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Biographie

Amanda Woodward

Sous le patronyme "Amanda Woodward"  se cache un groupe coléreux et engagé en provenance de Caen composé de musiciens de divers horizons permettant de briser les barrières stylistiques. Une première démo en 2000 leur ouvre les portes d'un premier album (Ultramort) et d'un formidable EP (Pleine de grâce). Toujours aussi engagé, le groupe nous livre La décadence de la décadence, album qui leur permettra de réaliser une tournée américaine aux côtés de groupes comme Yaphet Kotto. Malheureusement, après un dernier EP, le combo disparait en laissant les fans attendre un nouvel opus. On retrouve une partie des musiciens dans Rouille et Aussitôt Mort.

17.5 / 20
8 commentaires (17.06/20).

La décadence de la décadence ( 2004 )

A moins d’être resté enfermé sans contact humain, peu ignorent le nom d’Amanda Woodward. Alors que l’attente d’un nouvel album semble à jamais enterrée et que l’on retrouve les musiciens dans d’autres projets, La Décadence de la Décadence reste la pierre angulaire de la discographie, parfois décriée pour une tournure légèrement différente des sorties précédentes, mais parfois mise en avant comme l’oeuvre idéale d’une époque.
De la première Démo à Pleine de Grâce, le combo offrait de belles perles (« Bomber le show-bizz » ou « La Prospérité ») avec une identité forte, foncièrement Rock’N’Roll dans l’idée. Sur ce LP, même si l’essence s’en inspire encore, Amanda Woodward donne des frissons sur certains jeux de basse mais prend des sonorités un peu plus chaudes si l’on compare à « Trop de gens qu’on a mal au crâne », notamment grâce à une production qui alourdit / assombrit l’ensemble et se rapproche un peu de Gantz. Lorsque l’on écoute ensuite Rouille ou le premier EP d’Aussitôt Mort, la filiation est évidente et logique : sans autant d’effet qu’un Belle Epoque ou Anomie, l’impact musical sera plus restreint mais celui émotionnel sera plus fort. Quand on prend Yage (et par exemple « Lange Luegenbeine ») ou Yaphet Kotto, il est aisé de deviner ou Amanda Woodward va chercher son inspiration : Emo / Hardcore dans l’âme, avec une envie d’en découdre bien palpable dès l’entrée en matière du morceau-titre, faisant la part belle aux arpèges et à des cassures idéales (« Binaire et Lisible »).

Concernant les textes, c’est direct. On aimera le style presque craché (« Massacre à la Poinçonneuse »), mêlant termes réfléchis et tournures plus directes, qui se retrouvera sur Rouille. Moins sensibles que le Jour Sans Lendemain de Mihai Edrisch, les mots sont usés en phénomène sociétaires comme Anomie, à la manière de La Société du Spectacle ou De L’Inconvénient d’être Né, respectivement de Debord et Cioran.

« L'abrutissement, c'est la valeur marchande, la seule qui a vraiment valeur d'échange. »
« La Décadence de la Décadence, un festival d’autisme et d’art lisse méchamment con »
« Chercher les gens dans leurs retranchements, là où ils se complaisent clandestinement, semer le trouble, juste de l'acharnement »

Amanda Woodward n’aura existé que pour un dernier EP tout aussi captivant, avant de disparaitre sans laisser entrevoir l’idée d’un nouvel album. L’idée, les messages se sont portés au travers d’autres : Chaviré, Aussitôt Mort, Sed Non SatiatamatericEscapado, … mais aucun n’aura repris le flambeau sur la durée. Rouille se sera essayé, sans atteindre le même effet. Aussitôt Mort aura rapidement pris une autre tournure, tout aussi agréable, mais plus orientée Post. Chacun se sera écarté, laissant un vide qui ne semble comblé que par la reprise dudit opus de manière régulière.
De fait, La Décadence de la Décadence sera la fin ou l’explosion d’Amanda Woodward. La tournure artistique est assumée, parfois décriée. Pour des titres comme « Sous le Feu Nourri » ou « Mise à Sac », le combo devrait mettre tout le monde d’accord, mais on peut comprendre que l’attente de titres plus proches de « A l’Assaut » laisse sur sa faim.
Pour moi, le meilleur opus des Caennais, avec Meurt La Soif.

A écouter : Sous le feu nourri
14.5 / 20
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Pleine de grâce ( 2003 )

Amanda Woodward, ce sont les coqueluches de la scéne screamo française. En effet, nous les supportons vu que ce sont les seuls à s'exporter aux Etats-Unis mais aussi et surtout parcequ'ils en ont dans le ventre. Effet de cause conséquence, ce pleine de grâce, mini ep de trois titres est la preuve du potentiel des français.

Les deux premiers morceaux, "Pleine de grâce" et "Ecarté du lucre" présentent une optique très rock n roll avec des guitares semi graves teintées de parties aigues très dansantes (surtout pour "Pleine de grâce") et très efficaces. "Ecarté du lucre" introduit un break très Saetien vu les entroicroisements d'arpèges. En effet Yage et Saetia seraient les principales influences du combo. La production se charge de conférer une identité une fois les influences digérées.

Amanda woodward ce sont alors des guitares rapides et mises en avant sur une batterie presque minimaliste mais très chaude, humaine qui laisse une partie du travail à une basse incisive et centrale. Quant à la voix elle oscille entre phrasés parlés (typés Gantz) et cris typiques du genre  qui laissent entrevoir des paroles interessantes. ('La musique adoucit les moeurs' dans "Ecarté du lucre"). Ce mini EP s'achéve sur "La malade mâquerelle", réel chef d'oeuvre émo, piéce centrale d'Amanda Woodward. Les arpéges s'entrecroisent et peu à peu la distortion fait son apparition pour arriver à une montée en puissance et une explosion finale maladive à fleur de peau ( cette chanson est dans la même veine que la trés belle "Somnolent" dans le To Bury Within the Sound de Engine Down).

Cette chanson prouve que le groupe peut facilement sortir des carcans avec maestria. Malheureusement, ils vont se casser les dents sur un full length, mais ceci reste une autre histoire.

A écouter : La malade maquerelle.