At The Drive-In

Indie Rock / Post Hardcore

États-Unis

in.ter a.li.a

2017
Type : Album (LP)
Labels : Rise Records
Tracklist
1- No Wolf Like The Present
2- Continuum
3- Tilting At The Univendor
4- Governed By Contagions
5- Pendulum In A Peasant Dress
6- Incurably Innocent
7- Call Broken Arrow
8- Holtzclaw
9- Torrentially Cutshaw
10- Ghost-Tape No. 9
11- Hostage Stamps

Chronique

par Chris

Cette chronique n’a pas été simple à écrire. Il a d’abord fallu passer outre les première écoutes mitigées avant d’adopter finalement l’état d’esprit d’un album qui allait forcément être considéré par ses auditeurs, consciemment ou non, à l’aune de l’incandescent Relationship of Command. 17 ans après nous avoir offert un sommet d’épilepsie maîtrisée, At The Drive-In a décidé de se confronter à nouveau à l’épreuve du studio, où les Texans ont tenté d’entretenir le feu de prestations scéniques toujours impressionnantes (comme leur passage à Paris en 2016) et de graver dans le marbre la suite d’une discographie que la plupart de leurs fans estimaient sans fautes et achevée. Victime, comme tous les groupes qui se reforment après une longue pause, d’un procès d’intention avant même que les premiers extraits d’int.ter a.li.a n’arrivent jusqu’à nos oreilles, ATDI se savait bien évidemment très attendu au tournant.

Le plus compliqué, au moment d’aborder in.ter a.li.a, est par conséquent de le considérer tel qu’il nous est présenté sans y voir obligatoirement une suite à Relationship of Command ou le résultat d’une nouvelle fusion de l’entité qui avait donné naissance à Sparta et The Mars Volta. Si les marqueurs du groupe sont bien présents sur cet album, ils ne sont pas au service d’une quelconque nostalgie, et si certains éléments absents peuvent contribuer à un manque (le chant de Jim Ward, par exemple), il devient après quelques écoutes évident que s’arrêter sur ces différences consiste à passer à côté du véritable intérêt d’in.ter a.li.a. ATDI livre ici un album de rock débarrassé de toute prétention et qui, derrière une énergie punk indéniable présente dans l’ADN du groupe, a également le bon goût de conserver une approche qui a contribué au succès de la formation. Le travail des guitares est remarquable, avec un Omar Rodriguez-Lopez particulièrement inspiré et dont les motifs déviants partagent l’espace avec des riffs plus directs et mélodiques qui donnent tout leur intérêt aux morceaux au fil d'écoutes qu’il faut nombreuses pour appréhender la façon dont ATDI a travaillé cette fois-ci.

Pied au plancher pendant 41 minutes, en dehors de l’hypnotisant Ghost-Tape No. 9, le groupe joue la carte de l’efficacité et de la spontanéité, deux qualités que l’on avait déjà entrevues chez Antemasque (Cedric+Omar) et qui permettent à in.ter a.li.a de gagner en fraîcheur ce qu’il perd parfois en prise de risque (No Wolf Like The Present, Governed By Contagions, Holtzclaw). La justesse n’a jamais été la principale qualité de Cedric Bixler-Zavala, mais l’engagement dont il fait preuve du début à la fin reste un atout majeur du disque, tout comme cette rythmique qui n’a plus besoin de faire ses preuves. Encore une fois, il n’est pas vraiment la peine de chercher un sens à des textes tous plus surréalistes les uns que les autres ("Drone to the bishop swapping in spit/The tallest blade of glass menagerie/Starved by remote and implant stations"), les mots étant ici avant tout un instrument comme les autres, dédiés à la propagation de l’énergie.

Le danger est donc de s’arrêter à cet aspect direct et sans fioritures apparentes et de survoler ce qui fait la force de morceaux comme Continuum, Call Broken Arrow ou Torrentially Cutshaw, c’est-à-dire la signature inimitable d’un groupe qui a pourtant décidé de ne pas se perdre en essayant de retrouver la folie, définitivement derrière eux, d’un album venu d’ailleurs. En lieu et place, At The Drive-In fait ce qu’il sait faire, avec suffisamment de sincérité et de talent pour que l’on fasse l’effort de s’y plonger. Au risque, dans le cas contraire, et comme le chante Cedric dans Incurably Innocent, se se retrouver "emprisonné dans la transe d’un souvenir".

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.79
Avis 7
cowboyfromeil December 13, 2017 21:11
Quel retour, malgré l'absence de Jim Ward (et de son chant...) At the Drive In marque un des plus beaux come-back de l'année. Sans se prendre la tête le groupe repart bille en tête et le moins que l'on puisse dire c'est que l'album va droit au but sans être simpliste. A écouter... vraiment !
18 / 20
metgopsypeth123 June 1, 2017 19:12
Totalement conquis par ce retour studio des At The Drive In.

Gros coup de coeur pour Torrentially Cutshaw, mais tout l'album vaut le coup.
17 / 20