Après avoir écumé pendant quatre ans les scènes mondiales, Anchor a largué ses amarres le temps de sortir son deuxième album, Recovery. Et, visiblement, ne pouvant résister à l'appel du grand large, le groupe a repris son voyage au long cours, un instant suspendu, battant bravement pavillon straight edge dans les embruns toniques et fougueux.
Anchor est largement inspiré par le NYHC et le hardcore tough guy de la première vague tel que le pratiquait Terror. Recovery navigue avec aisance et maîtrise sur les flots de ce hardcore des plus traditionnels ("Hemingway", "Awakening") sans jamais toutefois sombrer dans les abysses d'un beat-down basique. Son étrave éclabousse de hargne et d’énergie, tandis que s'élèvent parfois des gerbes mélodiques issues d'un Champion.
Quittant ces océans turbulents et puissants, Recovery s'aventure sur les eaux profondes aux courants complexes d'un modern old school proche de Have Heart ("In Seakness And Healt", "Recovering") où les ondes se chargent de sentiments frissonnants et submergent soudain de poignantes émotions et où Sean Murphy (Verse) vient prêter voix forte à Claes sur "No Love". Ici également, Anchor louvoie avec talent et habileté, porté par des paroles intelligentes et sincères et soutenu par une production impeccable.
Old school à tribord, modern old school à babord, Anchor cingle toutes voiles dehors, rapide et élégant, en un équilibre parfait même s'il est clair que les routes empruntées ont déjà été tracées par des découvreurs plus intrépides. Il n'en reste pas moins que Recovery est un très bon disque de hardcore, puissant, agréable et honnête, qui touchera sans aucun doute un large public.
En écoute sur Bandcamp : Recovering, Echoes, Testament
A écouter : Recovering,Testament, No Love