Biographie

Alone with King Kong

Sous le nom d’Alone with King Kong se cache en réalité Thomas Rocton... et ses avatars. Originaire de Metz, le song-writter aime en effet se définir ainsi : "Prenez le syndrôme "Dr Jekyll et Mister Hyde" et multipliez le par 1,5. Trois casquettes sur la même tête, trois vies de musicien qui se télescopent en permanence et presque trois identités distinctes… de quoi finir schizo jusqu’à la fin des temps.  Thomas est musicien dans un orchestre symphonique, Tom est tromboniste de studio et KK bricole en secret des pop songs avec le matériel du bord". Tout ce petit monde a sorti un premier Ep en 2010 via Kito Kat Records (Diaporama, Twin Pricks): Three hats on one head.

The Hardest Step ( 2012 )

Cat Stevens avait à peu près tout dit en chantant “The First Cut Is the Deepest”. Il parlait de l’intime. De la déchirure originelle. Alone with King Kong lui répond dans le domaine artistique avec un mot qui sonne aussi juste à la réflexion : "The Hardest Step". Laquelle ? La 2e. Celle qui suit le premier effort. Celle qu’on nomme la confirmation.

Car c’est là où se trouve Alone with King Kong. Dans la nécessité de retrouver l’inspiration pour confirmer le chouette Three hats on one head. Pour ne pas se prendre les pieds dans la marche. Pour ne pas faire de redite. Glockenspiel sur le premier titre "Down In the Basement Again", clap-clap de mains et pont hétérogène façon Beatles pour "Fucked Up", entrelacement piano/violoncelle sur la très jolie "Two Hearts, one Ribcage". Thomas Rocton sait que le soin pour les arrangements renferme la clef d’un album folk réussi. Des Beatles, il en est donc encore question dans l’influence qui coule le long de "No Place For Indians" (un des meilleurs titres, une merveille) et qui ne cède à la modernité pop que lorsque les copains de Twin Pricks viennent en featuring rajoutant un délicieux riffing de guitare dont ils ont le secret ("The Hardest Step").

Les amateurs du premier ep du bonhomme ne seront pas dépaysés. Avec toujours ce côté un peu vintage/rétro ("That’s Too Bad" et son papapapa’) et cette voix grave qui évoque early The Divine Comedy, Alone With King Kong confirme les bonnes impressions de sa première livraison, même si l’effet de surprise est atténué et quelques pistes sonnent un peu plus convenues ("The Subtle Art of Making Friends" et toute la fin de l’opus de manière générale qui n'atteint pas le niveau de l'excellente première partie). Mais qu’on se le dise : Alone with King Kong parvient désormais à regarder la pop anglo-saxonne droit dans les yeux. 

En écoute sur son bandcamp.

A écouter : "No Place for Indians", "The Hardest Step"
14.5 / 20
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Three hats on one head ( 2010 )

Alone with King Kong n’est pas le nom le plus accrocheur qu’on ait connu – même si l’hommage au film de Cooper et Schoedsack peut faire plaisir à notre part cinéphile –, mais sa musique vaut indubitablement la peine qu’on passe outre ce patronyme.

En atteste" Let’s call it a song" qui ouvre ce 6 titre sorti Chez Kito Kat Records avec délicatesse et qui soulève d’emblée cette question : "est-ce le nouveau Simon&Garfunkel ?" Oui, la référence a du poids. Mais Alone with King Kong la mérite. Celle là et les autres. Car il y a aussi du Nick Drake dans la mélopée de Thomas, dans cette manière de chanter sans chercher les aiguës ou les notes hautes ; du Elliott Smith dans des thématiques et dans le caressement des cordes ("Quiet Nights"). Il y a  également ces arpèges à la Band Of Horses ("Better Than Mine") et mille autres choses qui renvoient à la prestigieuse galaxie folk. Mais l’héritage n’est pas ici une parure. Il constitue le fondement de ce projet solo. Une voix. Une guitare. Un texte. Et une kyrielle de bons arrangements comme cette trompette qui glisse le long de la guillerette "No art" ou ce sifflement d’ouverture/voix entremêlées sur "Quiet Nights".

La palme revient dans le genre à la catchyssime "The Clock", en tous points réussis, de la corolle de petites notes introductives en passant par l’acoustique enchanteresse et le refrain printanier à souhait et impossible à ne pas chanter à tue-tête. Voilà quoi. Faire de la folk en France, sans jouer l’archétype du musicien maudit ou en parodiant les monstres sacrés, en variant les thématiques, les ambiances, avec un anglais impec’, un recul évident et une simplicité palpable, bein faut le souligner et le diffuser. So, let’s folk together.

En écoute sur MS.

A écouter : "The clock"