Au menu aujourd’hui : leçon de Métal. Ni plus ni moins. On prévient ça va être gras à souhait. Le genre de trucs mauvais pour la santé mais tellement jouissif qu’il faudrait être fou pour s’en priver.
Slaughter Of The Soul c’est THE maxi-gueuleton métal, l’orgie du riff. Alors foutez vous-en plein la panse, ce sont les suédois qui régalent de toute façon! Rien qu’à regarder les ingrédients on en salivait déjà : Suède (eldorado des musiques extrêmes) + milieu des années 90 (les 5 glorieuses du métal moderne) + At The Gates, groupe déjà plus qu’impressionnant sur ses précédentes sorties… même amputé des deux mains y’a moyen de préparer une mixture qui ressemblera à quelque chose.
Inutile de dire qu’une fois la galette enfournée dans le mange disque, ce qui en sort dépasse à peu près toutes les espérances et on a vite fait de se dire que les trois quarts des groupes estampillés Death Mélo sortis depuis ne sont finalement qu’un insipide bouillon complété de pain raci qu’une présentation avantageuse nous aura fait prendre pour un plat 3 étoiles au Michelin. Ce disque va tranquillement sur ses 15 ans et n’a pourtant rien d’adolescent. Slaugter Of The Soul est juste la sortie ultime d’un groupe aujourd’hui culte. L’aboutissement d’un son et un des, si ce n’est le meilleur album sorti dans le genre. Alors certes c’est ultra gras – un peu plus et vos enceintes dégueulaient des tranches de lard - et donc dangereux pour le cholestérol ainsi que pour la nuque (si si, les violents hochements de tête en rythme font partie des effets secondaires vous verrez) mais bordel de dieu que c’est bon! Les vocaux sont hyper méchants, soutenus par une section rythmique complètement frénétique et accompagnés par une des plus grosses usines à riffs de toute la décennie 90’s. Car c’est bien là qu’At The Gates fait mal : le mastodonte nordique sait s’habiller de mélodies imparables sans voir sa force de frappe faiblir pour autant. High-kick retourné pour décrochage de nuque à prévoir sur des titres comme Under a serpent sun, Need, Suicide Nation au encore Nausea (« Nauseaaaaa!!! »).
Et pour les plus courageux/moins fainéants, penchez vous donc sur les textes. Pas étonnant qu’on retrouve Tomas Lindberg chez Skitsystem ou Disfear parallèlement ou suite au split d’At The Gates à vrai dire… Car bien évidemment il y a un mais à toute cette histoire. Le groupe se sépare en 1996 sur les ruines encore fumantes du catclysme sonore provoqué par Slaughter Of The Soul et Lindberg s’en ira se crustiser façon vikking alors que d’autres s’en iront former The Haunted, groupe non moins talentueux, agressif et bruyant. De toute manière At The Gates n’aura désormais plus besoin d’exister en tant qu’entité musicale pour régner en maître sur tout un pan de la scène extrême. Slaughter Of The Soul est son meilleur ambassadeur et est suffisamment grandiose pour effectuer le travail seul. Enfin, le groupe se reformant actuellement pour une tournée des festivals… n’hésitez pas à aller vous y graisser les feuilles car ça promet d’être sacrément costaud. Pour une fois que votre médecin préféré vous incite à vous faire un abus en vous disant que c’est pour votre bien, vous auriez tort de vous en priver!
A écouter : encore!