Biographie

Amygdala

Originaire du Texas, Amygdala est un groupe de Punk / Hardcore qui se définit comme « Un collectif d’individus s’exprimant par le Punk ». Le groupe sort un premier EP The Horror Of Never Being Able To Forget en 2014, portant dès ses débuts des messages en rapport avec le féminisme, le patriarcat ou l’avortement, qui se retrouveront sur leurs sorties suivantes : Un split avec Saligia en 2015, Population Control en 2016, puis Our Voices Will Soar Forever 3 ans plus tard.

Chronique

16.6 / 20
4 commentaires (16.88/20).
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Our Voices Will Soar Forever ( 2019 )

Nous avions déjà évoqué Amygdala dans un Metalorgie Monthly il y a quelques mois, pour un Population Control assez explosif, et avions donné la parole au combo lors d’une interview pour en apprendre un peu plus sur les messages portés par le combo. Ainsi, lorsque Our Voices Will Soar Forever est annoncé, on devine aisément que les Américain.e.s vont reprendre les instruments pour défendre leurs idées.
Dévoilé par « I Hate To Say It » en premier lieu, Our Voices Will Soar Away Forever reprenait directement après Population Control, mais avec un gros travail apporté sur les finitions : le chant ne résonne plus sur l’ensemble, mais est bien intégré au reste des instruments, tandis que le Punk Hardcore semble avoir ajouté un panel de tonalités sonores à sa palette. Bien que l’entrée en matière via « Born Into Abuse » donne le ton, les nuances se font peu à peu percevoir (« We Exist / Yo Exito » ou « I Wish Upon A Shooting Star ») et dévoilent une autre facette du combo.
Malgré tout, Amygdala garde sa verve et le poids des mots se fait encore sentir. Abordant des thèmes justes dans un monde toujours patriarcal, le groupe porte ses messages de manière on ne peut plus claire : Des abus et de l’avortement (« Born Into Abuse »), du BPD (Trouble de la Personnalité Limite dans « BPD versus me »), du Patriarcat et de la volonté de choisir pour les femmes (« Our Bodies, Our Choices ») ou encore de la marginalisation (« Semillas »). Tout autant de sujets que l’on pourrait rapprocher de Svalbard ou Closet Witch mais qui apparaissent encore comme au coeur de la société.

Là ou Population Control pouvait abandonner l’auditeur assez facilement (de part le condensé de violence mais aussi le mix assez brut), le passage chez Prosthetic Records permet d’affiner l’ensemble et surtout mettre en avant certains titres. Sur « I Hate to Say It », le travail sur la voix capte l’attention là ou sur « These Men Aren’t Sorry », cette dernière était noyée dans l’ensemble. Quand on prend le temps d’écouter les titres au tempo plus réduit (« 18 Years and Counting » par exemple), la modulation vocale se fait plus audible, mais la partie instrumentale n’est pas en reste avec un joli travail sur les cordes (la basse de « BPD versus me »), presque moins étouffant que sur certains passages du It’s Hard To Have Hope de Svalbard, mais plus hargneux à la manière de Massa Nera ou kishote.

Plus riche que Population Control, d’une part grace à un mix rendant l’ensemble moins caverneux, mais aussi à un côté moins frontal, Our Voices Will Soar Forever allie une hargne sonore à des messages que certains qualifieront de politiques, d’autres de sociétaux, mais dont le poids est ici amplifié. S’il l’on omet quelques passages moins intéressants (la cassure dans « BPD versus me » par exemple), Amygdala s’affirme et se confirme.