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Biographie
Anti-Flag est un groupe originaire de Pittsburgh, ils se font connaître en 1993 en jouant sur une radio locale. A cette époque, Anti-Flag était formé de Justin Sane, Andy Flag et Pat Thetic. Le nom groupe contient une faute puisqu’il n’y a normalement pas de tiret, mais ils choisirent de le garder après s’en être rendus compte. Ils sortent plusieurs albums dont North America Suck et un split avec God Squad. En 1996 parait l'album Die For The Government dont ils vendent 20000 copies. En 1997, ils font la première partie de UK Subs, The Exploited et Circle Jerks ainsi qu'une tournée sur la côte Est qui fut marqué par le départ d'Andy Flag qui sera par la suite remplacé par Chris Head et Chris #2.
L’argent récolté avec la sortie de Their System Doesn't Work For You en 1998 leur permet de fonder leur propre label, A-F Records, sur lequel ils sortiront A New Kind Of Army un an plus tard. Anti-Flag rejoint en 2000 le label Fat Wreck Chords sur lequel sort l'album Underground Network en 2001, développant un style plus mélodique comparé au punk/hardcore plus old school de leurs débuts et voyant le bassiste Chris#2 partager davantage le micro avec Justin Sane. Fin 2001, ils rentrent en studio pour enregistrer Mobilize, EP composé d’inédits et de morceaux live, qui débarque en 2002 sur A-F Records. L’année 2002 sera aussi l’occasion d’enregistrer un split avec Bouncing Souls.
Le groupe livre son opus le plus engagé l’année suivante, intitulé The Terror State et montrant un enfant-soldat sur la pochette. Anti-Flag a toujours été politiquement engagé, d’autant plus fortement avec l’arrivée de George W. Bush à la présidence des Etats-Unis. Ils furent parmi les premiers à s’insurger contre la guerre en Irak, ce qui leur vaudra une mauvaise réputation dans la société américaine et des difficultés dans la distribution de leurs albums ainsi que dans la programmation des salles de concert sur le sol de l’Oncle Sam. Il est reproché au groupe son manque de patriotisme, leur nom n’arrangeant pas les choses. Ils déclarent malgré tout ne pas être anti-américain, mais simplement en désaccord avec la politique du pays. Leurs prestations sur scène de la tournée promouvant The Terror State seront compilées et formeront le dvd live, Death of a Nation, paru en 2004.
La signature d’un contrat avec la major RCA marque un tournant dans leur carrière car cela divise les fans et engendre de nombreuses critiques à leur encontre. Ils déclarent avoir choisi cette option pour permettre à un maximum de gens d’avoir accès à leur musique. For Blood and Empire sort en 2005 et montre Anti-Flag toujours aussi engagé et enragé face à Bush et aux néo-conservateurs. Un incident tragique au sein du groupe (la sœur de Chris#2 a été assassinée) amène la sortie d’un nouvel EP (contenant de nouveau des inédits et des titres live) dont les fonds seront versés à une association : A Benefit For Victims of Violents Crimes. The Bright Lights of America voit le jour en 2008, produit par Tony Visconti (célèbre producteur de David Bowie).
Suite à un accueil mitigé de la part du public et à une volonté de revenir à un environnement qui leur convient plus, Anti-Flag retrouve en 2009 le monde des labels indépendants en signant chez Side One Dummy afin de sortir The People Or The Gun, album avec lequel le groupe retrouve le punk-rock qu'il avait abandonné avec Bright Lights Of America.
En cette période, Anti-Flag n’a qu’à regarder les sujets d’actualité pour trouver des thèmes à ses morceaux. Entre le recul des droits sociaux aux USA, les frasques du président ou les violences policières, le combo peut piocher allègrement et sortir encore quelques albums sur les prochains mois.
Ainsi donc, Anti Flag passe du printemps à l’automne, et par la même occasion effectue une nouvelle mue. Là ou American Spring possédait son lot de passages catchy / entrainants / calibrés, ce nouvel opus surprend un peu par cette sensation que ces aspects sont un peu délaissés et que le combo offre plus un nouvel opus de Punk Rock, allant jusqu’à s’octroyer quelques airs de Rancid sur « When the wall falls ». Il y a sur American Fall des passages Pop Punk (le refrain de « I Came. I Saw. I Believed. » ou de « Casualty »), des effets de voix que l’on ne pouvait imaginer avant (« American Attraction »), même si on retrouve des phrases faciles à scander et des passages de basse parfaits, avec un Chris #2 en forme (« Racists »). Dans son ensemble, ce nouvel album ne marque pas assez, souffre d’un tempo trop lent et manque d’une verve qui aiderait à inscrire quelques passages ou mots en tête à la manière de « The Smartest Bomb » ou « The Machine Kills Fascists » en leur temps.
J’exagère peut être un peu, il reste quand même « Liar » qui reprend du poil de la bête, mais je regrette amèrement même The Bright Lights Of America et son côté presque Pop qui n’était pas aussi fade. Pourtant, les musiciens ont clairement encore de l’énergie, comme le montre « Digital Breakout », mais on a le sentiment que le combo s’économise pour ces brefs instants, alors que justement, au vu des thèmes et du contexte, on aurait attendu un album du calibre de For Blood and Empire ou The Terror State. Et de fait, les sujets chers à Anti-Flag sont présents : racisme, égalité, liberté, sexisme, … Que ce soit visuellement comme avec les mots, les Américains ne baissent pas les bras et continuent à chérir ces combats, fil rouge de leur carrière.
Anti-Flag a transféré dans ses paroles sa verve, au lieu d’en imprégner ses parties instrumentales. American Fall n’est pas mauvais, il rompt encore un peu plus avec les premières sonorités du groupe. Espérons que cela ne soit qu’une passade, ce n’est pas comme cela qu’Anti-Flag a réussi à se faire une place précédemment.
A écouter : Racists - Liar
Cela fait maintenant plus de 20 ans qu’Anti-Flag existe, occasionnant une mue progressive du Punk brut des premiers opus aux relents de Pop / Punk Rock des derniers efforts. Depuis Pittsburg et Die For Your Governement, la route parcourue est longue, en passant par divers labels mais en soutenant toujours les mêmes causes. Sans jamais dévier, la bande à Justin Sane fête son neuvième album, American Spring, et l’arrivée chez Spinefarm Records.
Dès son ouverture avec le single « Fabled World », on peut espérer d’American Spring qu’il nous réserve une série de tubes à la manière de « Sodom, Gomorrah, Washington D.C. » ou « Smartest Bomb ». Pourtant, la douche froide « Brandenburg Gate » modère un peu l’entrain, le featuring avec Tim Armstrong (Rancid) souffrant de l’absence d’un véritable rythme menant les 3’30 du titre.
Au travers des deux premiers titres dévoilés, le constat est en demi-teinte. Heureusement pour nous, American Spring possède suffisamment d’atouts dans sa manche pour relever la tête : « Break Something », « All of the Poison, All of the Pain », « Low Expectations » ou « Believer ».
Refrains entrainants, riffs ultra-calibrés et efficaces, une double-voix qui fait toujours mouche, la recette est sensiblement la même. Heureusement, en dehors de cet aspect qui prendra une autre dimension en live, ce nouvel opus de Pittsburg cache derrière son artwork un message qui ne faillit pas depuis ses premiers jets : économie, mouvements sociaux, libéralisme, tout passe sous l’analyse du quatuor, comme à l’accoutumée.
Même s’il manque de refrains tubesques du genre « Turncoat » ou « You Can Kill The Protestor, But You Can't Kill The Protest », cela ne l’empêche pas d’être catchy au possible avec « Fabled World ». Les musiciens sont rodés maintenant et assurent agréablement l’attendu, sans faire de véritable faute de parcours.
Alors Anti-Flag aurait encore sorti un album qui nous donne des palpitations ?
Pas sûr. Comme indiqué précédemment, « Brandenburg Gate » pourrait passer à la trappe sans impact sur American Spring, mais il faut aussi apprécier la tournure un peu plus Punk Rock de l’ensemble (le refrain de « Low Expectations »), bien loin d’envolées comme « Death of A Nation », « Angry, Young and Poor » et ou « Resist » (qui trouve son égal avec « To Hell with Boredom »). The General Strike apportait encore une flamme plus Punk (« 1915 »,« Broken Bones » ou « I don’t Wanna »), mais la tournure prise sur American Spring rappellera parfois The Bright Lights of America, sur ces airs poppy, mais en restant toujours accrocheuse.
Quelques mots sur la signature chez Spinefarm, qui occasionnera encore son lot de débats, comme pour RCA en 2005. Rappelons que le label est initialement plutôt spécialisé dans d’autres styles (Nightwish, Children of Bodom, Atreyu ou encore Killing Joke et Finntroll) mais que la musique du combo reste surtout fidèle à ce que l’on connaît d’Anti-Flag, sans aller dans des relents de Métal Mélodique ou s’éloigner de ses messages initiaux.
Avec les années, Anti-Flag, tout en gardant cet esprit contestataire, a adouci sa musique. Certes, on reconnait aisément la touche du quatuor, mais on se tourne de plus en plus vers des sons Pop / Punk Rock qu’aux débuts du combo, comme si The General Strike revenait sur le devant de la scène. Pas un mal, même si certains grinceront des dents. Personnellement, j’adhère.
A écouter : Fabled World
Blague ou pas, la sortie de Bright Lights Of America (le 1er avril 2008) aura fait grincer les dents de plus d'un fan d'Anti Flag, la faute à un passage sur une major relativement controversé et à un changement de cap loin d'être des plus efficaces. A peine un peu plus d'un an plus tard les américains ont pris conscience de leurs erreurs et reviennent là ou ils en étaient restés avec For Blood And Empire.
Retour sur un label indépendant (Side One Dummy), à un son plus incisif ainsi qu'à une production plus adaptée mais surtout retour à une certaine spontanéité qui avait disparu le temps d'un album. Un morceau carrément hardcore (1 minute tout rond !), deux passages “live" présents à la fin de “We Are The One" et “This Is The First Night", un featuring géant (“The Gre(A)T Depression") avec la présence de Tim Mcllrath (Rise Against), Thomas Barnett (Strike Anywhere) et deux autres chanteurs, une “Hidden Track" bien punk : Anti Flag est bel et bien de retour.
Il leur fallait vite réagir c'est donc chose faite. Certains morceaux paraissent d'ailleurs avoir été composés à la va-vite (structures pas toujours des plus complexes, même pour du Anti Flag), mais s'avèrent au final posséder pour plusieurs (“The Economy Is Suffering", “The Old Guard" ou “This Is The First Night", ou quand AF se met à composer des chansons pour pilier de bar) de gros potentiels live. Chris#2 est de nouveau solicité au chant principal à plusieurs reprises (l'excellente “You Are Fired", brulot hardcore sublimé par un choeur des plus étonnant de Justin Sane, “No War Without Warriors" qui sonne très The Unseen dernière génération ou “On Independance Day" sur laquelle Pat nous montre des talents qu'il nous avait caché jusque-là) et s'en sort de fort belle manière grâce à des prestations sobres mais efficaces.
Pour le reste, et même si le groupe n'atteint pas son meilleur niveau sur chaque morceau difficile de nier une certaine satisfaction à l'écoute des excellentes "Sodom, Gomorrah, Washington D.C", "We Are The One" (sur laquelle on retrouve des choeurs qui auraient très bien pu attérir sur un album de Rise Against) ou dans une moindre mesure "When All The Lights Go Out", trois morceaux estampillés 100% Anti Flag avec ligne de basse vrombissante, riffs acérés, refrains fédérateurs et choeurs qu'on reprend dés le deuxième couplet.
Qu'il s'agisse de chutes de studio de For Blood And Empire, de morceaux trop “punk" (trop bons ?) pour le dernier album ou de nouvelles compositions, on peut être content de retrouver les gars de Pittsburgh à ce niveau. Un saut dans le temps pour récupérer un son qui convient plus au groupe, des morceaux inspirés, des individualités très fortes (grosses prestations à la basse et à la guitare) faisant preuve d'une alchimie retrouvée, Anti Flag a effacé d'un revers de la main ce qui apparait comme le maillon faible de sa discographie et se retourne finalement vers un avenir plus adapté, la crête au vent et la confiance retrouvée.
"Sodom, Gomorrah, Washington D.C" et "When All The Lights Go Out" sont en écoute sur la page MySpace du groupe.
A écouter : pour leur pardonner
Huitième album pour les natifs de Pittsburgh et déjà quinze ans dans les guiboles. Le temps passe, la musique demeure ?
Avec ce Bright Lights Of America, Anti-Flag pose une question qui relève d’un débat d’ordre général: Que dire d’un groupe dont on reconnaît la patte de la première à la dernière note ? Capacité et talent d’avoir créé une sonorité propre ("ça sonne Anti-Flag") ou signe de perpétuelle redite/manque d’inspiration ? Car qu’on se le dise, il n’est nullement ici question d’un revirement de carrière. Anti-Flag agite toujours – en dépit de son nom – les mêmes drapeaux, animé d’un engagement (bien connu) qui nourrit le ton de ses paroles et de ses chansons (défense des droits des prisonniers et lutte pour l’interdiction de la torture, PETA, soucis écologistes) ; ce qui peut certes paraître un peu trop entendu voire caricatural mais les causes en valant la peine, difficile, de ne pas considérer cette mise à disposition de sa notoriété comme un bienfait.
Côté musique, The Bright Lights Of America suit soigneusement les tracés du très bon For Blood and Empire, à savoir une reprise du passif punky du groupe avec hymnes ("The Bright Lighs Of America", "We Are The Lost"), chœurs ("Vices", "The Modern Rome Burning"), basses tonitruantes ("Good And Ready"), alternances couplets/refrains bien structurés qui font mouche pour peu qu’on accepte de faire tourner plusieurs fois le disque ; le tout agrémenté de petites touches atypiques (cuivres, piano, bruits de cloches, violon) qui donne au propos un relief plus large et moins punk "only straight et rentre-dedans".
Il en résulte donc un paradoxe : on connaît par avance la fin de l’Histoire, mais on a quand même envie de l’écouter. Du moins pour certains, car il est probable que ce huitième opus apparaisse comme une déception pour ceux qui désiraient un retour à un son plus brut, la faute à un choix artistique plus grand public (seul "Spit In The Face" lâche véritablement les chevaux); qu’on peut imputer (ou non ?) au passage du groupe sur major. Plus poppy, un peu longuet sur la fin, relativement conventionnel, ce Bright Lights Of America vaut donc principalement pour son efficacité ("The Modern Rome Burning", "We Are The Lost") et la qualité musicale de ses protagonistes (Anti-Flag a définitivement le chic pour faire une musique accrocheuse). Reste qu’il en faudra plus la prochaine fois pour ne pas perdre définitivement son titre de poids lourd de la scène punk-rock internationale.
A écouter : "The Bright Lighs Of America", "The Modern Rome Burning", "We Are The Lost"
Succéder à Terror State, sans doute le point culminant de la carrière d'Anti Flag, n'est pas tâche aisée. Pourtant, For Blood And Empire va relever le défi et même si avant de jeter une oreille sur le disque, on devine déjà les grands traits, reste à savoir si Anti Flag arrivera à atteindre à nouveau la qualité du précédent opus, ou n'en fera qu'une pâle copie...
Anti Flag avait trouvé un côté mélodique sur The Terror State, avec toujours un zeste de hargne de la période A New Kind Of Army, et For Blood And Empire joue dans la même cour : la rage de "Depleted Uranium Is A War Crime" côtoie le côté presque dansant (!) de "War Sucks, Let's Party!" d'une délicatesse entraînante ("1 Trillion Dollar$"). For Blood And Empire ne dépaysera personne ayant jeté une oreille sur un autre album d'Anti Flag, mais contrairement à certains groupes qui nous ressassent les mêmes thèmes et types de morceaux depuis des années, les punks n'ont de cesse d'essayer de se renouveler et construire un album sur le même principe, mais avec toujours un brin de fraîcheur et en évitant un copier / coller bas de gamme.
Comme toujours, une partie rythmique parfaitement maîtrisée et posant la base de la plupart des morceaux ("Emigre", "Confessions Of An Economic Hit Man" ou "War Sucks, Let's Party!") avec surtout un son de basse tonitruant, et une batterie certes "basique" mais maitrisée sans fausse note. Anti Flag est aussi connu pour ses refrains scandés et faciles à retenir, chose que l'on retrouve facilement sur For Blood And Empire : "The Project For A New American Century" ou encore "The W.T.O. Kills Farmers". Toujours cette même fougue délivrée donc par les compositions, montrant que même malgré un nombre d'albums conséquents et un discours toujours engagé, Anti Flag ne se fatigue pas à la tâche, avec par exemple l'excellent "State Funeral" où l'on retrouve Chris #2 quasiment au meilleur de sa forme.
Bien entendu, on pourra toujours reprocher à Anti Flag d'emprunter des sentiers déjà bien marqués depuis des années et de remettre le couvert tous les 2 ans avec un album qui pourrait être des chutes du précédent, mais au final, l'appréciation, comme toujours, reste propre à chacun. Seul autre défaut vraiment marquant sur ce disque, l'absence d'un véritable tube comme l'était "One People, One Struggle" sur The Terror State ou "Stars and Stripes" sur Underground Network.
Anti Flag ne nous sort pas qu'une pâle copie de The Terror State, et comme l'exprime parfaitement la chronique de The Bright Lights Of America, les américains ont beau toujours brandir les mêmes drapeaux, aborder des sujets très proches, il n'en reste que For Blood And Empire satisfera les adeptes du groupe et du précédent album, tant au niveau de la qualité des compos que du chemin emprunté.
A écouter : Confessions Of An Economic Hit Man - Depleted Uranium Is A War Crime
Avec ces 3 précédents opus (depuis Underground Network), Anti-Flag nous avait laissé envisager que leur orientation allait dorénavant être plus mélodique, un peu plus recherchée et moins 'punk old school'. Ce Terror State marque définitivement cet engagement. Il constitue simplement une évolution assez logique sans se démarquer fondamentalement de ses prédécesseurs. La pochette elle même en dit long sur le contenu du disque, mais aussi du livret bien épais (22 pages) et documenté (paroles, notes explicatives des textes, documentation politique).
C'est donc un Anti-Flag toujours très engagé que nous retrouvons et ça se ressent dans la verve des morceaux qui, même s'ils se font désormais plus mélodiques, dégagent toujours autant de "puissance révolutionnaire" (la voix et les choeurs pas vraiment des plus purs y sont pour beaucoup). Les mélodies elles sont plus affinées, parfois plus subtiles, toujours entraînantes. On a donc un punk plutôt old school à la base qui se mélange avec des éléments beaucoup plus mélodiques, le tout frisant souvent le punk/hardcore mélodique.
Mais ce qui marque encore davantage c'est la diversité des morceaux, chose que le groupe avait déjà entrepris ces derniers temps mais avec moins de succès. Ainsi on retrouve un "Post-War Breakout" surprenant au couplet quasiment rappé et des riffs très Clashiens, ou un "When You Don't Control Your Government..." étonnement rempli d'un mélange d'amertume et de rage à demi-contenue, un "Death Of A Nation" presque hardcore; et de façon générale des chansons développant l'inverse de ce qui qualifiait le combo à ces débuts, à savoir la linéarité déconcertante dans tous les domaines. Que ce soit au niveau de la structure des compos, des riffs de guitares et de leur son mais surtout des rhytmes (breaks, accélérations...), A-F maîtrise désormais les changements et variantes. Sans oublier que le tout a été habilement enveloppé par Tom Morello (ex-guitariste de Rage Against the Machine) qui a sans nul doute soufflé quelques idées intéressants à tous les niveaux aux gars de Pittsburgh et les a pourvu d'un son lêché sans jamais tomber dans le lisse.
Evidemment tous ces petits détails au niveau du son, des effets, des arrangements, des rhytmes etc rajoutent de la puissance et de l'intérêt à la galette, surtout que les 4 musiciens sont tous plus inspirés et à l'aise que jamais (notamment la section rhytmique qui tient un rôle très important sur cet opus).
Bref, le Anti-Flag nouveau cru est musicalement plus mature, plus fourni, plus inspiré et évolué mais en même temps il repose toujours sur sa base vindicative et révoltée très simple et crue.
A écouter : Wake Up! ; When You Don't Control... ; You Can kill the Protester... ; One People, One Struggle
Mobilize est divisé en deux parties de huit chansons chacunes: une partie studio et une autre live.
Anti-Flag est un groupe de la côte Est et ça s'entend, la musique est très rapide, la basse de Chris #2 ainsi que les back-ups sont très présents. Les nouvelles chansons sont dans la continuation d'Underground Network c'est à dire punk/HxC mélodique, loin du style old school des premiers albums (Die For The Government et Their System Doesn't Work For You).
Les thèmes abordés sont ceux inhérents au groupe: discours pacifiste sur "911 for peace", critique du système judiciaire américain sur "Mumia's song", dénonciation de la mondialisation dans "N.B.C."... Le message du groupe est donc intact, cependant la manière de le véhiculer a changé: on retrouve ainsi des chansons mélodiques avec un tempo assez lent mélées avec des chansons beaucoup plus rapide ce qui apporte beaucoup de diversité à l'album.
Une des meilleures chanson de l'album est "911 for peace" qui peut rappeler "Seattle was a riot" et qui est servi par un refrain très accrocheur. La chanson est coupée par un pont qui est en fait un extrait du discours de M.L. King "I Have A Dream". La chanson "Mumia's song" est très rapide et le fait que Justin Sane et #2 chante en duo apporte beaucoup de dynamisme. Une fois encore, un pont vient brillament interrompre le rythme de la chanson. "Right to choose" est quant à elle chantée par Chris #2, sa voix, plus grave que celle de Justin donne à cette chanson un ton hardcore qui n'est pas déplaisant. L'unique bémol de cette partie est "Anatomy of your enemy", cette chanson est très lente, les couplets étant parlés et non chantés, ce qui nous incite à la zapper afin de découvrir la partie live de cet album.
La partie live - enregistrée au Mr Roboto Project le 1er décembre 2001 - contient les chansons phares du groupe: "Tearing everyone down", "Spaz's house destruction party", "Free Nation", "Bring out your dead" ainsi que les chansons éponymes de leurs albums.
Les atouts de ce live, outre les chansons jouées, sont les backups de #2 et ceux du public qui apportent une grande intensitée ainsi que les originalités apportées à quelques chansons tant au niveau des textes que du chant. La chanson "Underground Network" ouvre donc le bal avec ses nombreux changements de rythmes dont la plus belle représentation est le pont dont les paroles sont improvisées. L'intro de "Free Nation" est certe très courte mais d'une très grande qualité suivi par les riffs de Justin et de Chris Head qui, mariés à la batterie de Pat donne un rythme très rapide. On retrouve également Spaz lui-même qui vient annoncer "Spaz's house destruction party" où il assure les backups avec #2. L'hymne du groupe, "Die for the government", clos l'album, cette version ne vaut pas celle studio, en effet, les paroles de Justin sont débitées plus rapidement que sur la version originale alors que le rythme de la musique est le même ce qui rend la chanson saccadée. Après une quinzaine de minutes de silence, il y a le retour de Spaz qui vient faire une improvisation sur l'air de "Because I got high" avec le groupe.
Petit reproche pour terminer: l'album en lui-même dure près de 70 minutes mais le temps alloué à la chanson cachée (environ 25 minutes) ou tout du moins le quart d'heure de silence qui la précède aurait put-être remplacé par des chansons live.
A noter qu'une compilation de 21 chansons des groupes d'A-F records est livrée avec le CD, elle contient des chansons du projet solo de Justin Sane, de celui de #2 (Whatever It Takes) ainsi que de The Unseen, Virus 9...
A écouter : 911 for peace ; Mumia's song ; What's the difference ; N.B.C. ; Right to choose
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