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Biographie
At The Drive-In commence son aventure en 1994 au fin fond du Texas, à El Paso plus précisément. Là, les cinq musiciens de l’époque (Cedric Bixler au chant, Jim Ward et Jarrett aux guitares, Kenny Hopper à la basse et Bernie Rancun à la batterie) sortent au bout de trois mois leur première démo 3 titres sur le label de Jim (Western Breed): Hell Paso. Cela leur suffit en tout cas pour partir en tournée, juste avant le premier changement de line-up (basse/batterie) qui intronise surtout l’arrivée d’Omar Rodriguez à… la basse ! Suit alors une nouvelle démo (Alfaro Vive, Carajo!) en 1995 et une deuxième tournée. Il est alors clair que le groupe marque les esprits par la scène. Et bien leur en prend car c’est au cours de cette tournée de 42 jours qu’ils croisent Blaze James du label Flipside et qui les signe. Suit une tournée de 21 jours à l’issue de laquelle ils enregistrent en 1996 et pour 600$ leur premier album Acrobatic Tenement pour Flipside. Suite à tout ce bruit grandissant, le groupe assure les 1ères parties des Get Up Kids puis de Rage Against The Machine. Ils en profitent pour croiser Ross Robinson qui enregistre le titre Catacombs à titre d’essai. Conséquence directe, le groupe, ravi, commence début 2000 dans le studio privé de Robinson les prises de l’enregistrement (en live) pour Relationship of Command qui sortira finalement sur Grand Royal. Avant cette sortie prévue en septembre, le groupe assure beaucoup de dates aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. A sa sortie, Relationship of Command met d’accord tout le monde. At The Drive-In est la révélation rock/post-punk de l’année. L’album se vend à 1 000 000 d’exemplaires. Les concerts sont toujours autant bourrés d’adrénaline. Pourtant, en mars 2001, les cinq membres se voient dans un parc pour entériner leur décision de s’arrêter. Mais attention ! On parle plutôt de pause et non de séparation définitive… En attendant, Cédric et Omar montent DeFacto puis The Mars Volta pendant que les autres forment Sparta. Le groupe se reforme en 2012 le temps de quelques concerts, puis annonce pour 2016 une nouvelle tournée, qui se déroule sans Jim Ward, qui quitte définitivement le groupe. En 2017 sort in.ter a.li.a, premier album des Texans en 17 ans. in.ter a.li.a ( 2017 )Cette chronique n’a pas été simple à écrire. Il a d’abord fallu passer outre les première écoutes mitigées avant d’adopter finalement l’état d’esprit d’un album qui allait forcément être considéré par ses auditeurs, consciemment ou non, à l’aune de l’incandescent Relationship of Command. 17 ans après nous avoir offert un sommet d’épilepsie maîtrisée, At The Drive-In a décidé de se confronter à nouveau à l’épreuve du studio, où les Texans ont tenté d’entretenir le feu de prestations scéniques toujours impressionnantes (comme leur passage à Paris en 2016) et de graver dans le marbre la suite d’une discographie que la plupart de leurs fans estimaient sans fautes et achevée. Victime, comme tous les groupes qui se reforment après une longue pause, d’un procès d’intention avant même que les premiers extraits d’int.ter a.li.a n’arrivent jusqu’à nos oreilles, ATDI se savait bien évidemment très attendu au tournant. Relationship of Command ( 2000 )Alors là, mesdames et messieurs, grand album en vue ! Car si les enregistrements précédents d’At The Drive-In avaient été corrects (un peu plus d’avantage pour Vaya, l’avant dernière livraison du groupe), Relationship of Command est tout simplement la preuve en 12 chansons de l’explosion d’un groupe d’un point de vue de la composition, tout en apportant au rock un vent de fraîcheur que l’on avait pas revu depuis Nirvana. Un passage à la vitesse supérieure. Bien sûr, les cinq musiciens d’El Paso ont cette fois les moyens nécessaires pour accentuer leur déferlante de décibels : signature sur Grand Royal, le label des Beastie Boys, mais surtout le travail du très controversé Ross Robinson (Korn, Limp Bizkit, The Cure….) au poste de producteur et du très confirmé Andy Wallace (Jeff Bucley, Nirvana, Rage Against The Machine, Slayer, Sepultura…) derrière le multipistes. Conséquence, un son énorme pour la musique innovante d’At The Drive-In. Ni plus ni moins. Car c’est bien gentil de pouvoir bénéficier d’un tel soutien ; mais quand à côté de ça, le groupe est mauvais et bien, il ne se passe rien. Et on a déjà pu s’en apercevoir à maintes autres occasions. Or, en l’occurrence, At The Drive-In amène avec lui en studio 12 bombes de gros rock post-punk et la magie se met tout doucement en place. Mais At The Drive-In sait également se faire léger en se laissant porter par deux fois sur des chansons toutes atmosphériques : "Quarantined" au sample d’orage pluvieux et "Non-zero possibility" avec un piano et une guitare sèche mélancoliques. Mais attention, atmosphérique ne signifie pas mou. Loin de là, car le groupe sait parfaitement maintenir cette tension qui se brise sur d’autres chansons, quand les musiciens haussent le ton. En ce sens, on peut donc évoquer "Invalid litter dept.", la cinquième chanson de l’album, qui après 4 minutes 48 de sensibilité, nous assène (après un « Dancing on the cops’ ashes » non répertorié dans les paroles !) un gros passage de fin que n’auraient pas renié Rage Against The Machine. Et enfin, At The Drive-In, c’est aussi de l’innovation dans l’interprétation. En effet, la chanson "Enfilade" se voit parsemée de notes d’accordéon et de frappes de percussions qui enfoncent la profondeur musicale générale. Oui, en fait, voilà la différence ; la musique d'At the Drive-In est profonde ; elle exprime des émotions avec force, et non l’inverse. De plus, le groupe, en bénéficiant du savoir-faire de Robinson, s’envole. Tout est communion dans Relationship of Command. Et At-The Drive-In signe son chef d’œuvre. |
At The Drive-In
Style : Indie Rock / Post Hardcore Tags : Indie Rock - Post-Hardcore Origine : USA Amateurs : 169 amateurs Facebook : |