Insipide. C'est les premiers mots qui
viennent en tête à l'écoute de The Here and Now. Résumer l'album
est très simple, tant les structures et les morceaux sont
prévisibles. Fini les sonorités et rythmes un poil osées à la The
Chariot, ou les structures et compos alambiquées qu'on pouvait
trouver sur les deux précédents albums du groupe. Les rythmes, les riffs et les vocaux ici
sont affligeants de médiocrité et de facilité, entre Punk Rock FM
et Post-Hardcore daté de 10 ans qui aurait mal vieilli. De même
pour les Breaks.. (Le passage complètement raté de Day in Day
Out..) Et puis, voilà quoi, des groupes comme Escape The Fate ou Alexisonfire ont
déjà largement tiré sur la ficelle (et de belle manière,
parfois). Alors, qu'est ce que, bon Dieu, a bien voulu dire
Architects avec ce skeud ? C'est la question qu'on peut se poser.
Les Anglais ont donc choisi clairement la solution de facilité avec
cet album, sorti un peu plus d'un an après le très bon Hollow
Crown. Les morceaux suivent sur bien 95% du temps le schéma hyper
classique du couplet hurlé - refrain chanté - break mélodique...
En parlant du chant, ça hurle toujours très fort. Mais enfin, on se
demande franchement le pourquoi de cette violence au niveau des
vocaux. Là où leurs précédents albums proposaient une
violence déchaînée mais justifiée, sur The Here and Now c'est là
juste pour faire beau. Et ça tourne en rond, ça tourne en rond...
Sam Carter ponctue les parties rythmiques et les couplets d'un chant
clair mélodique placé comme un refrain aux alentours de la 1ere
minute. (Comme c'est original !) Et ce n'est pas Greg Puciato
(The Dillinger Escape Plan) venu pousser la chansonnette sur Year In Year
Out/Up And Away en mode un peu « qu'est ce que je fous là »
qui rattrapera le constat. En outre, les ballades lacrymales atypiques du
groupe, annoncées par le morceau Hollow Crown ici ne sont pas franchement
inoubliables, et deviennent redondantes sur la longueur.
On pestera surement contre une
soit-disant mauvaise foi vu la popularité du groupe mais il n'en est
rien. Certains y trouveront subtilités et originalité, sans doute
grâce à la qualité technique des musiciens qui n'est plus à
démontrer et à l'efficacité incontestable de certains refrains et
riffs (Learn to Live, Stay Young Forever..) qu'on prendra un malin
plaisir à ré-écouter... Pour une ou deux semaines, avant d'envoyer
cet album aux oubliettes, tant on en fait le tour rapidement.
La comparaison avec Bring Me The
Horizon est évidente pour certains, les deux groupes étant proches
et ayant pris le même virage metalcore. Mais là où les anglais de
Sheffield proposent quelque chose de recherché et de plus profond,
Architects se plante complètement (et volontairement !) puisqu'ils
ne proposent rien d'original. Le 15,5 du dernier BMTH est largement
mérité, ce 9,5 aussi. On espère qu'ils vont se ressaisir, tant ils
semblent foncer sur la pente descendante.
A écouter : Learn To Live - Stay Young Forever