Pour beaucoup, Emmure fait partie des fonds de cuvette du genre Deathcore / Hardcore Beatdown déjà pas bien reluisant à la base. Un peu moins connus, mais pas pour autant meilleur qualitativement, les branleurs d'Attila en sont déjà à leur cinquième album, toujours signés chez Artery Recordings chez qui on ne trouve pas non plus grand chose de bon à se mettre sous la dent à part éventuellement Chelsea Grin.
About That Life est donc la cinquième chiée des américains d'Attila toujours plus grosse et malodorante que ses précédentes productions. C'est simple, ce disque est l'exemple parfait de tout ce qu'il faut faire pour être détesté dans le milieu. La liste est longue, mais le côté instrumental est sans doute le moins pire avec au premier abord un Deathcore / Metalcore brutal trois neurones relativement classique, mais misant tout sur l'efficacité et les breakdowns. Bien loin d'être un monstre de technicité, les deux guitaristes d'Attila savent néanmoins, à contrario d'Emmure, utiliser au moins deux cordes sur leurs instruments. On apprécie la prouesse. Rythmiquement c'est en place pour faire jumper les moins réfractaires et ça se permet des références au feu-Néo Metal sur quelques plans. On vous épargnera bien volontiers le côté boom boom de Middle Fingers Up ou Callout pour s'attaquer tout de suite au plus gros morceau qui font toute la saveur de cette ouvrage : les paroles. Quelles soient misogynes, homophobes et plus simplement complètement dégueulasses et stupides, elles auront tôt fait de vous faire rendre votre dernier repas. On appréciera les talents hors norme du parolier Chris Fronzak avec son tristement célèbre : « I like a bad bitch, she fucks me all night, then she counts my money while I'm on my playstation » sur le morceau éponyme. Et c'est comme ça tout du long de ces quatorze titres.
Malgré tous ces points négatifs, About That Life peut se montrer étonnamment fun comme disque, à condition de détruire la moindre parcelle de cellules grises, l'espace d'une demi-heure. Si l'on arrive à occulter les paroles, l'attitude exécrable de ses créateurs et qu'on n'est pas trop réfractaire au Deathcore débile, ce qui fait déjà beaucoup je vous l'accorde, on peut passez un moment sympathique. Attila a fait quand même pas mal d'efforts pour rendre la galette assez différente de ce que font ¾ des groupes dans le genre avec un côté Rock'n roll à leurs compos comme sur Hellraiser ou sur Thug Life. Du coup, on y trouve pas mal de groove, de passages pour faire jumper et quelques lignes mélodiques (Backtalk) jouissives. On imagine sans mal certains titres (Rageaholics) comme des tubes en puissance et l'attitude Hip-Hop bling bling dont se revendique Chris Fronzak (look, phases rappées avec par exemple The New King au flow à la Eminem) participe à l'aspect décomplexé et je-m’en-foutiste du disque. Tout bien considéré, dans l'absolu, les lyrics ne sont pas plus crétines que celles de Limp Bizkit.
About That Life est donc à prendre pour ce qu'il est. Un disque idiot, immature et pourtant défoulant si l'on arrive à passer outre son aversion pour son aura de débilité. Dans tous les cas, haters gonna hate, comme on dit.