« Welcome » est vraiment la
pire intro qu'on pouvait proposer. Peut-être la pire qui ait jamais
été faite. Entre les claviers symphoniques et le break Crabcore
digne des pires méfaits du genre.. Bon, on est peut-être durs, mais
franchement. Aucun intérêt, on passe.
Asking Alexandria est l'un des
représentants de cette New Wave of Metalcore, vous savez, celle avec
ses Breaks au nombre de 15 par chanson, ses looks emocoreux, ses
passages Dance Music, ses refrains chantés façon Justin
Bieber... Vraiment tout un programme. Bon allez, on ne fait plus de lieux communs, car vous
n'aurez pas, ou en tout cas pas seulement, à faire à une énième
chronique descendant ce groupe en flèche. Décrypter avec justesse
cette nouvelle mode - plutôt collégienne ou lycéenne qu'on se le
dise – est un véritable exercice d'esprit et de style. Comme
c'était un peu le cas lors de l'apparition du Néo Métal ou encore
du Black Metal commercial de Dimmu Borgir au début des années 2000
! Alors oui, c'est Trendy à mort, c'est
pas recherché pour un sou, et il n'y a bien aucun aspect
psychologique, dramatique ou même logique à cette musique. Mais vu
que c'est encore un mouvement et une mode jeune et encore en
recherche, on va essayer de pas rater le train et faire cet exercice
qui s'impose.
On reprend l'écoute à partir de Dear
Insanity, deuxième piste qui a la lourde charge de faire re-démarrer
cet album après la catastrophe climatique qu'est la piste d'intro.
Et ça démarre sur les chapeaux de roues, Danny Worsnop nous
pulvérise les tympans d'une voix screamée sur un rythme plutôt
Rock mais qui rend très bien au vu de la sur-production dont
bénéficie l'album. Cette piste semble être sortie tout droit des
derniers Bring me the Horizon ou Architects avec ses vocaux hurlés
et chantés sur les refrains, et force est de constater que ça
envoie du lourd et les fans du genre seront plus ou moins servis...
Fini donc le Crabcore à deux francs cinquante et ses breaks plus
qu'insipides. Il semble qu'à la manière de beaucoup de groupes du
genre, Asking Alexandria change vraiment de style musical comme de
chemise, en suivant un peu (beaucoup) la « vague ». En
même temps on peut les comprendre, tant le Crabcore (ce mot est
vraiment entré dans les dictionnaires métalliques) semble être un
style purement Mort-Né. Asking Alexandria dissémine ses Breaks de façon
un peu plus logique et imprévisible, et tellement plus intéressante. On
retrouve les fameux refrains « catchy » du genre mais
finalement pas si catchy que ça et qui peuvent rapidement prendre la
tête aux plus allergiques des voix chantées adolescentes, mais il faut avouer que la
performance de Danny Worsnop est assez bonne. Le jeune homme alterne
vocaux hurlés à la manière des meilleurs groupes de post-hardcore,
growls caverneux typiques du genre, ou encore voix screamée très
haut-placée pouvant même rappeler un certain Dani Filth.
En outre,
on note quelques bons morceaux ; si les plans, refrains et breaks se
ressemblent en effet énormément, The Match et son
joli refrain, To the Stage, Dear Insanity et son groove punk ou Morte El Dabo et son rythme soutenu sortent assez du
lot et vous promettent quelques bonnes écoutes. L'album dans son
ensemble n'a en fait que peu d'intérêt, tant les structures se
répètent et l'aspect narratif est nul. Croyez-moi pourtant j'ai
essayé, mais impossible d'écouter cette album en une seule fois. La
succession des Breaks, des refrains et des mélodies assez niaises
peuvent vous filer une grosse indigestion et vous donner l'envie
d'envoyer votre lecteur contre le mur. Sérieux, où est passé la structure des chansons ? Sans déconner ? .. Bon, Reckless and Relentless
s'écoute en réalité un peu comme une suite de Singles ou de
« tubes » sans forcément de liens entre eux.
Leur musique passe beaucoup mieux dans ce cas-ci.
Un album qui mérite une écoute ou
deux. Et pour les fans du genre qui recherchent de bons singles à
passer à fond dans la voiture pendant 3 ou 4 semaines. Au
final, ce "12/20" n'a que peu de signification. C'est
soit on aime bien (c'est possible), soit on déteste.
A écouter : Dear Insanity, The Match, To the Stage