Alors que la progression des ventes et la rentabilité transforment chaque jour un peu plus l’industrie de la musique en une véritable armée sans âme ni conscience, certains groupes tentent encore de faire passer la musique avant le reste, transmettre un message, échanger des émotions. Attica! Attica! fait partie de ceux-là.

Quoi de mieux pour cela que de revenir à l’essentiel : une voix (et quelle voix), des idées et  des amis pour vous épauler. Attica! Attica! joue avec le cœur, réveille les sens et marque les esprits grâce à un chant magnifiquement varié et un entrain palpable dans chacune des notes du groupe.
Accompagné d’une ou deux guitares (sèche ou électrique), d’une batterie, d’un accordéon, d’un piano, d’un violon ou simplement de la voix de ses camarades, Aaron module son chant au gré de la musique et de son contenu et fait rentrer un peu de son âme dans chacune de ses paroles, les rendant tantôt lourdes de signification, tantôt légères et pleines de positivité. Claire et douce quand le sujet s’y prête, rugueuse voire carrément énervée quand celui-ci fâche, la palette vocale du charismatique frontman accapare l'attention et ne la relâche que lors des quelques passages intrumentaux qui parsèment l'album.

Aussi à l’aise en duo voix/guitare ou voix/piano qu’en véritable orchestre, Attica! Attica! propose 12 compositions variées, touchantes (« The Kid's War », « Blackout »), s'insurgeant contre le monde de la politique (« The Party Party », la très punk « Way Down To Gitmo »), le froid (« Frostbite ») ou même les dentistes (« Tires And Mint ») et nous rappellent l'essence même de la musique, faire sourire, froncer les sourcils, danser, partager. Que ce soit dans un registre pop, folk ou emo la groupe vise juste et ne rate que rarement sa cible.

Au final Dead Skin/Dried Blood se révèle être un très bon moment passé en compagnie d'un groupe qu'on semble connaître depuis toujours, rempli de chansons à chanter au coin du feu, accompagné de l'essentiel : des idées et des amis.