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Biographie

Architects

Architects est un groupe de Metalcore basé à Brighton, au Royaume-Uni. Après s'être tout d'abord  nommé Inharmonic puis Counting The Days, ils ont finalement adopté le patronyme d'Architects en 2004. Sous un premier line-up constitué de deux frères jumeaux Dan (Batterie) et Tom Searle (Guitare), Tim Hillier (Guitare), Matt Johnson (Chant) et Tim Luvas (Basse), le groupe enregistre Nightmares qui sort en 2006. Une tournée au Royaume-Unis se profile et Architects ouvre notamment pour Sikth, mais le chanteur Matt Johnson ne supporte plus la vie en tournée. Durant leur premier concert en tant que tête d’affiche en Janvier 2007 à Oxford, Matt Johnson quitte symboliquement la scène afin de laisser sa place au nouveau frontman, Sam Carter, qui finira le concert en chantant The Darkest Tomb. A la fin de l'année fort d'un nouveau bassite en la personne d'Ali Dean, le groupe enregistre un second effort : Ruin qui sort chez Century Media.
Architects part ensuite en tournée en Europe avec les groupes phares de la scène Metalcore / Deathcore que sont Bring Me The Horizon, Suicide Silence, Whitechapel, Despised Icon, Unearth, Protest The Hero ou Parkway Drive. Le groupe sort un split avec Dead Swans en Janvier 2008, sur lequel on trouve deux de leurs chansons : We’re All Alone et Broken Clocks. Leur troisième album, Hollow Crown sort en Janvier 2009, toujours chez Century Media et Architects continue les tournées avec Despised Icon, Horse The Band, Every Time I Die ou Oceano. Le quatrième opus des anglais intitulé The Here And Now paraît courant 2011.

16 / 20
9 commentaires (15.44/20).
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All Our Gods Have Abandoned Us ( 2016 )

Une pochette en noir et blanc. Pas de compromis. Depuis toujours, Architects a avancé droit devant, tête baissée comme une machine dont les rouages s’huilent petit à petit. Succès et déchéances dans le cœur des fans comme des critiques, ils sont passés par toutes les étapes qui constituent la vie mouvementée d’un groupe qui monte. All Of Our Gods Have Abandonned Us est la somme des cicatrices qui couturent désormais les musiciens de Brighton. 

Si la mort de Tom Searle, guitariste fondateur et talentueux du groupe a surpris le grand public, il va sans dire que sa maladie était connue des autres membres. C’est donc sans surprise qu’il se dégage un sentiment d’urgence, de course contre la montre avant le Doomsday. Dans une interview donnée à UNFD ils déclarent qu’il aura fallu 7 semaines seulement pour qu’All Of Our Gods Have Abandonned Us soit enregistré. Cela explique certainement l’unicité qui se dégage de cette production, cette sensation que quel que soit l’angle par lequel on l’aborde, l’album soit toujours aussi solide et imposant. 

Une fois n’est pas coutume une attention toute particulière a été apportée à l’écriture des textes ainsi qu’à leur mise en musique. Sam Carter a su nuancer sa voix, lui donner plus de relief tant dans sa lourdeur que dans ses envolées plus claires (Memento Mori). Les paroles se veulent incisives, revendicatrices et surtout porteuses d’un message plus profond qu’il n’y paraît. Il n’est pas question ici d’ados qui hurlent un mal être dicté par les hormones mais de réelles questions sur l’essence même de nos relations interpersonnelles. Carter dit lui-même qu’il s’agit d’un moyen de critiquer l’abandon des manières de vivre simples au profit d’une société dans laquelle le but est de marcher sur les autres. 

Les mélodies traduisent à merveille ces sentiment perdus quelque part entre mélancolie désespoir et colère. Ces lignes de guitares flottantes dont les échos et la réverbération contrastent avec les riffs furieux viennent implémenter des couleurs spécifiques dans les compositions et leur donnent leur identité. Ce contraste est poussé jusqu’à son paroxysme et est la preuve d’un savoir faire d’artisan. Gravity illustre très bien ce mariage inattendu et savoureux. Ce jeu de contrastes se fait remarquer également dans les quelques incorporations de musique électronique qui viennent casser la monotonie (The Empty Hourglass).

Le nihilisme est le rejet en bloc de toute croyance ainsi que de toute contrainte sociale. Ce refus se fait à tel point ressentir dans ce condensé de haine qu’est All Of Our Gods Have Abandonned Us qu’il en devient difficile de l’écouter en entier. Rentrer dans un univers aussi noir peut s’avérer difficile pour les non-initiés.

Architects signent ici un album dans la droite lignée de ce qu’ils ont fait de mieux. Sans surprise et sans compromis il s’inscrit dans la logique de son prédécesseur et confirme une direction artistique qui leur sied à merveille. La mort de Tom est une tragédie qui laisse planer une grande inconnue sur l’avenir du groupe, il est donc impossible de faire des pronostics, cependant une chose est sûre c’est qu’ils auront donné une œuvre magistrale. RIP.

A écouter : Oui
9.5 / 20
10 commentaires (11.8/20).
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The Here And Now ( 2011 )

Insipide. C'est les premiers mots qui viennent en tête à l'écoute de The Here and Now. Résumer l'album est très simple, tant les structures et les morceaux sont prévisibles. Fini les sonorités et rythmes un poil osées à la The Chariot, ou les structures et compos alambiquées qu'on pouvait trouver sur les deux précédents albums du groupe. Les rythmes, les riffs et les vocaux ici sont affligeants de médiocrité et de facilité, entre Punk Rock FM et Post-Hardcore daté de 10 ans qui aurait mal vieilli. De même pour les Breaks.. (Le passage complètement raté de Day in Day Out..) Et puis, voilà quoi, des groupes comme Escape The Fate ou Alexisonfire ont déjà largement tiré sur la ficelle (et de belle manière, parfois). Alors, qu'est ce que, bon Dieu, a bien voulu dire Architects avec ce skeud ? C'est la question qu'on peut se poser.

Les Anglais ont donc choisi clairement la solution de facilité avec cet album, sorti un peu plus d'un an après le très bon Hollow Crown. Les morceaux suivent sur bien 95% du temps le schéma hyper classique du couplet hurlé - refrain chanté - break mélodique... En parlant du chant, ça hurle toujours très fort. Mais enfin, on se demande franchement le pourquoi de cette violence au niveau des vocaux. Là où leurs précédents albums proposaient une violence déchaînée mais justifiée, sur The Here and Now c'est là juste pour faire beau. Et ça tourne en rond, ça tourne en rond... Sam Carter ponctue les parties rythmiques et les couplets d'un chant clair mélodique placé comme un refrain aux alentours de la 1ere minute. (Comme c'est original !) Et ce n'est pas Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) venu pousser la chansonnette sur Year In Year Out/Up And Away en mode un peu « qu'est ce que je fous là » qui rattrapera le constat. En outre, les ballades lacrymales atypiques du groupe, annoncées par le morceau Hollow Crown ici ne sont pas franchement inoubliables, et deviennent redondantes sur la longueur.
On pestera surement contre une soit-disant mauvaise foi vu la popularité du groupe mais il n'en est rien. Certains y trouveront subtilités et originalité, sans doute grâce à la qualité technique des musiciens qui n'est plus à démontrer et à l'efficacité incontestable de certains refrains et riffs (Learn to Live, Stay Young Forever..) qu'on prendra un malin plaisir à ré-écouter... Pour une ou deux semaines, avant d'envoyer cet album aux oubliettes, tant on en fait le tour rapidement.

La comparaison avec Bring Me The Horizon est évidente pour certains, les deux groupes étant proches et ayant pris le même virage metalcore. Mais là où les anglais de Sheffield proposent quelque chose de recherché et de plus profond, Architects se plante complètement (et volontairement !) puisqu'ils ne proposent rien d'original. Le 15,5 du dernier BMTH est largement mérité, ce 9,5 aussi. On espère qu'ils vont se ressaisir, tant ils semblent foncer sur la pente descendante.

A écouter : Learn To Live - Stay Young Forever