In Absence ouvre sur la sinistre certitude que la fin du monde est proche, comme si la collision annoncée de la terre est d'une météorite était imminente, comme si le brasier embrasait déjà le monde. D'espoir, Ashkara n'en porte pas.

Le groupe joue un modern crust traditionnel, dans la lignée de From Ashes Rise, Ekkaia ou Tragedy, sans vraiment d'originalité. Les compos, plutôt prévisibles, sont néanmoins bien équilibrées et bien exécutées, que ce soit dans les parties rapides ou les mid-tempos. Mais Ashkara se distingue surtout par de belles mélodies, poignantes, sensibles et empruntes de fragilité ("Intro", "Bleak Pessimism", Lethargie"), le plus souvent rehaussées des complaintes d'un violon d'une tristesse infinie, générant des atmosphères sombres et mélancoliques à souhait.
Le chant est assuré par trois voix, mais autant la voix principale (la plus grave et celle de l'ancien chanteur de Cwill si je ne m'abuse) est efficace sur un titre tel "Burn Our Witches", moins mélodique et plus direct, tournant en une boucle endolorissante, autant, trop monocorde, elle manque de tripes, de nuances et de percution sur les autres morceaux, péchant notamment au niveau des spoken-words ("Monotony"). Est-ce un effet sciemment recherché pour accentuer le coté oppressant de la réalisation ? Pourtant, lorsque la voix la plus screamo prend le relais, comme sur "Bleak Pessimism", elle donne un coup de fouet, apportant une dimension plus torturée et charnelle qui semble en meilleure adéquation avec la musique proposée.

In absence dégage beaucoup de noirceur et s'enveloppe d'un penchant dépressif très angoissant. C'est un album empli d'affliction et d'inquiétude. Ashkara a réalisé du bon travail sur ce premier opus mais le groupe doit encore progresser, notamment concernant l'utilisation des voix, pour parvenir à dépasser tout ce qu'il porte encore de conventionnel.

"Lethargie" et "Monotony" sont en écoute sur le site du groupe.