Pour décrire cet album, imaginez une rencontre improbable : celle d'Ihsahn (Emperor) et de Sanders (Nile), imaginez ensuite qu'il est formé un groupe en plaçant Tony Laureano (Nile, Dimmu Borgir, ...) derrière les fûts et le bassiste de Dream Theater (John Ro Myung) à la basse. Imaginez en plus des atmoshpères planantes, quoique très brutales. Augury sonne réellement comme la rencontre de Nile et Emperor mais avec une touche personnelle.
Dès les premières notes de l'intro, on est transporté dans un univers mystique. Le violon étrange de l'intro de Beatus nous transporte, et fait place au reste du groupe. On entend déjà un batteur survitaminé qui lance un break-gatling digne de l'ex-frappeur de Nile. Mais ? Ne serait-ce pas une chanteuse lyrique derrière ? Si si c'est bien un chant opéra typé Nightwish. Et là vient l'apocalypse, des couplets magnifiques, un double chant growl/voix lyrique, des musiciens extrêmement talentueux (pour preuve le solo de fin digne d'un Nile dans les sonorités).
A peine remis du choc de Beatus, voici Ever Know Peace Again, morceau très brutal avec une intro ou Etienne Gallo (batterie) s'en donne à coeur joie. Et voilà qu'en plein milieu de la chanson, Patrick Loisel nous gratifie d'un chant clair mais rauque, extrêmement bien maîtrisé. Le chanteur/guitariste alterne d'ailleurs 4 voix dans l'album : growl death, chant black, chant clair/rauque et chant hardcore (très peu). Deux morceaux seulement et voilà qu'on est déjà transporté. Les morceaux suivants sont tous aussi splendides les uns que les autres, Cosmic Migration et son clavier, Alien shores et ses monstrueux solos de basse, ses riffs qui ne renieraient pas In Flames et aussi la sublime voix claire de Loisel, In The Russian Dolls Universe et son break à voix féminine (mon morceau favori sur tout l'album), The Lair Of Purity et son intro à l'acoustique qui débouche sur une performance vocale d'Ariane Fleury (la chanteuse a une formation d'opéra).... sans oublier le break acoustique et vocal de Loisel sur cette même chanson. A noter aussi une apparation de Mike DiSalvon, ex-Cryptopsy, sur Nocebo.
Une autre chose à noter chez Augury, le groupe qui répond aux clichés et à l'imagerie gore habituel au death. Par exemple les paroles parlent de l'abus d'enfants par le clergé, de conspiration gouvernementale, de paix, de migration d'esprits.... On est bien loin d'un Necropedophile de Cannibal Corpse. Voilà un groupe de death intelligent.
Cet album est une bombe de bout en bout, les musiciens donnent le meilleur d'eux-mêmes, instaurant une aura planante (écoutez From Eden Estranged vous verrez), montrant toutes leur capacités techniques au travers de breaks (quel batteur que ce Etienne Gallo !) et de solos dissonants (certainement la partie la plus planante de l'album). Chaque morceau est un voyage, un trip mystique qui se savoure dans des volutes de fumée, avec de préférence une lumière bleue façon hippie.....
A écouter : Beatus, Alien shores, et en fait toutes les chansons de l'album