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Biographie

Ashes Of Ares

Ashes Of Ares est un groupe américain de Heavy / Power Metal fondé en 2012 par les deux ex-Iced Earth Matt Barlow (chant) et Freddie Vidales (guitare / basse). Ils sont rejoints par l'ex-Nevermore Van Williams (batterie) et signent rapidement chez Nuclear Blast Records pour la sortie d'un premier album éponyme en 2013. Plus tard la même année, ils tournent en Europe en compagnie de Powerwolf et Battle Beast. Par la suite, on n'entend plus beaucoup parler d'eux, jusqu'en 2017 où il est annoncé que Williams ne fait plus partie de la formation mais qu'un deuxième opus est en préparation. Il faut alors attendre novembre 2018 pour voir la parution de Well Of Souls sur le label grec Rock Of Angels Records.

Chronique

Well Of Souls ( 2018 )

Ashes Of Ares était... pas mal. Pas ultra mémorable, certainement pas novateur, mais il avait suffisamment d'atouts, à commencer par la présence de Matt Barlow au chant, pour tourner un petit moment dans la platine. Il aura fallu attendre cinq ans pour la suite, entre-temps Ashes Of Ares est officiellement passé de trio à duo (l'ex-Nevermore Van Williams s'est désolidarisé du groupe ; bien qu'ayant enregistré les parties de batterie de Well Of Souls, il n'intervient pas dans la composition de celui-ci), alors les deux ex-Iced Earth auraient pu le bichonner, ce second opus. Ils l'auraient dû, pour durer et conserver leur petite place dans un paysage Metal ultra foisonnant, d'autant qu'en passant de Nuclear Blast à Rock Of Angels Records (label grec dont je n'avais jamais entendu parler auparavant), ils perdent en visibilité.
Raté. Avec Well Of Souls, on dirait qu'ils nous font simplement signe : coucou, on est toujours là. Un album passe-partout, ni bon ni mauvais. On ne peut même pas dire que ce soit vraiment décevant, parce que ce n'est pas une formation dont on attendait des merveilles, mais on pouvait au moins espérer quelque chose qu'on aurait envie de réécouter une paire de fois. Las ! Si l'on excepte les visuels plus recherchés que sur l'éponyme (outre la pochette, chaque chanson dispose de sa propre illustration dans le livret), tout a un air de minimum syndical.

Le premier titre, Consuming The Mana, débute sur une intro orchestrale qui fait le taf, mais interchangeable avec les trouze mille autres intros du genre. Et puis les grosses guitares arrivent, et rebelote : là aussi ça fait le job, ça permet de rentrer dans le disque sans se casser la tête, mais ça ne va vraiment pas plus loin. Arrivé là, la première impression reste relativement positive, en attendant les choses sérieuses. Alors on enchaîne sur The Alien, et on a l'impression de faire du sur-place. Le pont tente bien d'apporter une touche plus épique, mais ça ne parvient pas vraiment à prendre son essor, sans non plus tomber complètement à plat. Unworthy ? Reste-t-il quelque chose à dire, si ce n'est qu'en plus ce morceau-ci traîne en longueur (et accessoirement porte bien son titre) ? D'ailleurs, reste-t-il quelque chose à dire de l'album ? On va toujours essayer.
Soul Searcher, c'est la caution "chanson calme", qui permet d'aérer l'ensemble, c'est à peu près son seul mérite. Puis vient Sun Dragon, et c'est reparti, ça en devient lassant tellement rien ne décolle. C'est ensuite au tour de Transcending, et ô (tout petit) miracle, enfin un titre qui se démarque un tant soit peu en parvenant à poser un semblant d'ambiance ; on aurait aimé que ce soit un peu plus... transcendant (oui, je sais, c'est facile), mais arrivé à ce stade, on va s'en contenter. Et puis après... pfff... De Let All Despair, on peut dire la même chose que pour Soul Searcher, idem pour In The Darkness et The Alien, Spirit Of Man ne sait pas trop où il va, à osciller entre calme ennuyeux et passages criards, Time Traveler paraît un cran au-dessus mais uniquement parce qu'il passe après, et The God Of War se veut plus lourd, histoire de terminer sur une touche apocalyptique, mais réussit surtout à s'embourber. Et ah tiens, il reste encore un morceau bonus, et ah tiens (bis), bizarrement ça paraît meilleur que tout le reste... Mais attendez, ça me rappelle quelque chose... Mais oui, je connais en fait ! C'est une reprise de la chanson de Casino Royale, le James Bond de 2006 (l'originale étant de Chris Cornell). Donc, le morceau qui marche le mieux de tout le disque, c'est une reprise. D'accord...
C'est bon, on a fait le tour ? Mais et Matt Barlow, dans tout ça, l'atout principal d'Ashes Of Ares ? Il faut dire ce qui est, on l'a connu autrement plus en forme. Un coup de mou ? Il vieillit mal ? Il ne s'est pas trop foulé parce qu'il avait conscience qu'il ne ressortirait rien d'extraordinaire de l'album ? Dans l'ensemble, sa prestation est correcte, sans plus. Pire ! Ici et là, le groupe a apparemment trouvé judicieux de passer une deuxième couche au niveau du chant, avec à l'arrière plan des cris suraigus, qui se révèlent très vite agaçants. L'ont-ils vraiment réécouté en restant convaincus que c'était une bonne idée ? Bref, même du point de vue vocal, ça ne vaut pas le détour.

Y a-t-il un avenir pour Ashes Of Ares ? Si ce deuxième album est vraiment représentatif du talent d'écriture du duo, espérons plutôt qu'on retrouvera les protagonistes intégrés à une autre formation. Ou alors qu'ils intégreront du sang neuf avec un vrai apport créatif. Et sinon, si Well Of Souls n'était qu'une sortie pour qu'on ne les oublie pas, eh bien ils feraient mieux de se décarcasser un peu la prochaine fois, parce qu'en l'état, le groupe ne vit pas, il évite juste de mourir.

A écouter : Pas spécialement