AssholeParade

Punk Hardcore

États-Unis

Say Goodbye

2005

Chronique

par Fragone

On a tendance à croire l'espèce en voie d'extinction mais, en ressortant deux obscurs ep parus entre 1997 et 1998, AssholeParade apporte la preuve que le hardcore old school est bien vivant et en bonne santé. On est d'autant plus heureux lorsqu'on sait que le combo de Gainesville, reformé depuis un an, environ, prépare un nouveau skeud pour la fin de l'année 2005.

Produit par Rob MacGregor (North Lincoln, Fiya, Hot Water Music, Against Me...) au Goldentone Studios, Say Goodbye regroupe deux ep enregistrés par le même line up, exception faite de la place de second guitariste, occupée par Drew DeMaio (Strikeforce Diablo) sur 5 titres, par Matt Sweeting (Strikeforce Diablo, True North) sur les 9 autres.

14 chansons en 12 minutes. Rien que le rapport quantitatif titres/durée nous renseigne sur l'état d'esprit qui préside à Say Goodbye. Celui d'un hardcore des premiers âges, intense, rapide, voire ultra rapide, influencé par D.R.I. , Attitude Adjustement ou Verbal Abuse. Les riffs sont très brefs, pour une structure de morceaux qui, bien souvent, ne va pas au delà du premier refrain. Des morceaux qui, aussi courts soient-ils, présentent des changements de rythme assez intéressants, des ralentissements subits, des accélérations qui le sont tout autant, cette attitude imprévisible permettant de donner encore plus d'énergie à l'ensemble ("Exploding Club of Hearts", "Dogbite", "As Nails Rust").
Au rayon hommage, AssholeParade se fend d'une reprise d'Ansojuan, "Dirty Word", et surtout de Circle Jerks, "Red Tape", où Rob MacGregor fait une apparition très remarquée grâce à son solo d'harmonica.

La radicalité effective sur le plan musical, est également présente au niveau des textes qui, sans être d'une originalité renversante, tapent là où çà fait mal, que ce soit l'armée dans "Soldiers", la religion, assimilée à une addiction analogue à l'alcoolisme ou la drogue (cf. intro de "Red Tape"), et les monstres engendrés par l'American Way of Life dans "Puncture the Quiet Life".
Même si la voix de Travis est aux antipodes des tonalités screamo actuellement en vogue dans le hardcore, elle n'enlève en rien à l'intensité et l'énergie qui se dégage d'AssholeParade. Elle se caractérise notamment par un timbre tantôt clair, tantôt criard, tendant parfois vers le nasillard, héritée des chanteurs anglais tels que Rotten des Sex Pistols ou Colin de GBH, au flow très rapide et à la ligne de chant qui suit bien souvent la rythmique.

Brutal, rustique, old school, on peut user de tous ces qualificatifs pour décrire Say Goodbye. Personnellement je ne vois qu'une chose, c'est qu'AssholeParade ne chipote pas et que ça fait du bien par où ça passe.

16

T

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