Pas d’entrée en matière soft pour ce Reversing the Curse qui, d’emblée, repose les bases de ce qu’Atomic Garden sait faire le mieux : un punk rock couillu, modulé, émotionnel.
Même si la ligne conductrice reste la même depuis Hellheaven, dont les fans ne seront sûrement pas déçus par la relève, n’en demeure pas moins qu’AG a évolué, et en bien. Leurs influences/amitiés se font toujours présentes, qu’elles soient états-uniennes (Samiam, Jawbreaker, HWM), ou hexagonales (Dead Pop Club, Ravi, Hashkina et autres piliers-regrettés du genre). Mais d’un autre côté le combo a clairement durci le ton ; on les sent de plus en plus proche des ante-Draft, et plus encore, à l’instar de 9mm, de Glasseater. Une ressemblance surtout notable au niveau du chant, bien plus percutant, rageur, voire violent comme en témoigne "Skeleton Key", "Bitter Sweet Revenge" ou "Scorpion’s Tale". Et parfois même déchirant de sincérité avec le ‘…Be the Same’ de "Hundred Illusions". Exemple, parmi d’autres, qui prouve que l’atout émotion du groupe n’a pas disparu ; un break basse par-ci, suivi d’un break plus dissonant par-là, sans oublier le chant clair, ou bien encore ce titre noisy-acoustic d’1’30 qu’est "One World Stops Where Another Starts".Ce dernier qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le "Drowning" de Mister Carraba. Bref, un atout cœur qui offre une comble une certaine linéarité sous-jacente au disque, forçant ainsi le groupe à alterner les cadences, façon Four Minute Miles (GUK).
Reversing the Curse pèche donc parfois par manque de…renouvellement. Disons plus simplement que certains morceaux ne disposent pas de cette étincelle qui fait briller leurs voisins (voir. paragraphe précédent). Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à écouter "Extended Network" et ses guitares gonflées à bloc, à l’accent Metal très prononcé (Glasseater bis), soufflant brutalement les autres mélodies.
La musique des Clermontois ne faiblit pas, suscite le respect et surtout, attise notre curiosité car doucement mais sûrement, le combo s’approche de ce qui risque d’être sa pièce maîtresse.
A écouter : Extended Network; Bitter Sweet Revenge; Hundred Illusions; Skeleton Key