La curiosité était de mise pour ce nouvel album d'Arch Enemy car ce n'est pas tous les jours qu'un groupe change de frontwoman. Mais les suédois avaient essentiellement besoin d'un second souffle car s'empattant dans un Death Metal mélodique au départ fort de caractère, mais manquant par la suite terriblement de grain et de nouveauté sur les dernières sorties notamment. Sauf qu'hélas, War Eternal ne vient pas redresser la barre d'un radeau à la dérive.
En premier lieu, il convient de s'attarder sur la prise de fonction d'Alissa White-Gluz (The Agonist) et préciser que cet échec n'est pas (que) de son ressort. Parce que la jeune femme remplace en toute objectivité les qualités vocales d'Angela Gossow. Ca manque peut-être encore de hargne et de coffre et elle continue de suivre la linéarité des lignes de chant dont on était familier depuis plusieurs années, mais elle se perfectionnera sans doute sur ces points plus tard. Pour le moment, elle assure correctement au micro, dévoile de bonne phases (Avalanche) et le changement dans la tonalité générale paraît presque indiscernable ou se fait de manière presque indolore pour les fans les plus acharnés. Arch Enemy a donc voulu jouer la carte de la sureté, mais le problème c'est que c'était sans doute la bonne occasion pour franchir une nouvelle l'étape, apporter un vent de fraîcheur dans le groupe, en variant d'avantage les lignes de chant, en s'orientant vers des vocalises Black ou pourquoi pas en testant le chant clair, quitte à subir le courroux des puristes. Les pistes d'exploration ne manquaient pas, mais Arch Enemy, plutôt que de bifurquer pour changer de décors, continue tout droit, sur la même longue route sans surprise que l'on connait déjà depuis moult années.
Une orientation petit bras que l'on retrouve également dans les compositions dont la prise de risque paraît ici complètement nulle. Chaque titre pourrait faire parti de Khaos Legions, Rise Of The Tyrant ou Doomsday Machine à la différence près que ceux-ci sont encore plus lissés et sonnent terriblement redondant pour ceux qui connaissent les suédois depuis au moins dix ans. Le départ de Christopher Amott n'est même pas à peser dans la balance puisque ce n'était pas vraiment glorieux quand il était encore là pour Khaos Legions. Du coup Nick Cordle (ex-Arsis) s'en sort bien, pour faire du Arch Enemy, mais n'impose nullement sa patte et reste au final bien transparent. Passé ces reproches somme toute légitime vis à vis de l'attente d'un tel groupe, War Eternal s'en sort étonnamment pas si mal et n'est pas désagréable à écouter. Pratiquement sans temps mort, les treize morceaux se veulent assez simple et direct avec des mélodies qui se comptent par dizaine, et ça on ne peut par leur enlever, une dynamique qui ne faibli jamais. Bien sûr que c'est calibré, parfois bien trop attendu (les soli sur le déclin en terme d'inspiration de Michael, qu'on voit désormais venir à des kilomètres), mais mine de rien ça fait toujours son petit effet.
Never Forgive, Never Forget en entame est franchement percutant tout comme le début en tapping speedé sur No More Regrets qui sont la preuve que les suédois ont encore de beaux restes et maîtrisent toujours leur savoir-faire en matière de refrains qui se gravent dans notre cortex (Stolen Life, As The Pages Burns). Du tube il y en a d'ailleurs deux avec As The Pages Burn et You Will Know My Name qui sont plutôt sympathique, mais ne se placent bien évidemment pas à la hauteur d'anciens titres. Par moment, Arch Enemy tente la trajectoire symphonique pour un résultat relativement correct (You Will Know My Name, Time Is Black, Avalanche) à défaut d'être hyper convainquant. L'effort reste à saluer néanmoins. On citera également On And On ou War Eternal plutôt entraînant, mais si l'ensemble est loin d'être dégueulasse, au bout d'un moment on commence à avoir compris la prévisibilité du bousin et on a de quoi être déçu.
War Eternal est donc un disque de transition. Sans prise de risque aucune, il n'est là que pour rassurer le fan et montrer qu'avec leur nouvelle chanteuse Alissa, Arch Enemy fait toujours du Arch Enemy, tout juste correct. On attendra donc le prochain album pour voir si les suédois sont capable d'éteindre le mode pilote automatique, passer outre leur cadre de référence et apporter un peu de neuf dans leur musique. Certains, l'ont fait (Soilwork, In Flames...) alors pourquoi pas eux?
Personnellement j'ai découvert ce groupe avec cet album est ça à étais un coup de cœur c'est cet album qui ma vraiment fait aimer le metal. Il est un peu court mais les titre sont tous bon l'instrumental est bien le chant est pas mal non plus c'est pour moi un super album.