Fermi Paradox (6:31)
11. Exist (15:39)

Chronique

par Grum

Depuis une dizaine d’année, Avenged Sevenfold a pêché par excès de facilité et peut-être aussi par excès de grosses têtes et a sacrément déçu depuis City Of Evil, voguant entre inspirations appuyées et pompages divers. N’ayant plus rien à prouver niveau popularité, mais encore tout à prouver niveau artistique, il n’en fallait peut-être pas moins pour qu'ils se remettent en question et, en même temps, se dire “et pourquoi pas un concept album ?”. On leur connaissait déjà un côté folie des grandeurs, mais souvent la folie côtoie le génie et il ne faut qu’un petit éclair pour passer de l’un à l’autre.

Là nous avons droit à deux éclairs même, en forme d’ailes de chauve-souris, symbolisés sur la pochette de cet album. Le constat se fait très rapidement : presque tout sonne juste dans cette album, chaque note tombe au bon endroit, du début (cette intro façon 2001 l'Odyssée de l'Espace) à la fin, et pourtant sa durée avait de quoi effrayer. Cependant aucune impression de remplissage ne se fait ressentir et ce, même sur le long final du très "space" Exist, grâce notamment à la batterie. Car oui, une des plus notables améliorations vient du recrutement judicieux de Brooks Wackerman (Bad4Good, Infectious Grooves, Suicidal Tendencies, Bad Religion...) et pour sa première participation avec le groupe, il nous propose un jeu très varié, plein de feeling et à mille lieues du bloc monolithique que l’on pouvait entendre trop systématiquement sur les précédents albums. Il arrive à dynamiser l’ensemble, en variant les breaks, en se mettant au service de la musique, se faisant discret ou en tapant fort (le final Megadeth-ien de Simulation) suivant les ambiances. Côté guitare, au-delà des riffs efficaces et beaucoup moins téléphonés que sur les dernières productions du groupe, on retiendra surtout le travail d’orfèvre apporté aux différents solos qui émaillent cet album. Si Synyster Gates a abandonné le shred à tout va depuis déjà un bout de temps, jamais il n’avait poussé aussi loin la musicalité et l’expressivité de ses parties lead : le solo plaintif de Angels vous arrachera peut-être une larme et ceux de Creating God ou Fermi Paradox pourront vous coller un frisson sur leurs notes aiguës.

Les cuivres et orchestrations symphoniques sont à nouveau de mises. Dans le genre, A Little Piece of Heaven était le titre le plus intéressant de l'album éponyme sorti en 2007, avec son ambiance freakshow, mais le résultat n’en restait pas moins foutraque. De ce côté là, Avenged Sevenfold  a pu mettre un peu d’ordre dans ses idées et nous propose notamment une montée avec des cuivres sur le refrain entêtant de Sunny Disposition, ou des arrangements orchestraux planants, presques précieux, sur Roman Sky. M. Shadows sait aussi varier son registre, faisant même penser à Gary Cherone par moment dans les parties calmes. On passera rapidement sur la thématique du concept (intelligence artificielle et fin de l’humanité, sujet déjà abordé récemment par Dream Theater) de l’album, on saluera quand même le beau texte écrit et lu par le scientifique Neil deGrasse Tyson sur Exist. Au niveau de l’histoire, c’est surtout le tracklisting de l’album qui importe, l’agencement des chansons a été pensé de façon à proposer un véritable voyage à travers diverses ambiances (du thrash à la ballade) et pas seulement une succession de montées/descentes.

Le seul défaut de cet album, c'est d'avoir été fait par Avenged Sevenfold. Les haters détesteront, par principe, mais s'ils ont pu critiquer à juste titre le dernier Metallica qui souffrait de nombreux défauts, ils se mettraient un énorme doigt dans l'oeil en passant à côté de ce The Stage. Avenged Sevenfold s’est en effet (enfin !) forgé une vraie identité, plus du tout Metalcore, beaucoup plus Progressive et, même si on entend parfois ressurgir des réminiscences du passé (Fermi Paradox ou The Stage, et leurs refrains typiques de ce que sait faire le groupe), ils nous offrent avec The Stage un album ébouriffant à bien des égards. Qu'il est agréable de se faire surprendre à ce point par un groupe dont on n'attendait plus rien.

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.56
Avis 8
servietski February 9, 2017 17:26
- Hé marvin super bien foutu ta compile pour la soirée : Van Halen, Alice in chains, Metallica, Gary Moore, Aerosmith, Soundgarden...

- non mais t'es con, c'est le dernier A7X qui tourne en boucle depuis 4 heures.

- Ah ouais. Et bien pas mal ce tribute to the nineties.

- Putain dégage tu m'énerves, va plutôt me chercher à boire.

- t'as raison, on s'ouvre une bière, on roule et la musique à 11.
13 / 20
jonathan.devaux January 17, 2017 10:50
Album de l'année 2016 pour ma part. Je n'avais pas pris une telle baffe avec un concept-album metal-prog depuis SCENES FROM A MEMORY de Dream Theater. C'est un chef-d'oeuvre. Ce groupe est grandement remonté dans mon estime après un très mauvais et facile "Hail to the King" et un "Nightmare" très inégal.
20 / 20