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Biographie

Avantasia

Tobias Sammet a l'idée de créer Avantasia au printemps 1999, pendant la tournée de l'album Theater Of Salvation de son groupe Edguy. Son concept est de mettre en place un concept-album de Metal Opéra avec un grand nombre d'invités. Le chanteur se met au travail à la fin de la tournée et collabore avec Andre Matos (Angra), Michael Kiske (Helloween), Sharon Den Adel (Within Temptation), et bien d'autres. L'album The Metal Opera sort pendant l'été 2001, suivi un an plus tard par The Metal Opera Part II. Suite à ces deux disques, Tobias Sammet clôt ce chapitre pour se recentrer sur Edguy.

Mais en 2007, le chanteur annonce un troisième opus, The Scarecrow, prévu pour 2008. Alice Cooper, Roy Khan (Kamelot), Bob Catley (Magnum) entre autres seront au rendez-vous. Après sa sortie, fin 2009, Tobias Sammet dévoile l'arrivée de deux albums, The Wicked Symphony et Angel Of Babylon, qui sortent tout deux le même jour, en avril 2010. Avec The Scarecrow, ils forment un tryptique souvent surnommé "The Wicked Trilogy".

Avantasia fait sa première tournée (de 13 concerts) en 2011, pour défendre la sortie de The Scarecrow. Après la sortie des deux albums concluants The Wicked Trilogy, 12 nouveaux concerts sont prévus fin 2010. A cette occasion, le groupe joue en Asie, en Europe, et en Amérique du Sud.

Après un bref hiatus, Tobias Sammet reforme à nouveau un line-up en 2012 pour sortir The Mystery Of Time début 2013. Une tournée de 30 dates est mise en place, dont 7 en tête d'affiches de festivals européens. Le concert au Wacken Open Air 2014 est annoncé comme le dernier du projet. Mais fin 2015, Avantasia revient avec un single pour un album qui sortira fin janvier 2016 : Ghostlights.

13 / 20
1 commentaire (12.5/20).
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A Paranormal Evening With The Moonflower Society ( 2022 )

Suite directe de l’histoire présentée dans Moonglow en 2019, A Paranormal Evening with the Moonflower Society (ci-après APEMS) continue de nous dépeindre les aventures du héros présenté alors 3 ans auparavant. On retrouve dans ce disque des invités déjà présents dans les précédents opus comme Geoff Tate (Queensrÿche), Jørn Lande (Masterplan) ou encore Michael Kiske (Helloween) et Floor Jansen (Nightwish). Mais est-ce que ce casting toujours aux petits oignons nous offre un album aussi bon que ses prédécesseurs ? Malheureusement, pas vraiment.


Rassurez-vous, la première partie de cette œuvre débute quand même sur les chapeaux de roues. APEMS s’ouvre sur Welcome To The Shadows, un morceau à la mélodie sombre, mélancolique et théâtrale qui nous met tout de suite dans l’ambiance. Comme à son habitude, Tobias Sammet sait composer des refrains à la perfection. Cette piste et les quatre prochaines ne font pas exception à la règle. Leur intensité/puissance parvient toujours à mettre en valeur les caractéristiques vocales de chaque personne se succédant au micro. De même, la différence de genre entre les morceaux se fait plus sentir qu’à l’accoutumée. Des chansons comme The Wicked Rule the Night ou I Tame The Storm, bien plus heavy que les autres, permettent alors aux vocalistes de démontrer leur talent dans leur style de prédilection. Il en va de même pour les musiques aux influences power ou rock. 
Restons tout de même honnête, les morceaux sont bons, pour la plupart (même si quelques-uns peuvent être complètement oubliés - Paper Plane ou Scars) mais sans plus. On a effectivement droit à une magnifique ballade chantée par le leader de la formation et Floor Jansen, dont les voix se marient d’ailleurs à merveille ; des morceaux bien agressifs et une piste d’une dizaine de minutes qui vient clôturer l’album. Cette dernière, à l’instar de The Scarecrow ou The Raven Child, se veut coupée en plusieurs parties, proposant alors un travail de composition plus complexe. Cependant, même si les mélodies irlandaises ou orientales de la chanson nous dépaysent indubitablement, le reste est bien plus plat que ce qu’on aurait pu imaginer. 

Ce qu’on constate, après l’écoute de cet opus, c’est que les pistes choisies pour les clips - The Wicked Rule The Night, Kill The Pain Away, Misplaced Among The Angels et The Moonflower Society - sont finalement les plus travaillées et les plus en accord avec la ligne créatrice de l’album. Pour le reste, une impression d’inachevé flotte dans l’air. Peut-être que composer une même histoire sur plusieurs albums tend à essouffler la créativité d’Avantasia. En tout cas, la formation semble bloquée plus que jamais dans APEMS. La perspective de commencer une nouvelle aventure est grandement nécessaire mais proposer des histoires à rallonge, même si sur le papier l’idée est très intéressante, n’est sûrement pas une bonne manière pour le groupe de se renouveler.

A écouter : The Wicked Rule The Night, Misplaced Among The Angels, The Moonflower Society
15 / 20
2 commentaires (14/20).
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Moonglow ( 2019 )

En 2019, Tobias Sammet propose au grand public une nouvelle histoire intitulée Moonglow. Et oui, on va bien parler d’histoire dans cette chronique. Ce n’est un secret pour personne s’étant intéressé un tant soit peu au sujet, mais Avantasia, projet de metal-opéra, offre à chaque sortie d’album un conte différent. Le thème de Moonglow : un personnage à la recherche de sa place dans le monde.
A la manière d’un romancier, le compositeur, chanteur et bassiste de la formation sait découper ses histoires : scène d’exposition, présentation du problème, péripéties et dénouement. Commençons donc avec l’installation du contexte. Ghost in the Moon nous offre une entrée directe dans le récit, ce qui nous propulse immédiatement dans l’action et happe l’auditoire. Tobias est extrêmement bon pour trouver des mélodies efficaces et entraînantes et ce premier titre en est l’exemple parfait. Le refrain n’attend que d’être entonné par un public conquis et les plus soucieux des solos de guitares pourront se délecter sur la proposition finale du morceau. On est tout de même sur un copié-collé d’une structure musicale proche de Mystery of a Blood Red Rose dans l’opus Ghostlights, mais la formule fonctionne très bien, alors pourquoi s’en priver ? Book of Shallows, quant à lui, vient instaurer le problème que devra surmonter notre héros. Le titre commence d’ailleurs sur une mélodie plus sombre, contre-balançant immédiatement l’optimisme apporté dans la précédente piste. Les premiers guests de l’album sont également présentés : Hansi Kürsch (Blind Guardian), Jørn Lande (Masterplan) et Ronnie Atkins (Pretty Maids). Une nouvelle fois, les refrains sont très catchy, surtout lorsque les différentes voix s’entremêlent et se partagent les vers. 
Passons maintenant sur les péripéties et LE morceau le plus impactant de l’album : The Raven Child. A la manière de The Scarecrow sorti dans l’album éponyme en 2008, le titre débute sur une mélodie folk très douce, sublimée par la voix posée de Hansi Kürsch. Il est rejoint plus tard par Tobias Sammet et Jørn Lande et ce trio, comme dans Book of Shallows, propose alors une puissance et une profondeur vocale certaines, sublimées une nouvelle fois par un refrain très mélodique qui donnerait envie de durer plus longtemps tant l’air trouvé colle parfaitement au thème de l’album. Plusieurs titres défilent dans ce passage dédié aux rebondissements, dont Invincible et Alchemy, deux pistes aux mélodies très sombres, qui s’enchaînent sans interruption. La première est une ballade piano/voix, offrant à Tobias Sammet la possibilité de véhiculer plus d’émotions dans son chant, tandis que la seconde est un titre bien plus heavy et agressif, transposant la difficulté de la quête entreprise par le héros de l’histoire.
Terminons enfin cette épopée par le dénouement s’ouvrant sur le titre Lavender. L’optimisme est bel et bien présent avec un morceau plutôt comédie musicale à la Disney. Les dernières pistes se succèdent et malheureusement, un léger sentiment de non-abouti se dégage. Les chansons ne sont pas mauvaises, mais un côté un peu plat ressort, montrant une réelle différence avec les premières chansons, pleines de très bonnes idées. C’est vraiment dommage après toute la construction si bien menée de l’album. Un final plus épique aurait mieux servi le propos et aurait sûrement donné envie aux auditeurs de relancer Moonglow afin de se replonger dans l’histoire. Au lieu de cela, il est fort probable que le public ne réécoute que certains morceaux et non l’opus dans son intégralité, ce qui dessert de facto tout l’effort créatif derrière.


Tout au long de l’opus, on ne cesse d’être impressionné par l'entremêlement des genres musicaux. L’émerveillement est également au programme : grâce au visuel de la pochette - un univers grandement inspiré de Tim Burton - les possibilités d’imagination sont infinies pour parvenir à se représenter l’histoire contée. Sans nul doute, la musique de Tobias Sammet dans Avantasia a cette capacité à véhiculer des émotions assez fortes, à la limite du cathartique. Qu’on aime ou non, ou qu’on trouve la formule redondante est tout à fait compréhensible. Les derniers albums restent basés sur le même modèle. Les morceaux les plus importants dans ces différentes histoires se ressemblent en termes de structure et on retrouve toujours deux ou trois chansons, pas forcément très développées comme avec la ballade Moonglow ou Heart. Le principal défaut d’Avantasia réside surtout dans la manière dont les nouveaux univers nous sont dévoilés : les premiers titres des albums sont toujours extrêmement aboutis et les interprétations vocales et instrumentales ont toujours suffisamment de place pour s’exprimer librement, apportant un contenu très qualitatif. Mais l’excitation s’essouffle au fur et à mesure qu’on avance dans les pistes. Canaliser tout cela et offrir un final aussi puissant et grandiloquent que les ouvertures proposées serait clairement une belle manière de finir un album de metal-opéra. Cependant, c’est bien plus que des morceaux de heavy, de power ou de prog que nous propose Tobias Sammet dans ces différents opus, il s’agit d’histoires pleines de complexités et de magie, un appel à l’évasion. Il est certain que chaque œuvre, abordant un thème différent, est accueillie à bras ouverts par les fans qui n'attendent qu’une chose : plonger dans une nouvelle aventure et Moonglow ne fait pas exception à la règle.

A écouter : The Raven Child
12.5 / 20
3 commentaires (16/20).
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Ghostlights ( 2016 )

A mi-chemin entre cours de récréation expérimentale et fantasme collaboratif avec des pointures de tout type, Avantasia devient de plus en plus un "vrai groupe". Le projet porté par le charismatique chanteur d'Edguy arrive en effet à son septième album en quinze ans, et compte à son actif plusieurs tournées malgré un immense line-up en renouvellement constant. Avec Ghostlights, le supergroupe pose un nouveau jalon de sa discographie.

Tout d'abord, éclaircissons un peu le contexte. Ghostlights est un concept-album qui retrace l'histoire de scientifiques essayant d'unifier les personnalités de tous les êtres humains, afin que tout le monde se comprenne et ainsi rendre nos vies plus simples. Mais ils se rendent compte de l’effet pervers de leur invention : un contrôle total de l’humanité. Forcément, s’en suivent moults débats et dilemmes. Sont présents, chacun incarnant un protagoniste, Michael Kiske (HelloweenUnisonic), Dee Snider (Twisted Sisters), Geoff Tate (Queensrÿche), Marco Hietala (NightwishTarot), Sharon Den Adel (Within Temptation), Jorn Lande (MasterplanArk)...

Cette nouvelle livraison propose un Power Metal aux influences speed et heavy. La période AOR qu'avaient eu Avantasia sur les albums The Wicked Symphony et Angel Of Babylon (et Edguy sur Tinitus Sanctus) semble terminée. Et tant mieux ! Non pas que ces albums étaient mauvais, mais le metal-opera d'Avantasia gagne en cohérence et en efficacité en se focalisant sur des compositions péchues et épiques. Malgré tout, certains passages gardent une influence Hard-Rock sans desservir l'ensemble de Ghostlights, comme dans Let The Storm Descend Upon You.
Ce qui est plus regrettable, en revanche, ce sont les choix quant à l'utilisation des voix. Tobias Sammet incarne le personnage principal de son histoire et chante en lead dans tous les morceaux, en solo dans Mystery Of A Blood Red Rose, et avec des guests sur les autres pistes. Il est dommage que le développement du background ne permette pas plus d'interaction entre les invités. En effet, la majorité des vocalistes n'interviennent que sur une seule piste, et uniquement pour un duo avec Sammet. Seuls Jorn Lande et Michael Kiske, habitués d'Avantasia, apparaissent respectivement sur trois et deux morceaux ; et à peine trois titres sur douze proposent des dialogues à trois chanteurs ou plus.
Néanmoins, l'ensemble est solide et les successions de personnages derrière le micro ne donnent pas du tout l'impression d'une compilation. En fait, cela facilite même l'écoute de titres isolés, sortis du concept-album.


Les chansons de Ghostlights se suivent et aucune ne laisse vraiment un grand impact sur l’auditeur. Toutes sont bonnes, elles fonctionnent bien grâce aux ingrédients magiques habituels de Tobias Sammet : lignes de chants efficaces, refrains tubèsques faciles à retenir, solos fougueux, quelques riffs bien pensés. Parfois, à faire trop dans l’épique, quelques éléments tombent dans le kitsch, ce qui semble tantôt de l’autodérision (Mystery Of A Blood Red Rose), tantôt de la maladresse (Seduction Of Decay, Ghostlights).

Ce septième effort est donc, malgré ses défauts, un assez bon album de Power Metal. Plutôt dans la lignée de ses prédécesseurs (en dehors du côté Hard-FM qui s’estompe), il devrait ravire les fans d’Avantasia qui savent passer outre les mauvais tics du compositeur et qui se retrouvent dans ses bonnes habitudes. On ne change pas une équipe qui gagne.

A écouter : Mystery Of A Blood Red Rose, Let The Storm Descend Upon You