Il y a de ces enfoirés de génies qui vous bluffent et desquels vous tombez amoureux malgré vous dès la première note. Celui-là fait partie de ceux que je vais suivre à la trace jusqu'à ce que la mort nous sépare. Et ce Monsieur, qu'est Tosin Abasi, tape déjà très fort avec cet album éponyme, première marche d'une ascension vers les étoiles...
Difficile de savoir par où commencer tellement l'univers musical d'Animals As Leaders est vaste et propice à la contemplation béante. Déjà, il faut savoir que le projet se veut purement instrumental et progressif, et quand on entend le résultat on peut comprendre que l'intrusion de vocals aurait gâché cette toile parfaite !
Bien loin de la branlette de manche sous viagra de nos guitar heroes séniles, chaque lead ou solo, aussi interminables et techniques soient-ils, est justifié et apporte sa juste explosion de couleurs aux décors célestes que dépeint Tosin avec sa huit cordes. D'ailleurs, les effets par lesquels passe la guitare du maestro auraient pu donner un aspect trop artificiel à sa musique, qui, du coup, aurait perdu une partie de son essence. Bienheureusement, même si les sons ne sont plus franchement organiques, le dosage est maîtrisé à la perfection, tout est doux, fluide, et on se délecte de la moindre note, du premier sweeping de guitare au dernier tapping de basse.
Très actuel, avec des rythmiques djent metal, il est clair que l'approche de Tosin reste résolument moderne. Avec un passage éclair chez Born Of Osiris le temps d'une tournée et un acoquinement avec le fleuron du deathcore progressif (Veil Of Maya, Periphery, The Djentlemen...), lui même ayant eu un groupe de hardcore progressif avant cela (Reflux), il est logique qu'Animals ai des sonorités communes avec toute cette nouvelle vague américaine. Cependant, il va chercher beaucoup plus loin et s'affranchit d'une quelconque comparaison avec ses petits frères qui courront toujours loin derrière lui, les genoux écorchés, tellement ce dernier a pris de l'avance sur son temps.
A ne pas oublier, les divers claviers et samples spatiaux carrément bien sentis et qui renforcent l'aspect moderne, voir futuriste du coup !
Ce qui démarque le plus Animals de ce raz de marrée metal moderne polyrythmé sous-Meshuggien, ce sont ces intros et interludes, minis ballades instrumentales, en clean ou acoustiques, qui font littéralement décoller. Mais il y a aussi la prod, loin du ratissage par le bas des studios les plus en vogue qui compensent un net manque d'idées par des énormes prods bodybuildées et stéréotypées (quoi « vieux con » ?). Et puis cette collection de thèmes frais, aérés, qui se déclinent divinement, presque comme une musique naturelle qui viendrait d'un on-ne-sait-où...
Animals mise donc avant tout sur la richesse de ses ambiances, et au delà le travail sur les leads, il y a aussi toute la toile de fond qui laisse rêveur.
Avec ce seul ouvrage comme arme, Tosin Abasi va provoquer certains des plus grands du genre directement sur leur terrain et s'en sort héroïquement.
Le petit Tosin, tombé du ciel, marche à grands pas sur les traces d'un de ses pères spirituels, Devin Townsend. On pourrait citer bien d'autres exemples mais ici, le génie des deux semble se rapprocher. Et si il continue sur cette voie, c'est la promesse d'un futur tout aussi radieux, pour lui comme pour nous. L'espace vous attend...
Les notes des chroniqueurs métalorgie me dépassent... 1h et 6 minutes de riffes de guitares instrumentaux moyens et techniques, c'est un 18/20 ?
Après je fais pas de guitare et je m'en fous de la guitare et aucune perf ne m'intéresse, je regarde le résultat final : et ici ça manque d'originalité, d'éléctro, de chant, de tout enfait
Les seuls qui peuvent aimer ce truc c'est les ados guitaristes fans de guitare qui se disent "wouaaaw il joue trop vite de la guitare"
Ca passe.... une fois par année ça peut passer