Quinze écorchures rapides et nettes pour marquer le retour aux affaires de Killingsworth et d'Ampere sur un support plus conséquent après une tripotée de splits et de sevens. Avec Like Shadows on est dans la continuité de All our Tomorrows End Today et surtout dans l'esprit des dernières productions de Vaccine, du moins au niveau du format. Ceux qui auront aimé les exercices précédents ne seront pas déçus avec celui-là. La fioriture ne fait pas partie du vocabulaire d'Ampere et "We're Stranded" et "Bullshit Sloganeering" sont là pour nous mettre au pli. Le quatuor d'Amherst expulse ses inhibitions et ses doutes à coup de latte, dans un chaos organisé, confectionné dans la forge orchidienne évidemment, mais pas seulement.
En bon pyromane Killingsworth asperge ses nappes de guitare enflammées de jets d'acide comme savait si bien le faire Jerome's Dream ("Centuries Fled","Chasing Ghosts") et donnant à Like Shadows une touche hypnotique efficace lorsque le titre dépasse la minute ("Of Nightmare Reality"). Un échevau parfois dur à démêler, Ampere ne donnant pas toujours l'impression de savoir où il peut/veut aller ("The Submerged Tenth"), mais qui devient plus accessible quand le désespoir gagne ("Statement of Capitulation"), répit essentiel avant de reprendre du poil de la bête ("We Neither Rise Nor Fall"). Un album sans surprise mais super goûtu et jouissif pour fêter l'arrivée chez No Idea.
A écouter : Escapism Pt. II, Centuries Fled, Tiny Victories