Avant toute chose il est important de dire que cet album, n'est pas seulement une œuvre musicale. Outre les
chansons qui le composent, on y trouve également un arc narratif soutenu centré
sur la personne du Roi du pays d'Avatar. Un personnage mythique, valeureux
guerrier légendaire mi humain mi divin (et re mi humain derrière). En effet, le
mot King apparaît dans tous les titres, et chaque chanson en développe un
aspect. Avatar Country est donc un conte/une fable musicale. Certaines pistes sont
même juste narratives sans réellement être musicales et servent de mise en
ambiance.
En ce qui concerne la musique, Avatar Country est très riche.
D'une part par sa diversité musicale, il n'y a qu'à écouter les riffs jazzy et gospel,
ce qui est une nouveauté chez Avatar, de The
King Welcomes You to Avatar Country, des deux pistes instrumentales de fin,
un peu de country par ci, un peu de rock par là, et beaucoup de metal. Autant
dire qu'il faut un certain éclectisme pour apprécier tout l'ensemble. Même dans
leur metal, Avatar sait se montrer varié. Heavy, prog, death, tout y passe. D'autre
part, Avatar Country brille par la qualité de sa composition. Les Suédois, qui
on l'a déjà vu sur les albums précédents, savent faire des tubes, s'en sont
donnés à cœur joie cette fois encore. Les musiques restent en tête et de
manière agréable, certains riffs sont absolument brillants et rivalisent
d'efficacité et de maestria. Après moultes écoutes il est difficile de trancher
sur le meilleur titre, car chacun est
bon à sa manière.
Avatar Country se distingue également de par son récit. Bon,
je ne parle pas de la piste narrée The
King Speaks et son humour "pipi caca" bien potache dont on se serait volontiers
passé, mais du reste des paroles de Johannes Eckerström. Tantôt épique, tantôt fantastique,
tantôt dramatique, le récit nous plonge au gré des morceaux à travers des
ambiances guerrières ou festives dans un
univers qui emporte au loin l'imaginaire. A mi chemin entre Asgard, avec les
références aux corbeaux, à l'ombre et aux flammes, et à un pays médiéval plus
traditionnel, les pistes sont tracées pour donner une idée de ce à quoi
ressemble l'Avatar Country, mais c'est l'auditeur qui se fait sa propre
représentation, et en cela c'est extrêmement réussi. On parvient également à se
faire une image assez précise de la personnalité du Roi et des facettes de
celle-ci. Roi, étant incarné par Jonas "Kungen" (du coup) Jarlsby, à
la fois en clip et sur scène. Ce qui constitue désormais le deuxième "personnage"
du groupe après son clown de chanteur.
Les Suédois développent encore leur univers si singulier par
le biais de ce septième album. Il semblerait que depuis Black Waltz,
l'apparition du premier personnage et l'assumation du grain de folie qui est le
leur, ils aient trouvé leur rythme de croisière d'un album tous les deux ans.
Qui sait ce qu'ils sortiront encore en 2020 pour nous étonner ?Longue vie au Roi.
A écouter : Legend of the King, King's Harvest, A Statue of the King