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Biographie

Aluk Todolo

Aluk Todolo joue du Rock occulte. Shantidas Riedacker (Guitare), Matthieu Canaguier (Basse) et Antoine Hadjioannou (Batterie) s'inspirent de la froideur et de la violence du Black-Metal, des dissonances Noise, des vibrations hypnotiques Drone et d'éléments progressif issus du Krautrock. En somme, Aluk Todolo est le chaînon manquant entre BurzumSunn O)))This Heat et Can. Leurs premières expérimentations ont lieu sur un ep éponyme en 2006, vite suivit l'année suivante par Descension. Deux ans plus tard, le groupe sort un second album : Finsternis. En 2012, Aluk Todolo donne une nouvelle dimension ésotérique à sa discographie avec le bien nommé Occult Rock.

Chronique

16 / 20
1 commentaire (16/20).
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Occult Rock ( 2012 )

En deux albums, autant d'EP, une collaboration et moult concerts possédés, Aluk Todolo s'est fait une place de choix dans l'underground français. S'il est malaisé d'accoler une étiquette à ce krautrock ultra sombre, malsainement psychédélique, au panel d'influences coloré de drone, black metal, noise ou heavy psych, il est tout aussi difficile d'y être insensible. Sans répits, Aluk Todolo prend du corps en accumulant les coups d'éclats, impressionnant de maîtrise sur ce dernier en date.

Occult Rock happe dans un maelström de nuances de noir. Un gouffre insondable où les brumes électriques glacent le sang et enivrent les sens. Pas de lapin blanc à espérer au bout de la chute, les parois oppressent puis s'écartent jusqu'à perte de vue, la plongée est vertigineuse et l'atterrissage destructeur. Alors que la collaboration très réussie avec Der Blutharsh avait emmené plus haut que jamais vers des cieux psychédéliques, le rayon de lumière que l'on avait cru percevoir disparaît soudainement lorsque qu'une double pédale venue tout droit des froides contrées du black metal ramène brutalement vers les profondeurs.

A l'instar de FinsternisOccult Rock se découpe en mouvements. Une longue plainte composées de multiples strates dont la subtilité s'affirme lentement au fil des écoutes. Le premier mouvement, brutal et ravageur, instaure une atmosphère noire et possédée, où lentement des nappes ambiantes s'immiscent dans le vacarme général. Chaque mouvement déferle avec sa saveur, cohérent avec l'ensemble tout en mettant l'emphase sur une facette de leur musique. La basse omniprésente répète jusqu'à la transe ses lignes possédées, la guitare hurle à la mort, tandis que la batterie oublie fréquemment la binarité obsédante perçue sur Finsternis au profit d'un feeling gonflé de talent qui invite les dieux vaudous à la messe noire. La bruyante cérémonie perdure et les ombres frénétiques dansent sans s'arrêter.

84 minutes après, le silence ne s'entend plus de la même façon. Sur la pochette, une ombre dans le brouillard. Sombre, inquiétante, inaccessible. Monumentale.