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Biographie

Askival

One man band écossais formé en 2006, Askival donne dans un Metal très personnel. A mi chemin entre influences folk celtiques et black metal atmosphérique, le "groupe" existe le temps d'une démo et d'un album avant de disparaitre aussi soudainement qu'il était apparu, juste après la parution de ce dernier. Beaucoup de mystère plane autour de ce projet furtif mais de grande qualité... qui finit par redémarrer en Avril 2009, Tuagh ayant apparemment réglé quelques problèmes personnels avant de mieux revenir aux affaires.

Chronique

15.5 / 20
2 commentaires (16.75/20).

Eternity ( 2009 )

Eternity... Voici le nom choisi par Tuagh ("Hache" en gaélique écossais), seul maitre à bord d’Askival pour désigner ce premier et – déjà – dernier album. Etrange, me direz vous. Peut être pas tant que celà, vous répondrais-je.

De l’imagerie jusqu’au nom - Askival étant le mont le plus élevé de l’ile écossaise de Rùm - nous savons immédiatement ce qui nous attend une fois lancé la lecture de ce disque d’un peu plus d’une heure. Du moins peut-on le penser. Fin du non-suspens : Askival donne effectivement dans le Folk Metal. « Yes, un truc à la Finntroll je fonce (lol)! » vont probablement se dire certain d’entre vous. Perdu.
Oubliez vos envies de mélodies galopantes balancées à grands renforts d’instruments traditionnels et oubliez même tous vos préjugés sur le genre. Eternity est un disque en forme d’hommage où ceux-ci n’auront finalement que peu droit de cité, le travail de Tuagh créant sa propre atmosphère et se suffisant ainsi à lui-même. Eternity est loin de l’admiration béate de certains de ses congénères devant des origines fantasmées ou alors sait au moins y mettre les formes. Les ambiances très travaillées - des interludes entières leur sont consacrées - transposent directement l’auditeur au cœur d’une écosse ancienne et sauvage car proche de la nature, peuplée d’hommes libres, solidaires et fiers et amène une authenticité véritable dès les premiers instant de l’album (Gathering the clans)
Partant de ces bases très traditionnelles, vient le moment ou Eternity se met véritablement en branle… et autant vous dire qu’il se fait attendre quelques minutes. Rien de dérangeant cependant tant Tuagh, soucieux du détail, nous amène délicatement jusque sur le champ de bataille : Une fois lancée, Last march of the white wolves, premier moment de bravoure (plus de 15 minutes) de l'album, recèle tout ce qu’Eternity va nous offrir de meilleur pendant un tour de montre. Convoquant souvent en comité réduit une flute va-t-en guerre et faussement enjouée, grattes sèches et une batterie pleine de retenue, ce titre vous renverrait Mel Gibson (Braveheart) aux oubliettes en une poignée de minutes Je mets quiconque  au défi de résister à ce « And for freedom… we bled ! » et ses cœurs précédant une envolée mélodique lumineuse mais désespérée en fin de titre.
Eternity est un album de lutte(s), empli d’évocations guerrières et de la célébration de temps anciens mais qui frappe avant tout par sa densité émotionnelle. Askival laisse volontiers les descriptions enflammées de scènes de champ de bataille à ses congénères et à la scène Power. Ici, la mélancolie qui accompagne ces évocations transporte en son sein le respect du à ceux qui s’en sont allé : Nous avons à faire à un disque triste, intimiste et grandiloquent (Forged in the fires of alba) à la fois. Tel un conteur passionné Tuagh nous met dans la confidence, nous fait partager ces quelques instants en convoquant l'esprit de récits anciens au cœur desquels prend place son épopée. Il la hurlera tantôt avec véhémence pour mieux la susurer au creux de l'oreille par la suite, ménageant ses effets en brodant autour des trois moments clefs de son récit (Last march of the white wolves, Legion of wotan et Whispers in breeze) une tapisserie d'époque. Le procédé pourra paraitre longuet mais est diablement efficace pour peu que l'on se prenne au jeu.
Dans l’évocation permanente, Eternity progresse lentement, ne cesse de se déployer encore et encore entre poussées épiques (Legion of the wotan) et recueillement (Destiny) au travers d’une musique très aérienne et mélodique au jeu soigné et inspiré. En résumé cet album est beau, passionné, sincère, maitrisé et cohérent de bout en bout malgré sa durée.

Lorsqu’arrivent les derniers instants d’Eternity et de ses cors, l’instant est solenel. Askival s’est tu à jamais, l’instigateur du projet estimant à juste titre être allé au bout ce qu’il pouvait faire avec sa création. Cet album est une véritable réussite qui pourrait même intéresser les allergiques au Folk Metal. On peut difficilement rêver plus belle révérence. En ce qui me concerne je vous abandonne ici, je file réécouter Eternity en silence, une antique choppe en bois à la main, le regard portant au loin, l’esprit… ailleurs. Libre à chacun de m'y rejoindre.

Le compte myspace d'Askival a disparu avec la fin du projet. Il est néanmoins encore possible à l'heure actuelle d'écouter le titre Last March Of The White Wolves sur ce site.
MAJ avril 2009: Askival reprend du service: http://www.myspace.com/askival

A écouter : Absolument.
Askival

Style : Folk Metal / Black Metal Atmosphérique
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Origine : Royaume-Uni
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