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Biographie

Alestorm

Ce groupe de moussaillons, créé en 2004, officiait à la base sous le nom de Battleheart jusqu'en 2007. C’est au moment de signer un contrat avec le label Napalm Records qu’il leur a été demandé de changer de patronyme car il se rapprochait trop de Battlelore, le combo finlandais signé sur le même label.

Ayant déjà délivré deux eps sous leur ancien nom, Alestorm sort directement son premier album en 2008, Captain Morgan's Revenge, traitant du fameux corsaire Henry Morgan (1637 - 1688). Le groupe proclame jouer du "True Scottish Pirate Metal", appellation assez significative de leur Power Metal aux airs marins et de leurs paroles dignes de Pirates des Caraïbes. La même année, les jeunes matelots enregistrent un ep, Leviathan, puis un split avec Týr et Heidevolk : Black Sails Over Europe. Dès l’année suivante, nos écossais à la jambe de bois lèvent l’ancre de nouveau pour un second album, Black Sails At Midnight.

15 / 20
3 commentaires (11.83/20).
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Curse Of The Crystal Coconut ( 2020 )

Curse Of The Crystal Coconut est la dernière production d’Alestorm parue en mai 2020. Cette affirmation d’apparence banale est pourtant loin d’être anodine : cela fait aujourd’hui 16 ans que nos pirates préférés écument les mers. 16 ans de musique de forban, de tempêtes, d’aventure et d’alcools. Certains refrains sont devenus si cultes qu’il n’est pas rare de les entendre dans la playlist d’un bar. Pourtant, une question se pose : qu’est-on en droit d’attendre d’Alestorm après toutes ces années ?

Là où Alestorm fait très fort c’est qu’ils ont réussi à rassembler le grand public autour de leur concept. Avec la célébrité vient une certaine image de ce qui fonctionne ou pas dans sa propre musique, quelles sont les attentes et comment y répondre. Il est clair que ce qui a toujours marché, ce sont les refrains qui restent en tête des semaines entières et le fait d’avoir la sensation d’avoir mémorisé l’album en entier à la 2e écoute. Pourtant après l’emballage agréable ils ont toujours mis un point d’honneur à essayer de trouver des idées de composition, tenter une nouvelle passe d’arme pour progresser. Et comme on pouvait s’y attendre, on retrouve tous ces éléments dans Curse Of The Crystal Coconut.

Pour être plus clair, Si vous n’avez jamais aimé le groupe, ce n’est pas aujourd’hui que vous allez commencer et si vous êtes déjà fan, vous allez trouver l’album excellent. Objectivement, certains refrains sont taillés pour être des tubes (Treasure Chest Party Quest, Fannybaws, Pirate Metal Drinking Crew …) on y retrouve la « formule » de leurs meilleurs titres : un super riffing, des lyrics de pirate et une grosse tartine d’humour. C’est simple, ça fonctionne et on sait déjà qu’en live tout le monde pourra chanter. 

Quelques idées originales sont à noter, par exemple Tortuga et son Featuring avec Captain Yarrface dénotent très clairement avec son approche plus RnB. On aime ou pas mais l’approche est inédite. Par ailleurs dans l’excellent Zombies Ate My Pirate Ship on trouvera la magnifique voix de Patty Gurdy, connue surtout pour sa chaîne YouTube (que nous vous invitons à découvrir ici). Même si ces changements peuvent sembler légers, à l’échelle d’une machine de la taille d’Alestorm ces petites touches permettent de ne pas tomber dans une trop grande monotonie.

Curse Of The Crystal Coconut est un excellent album de Metal Pirate, et à fortiori un bon album d’Alestorm. Sans changer radicalement de cap ils trouvent de petites ouvertures pour s’améliorer et toujours et rester les meilleurs. 

A écouter : Zombies Ate My Pirate Ship - Treasure Chest Party Quest - Pirate Metal Drinking Crew
16 / 20
7 commentaires (14.93/20).
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Sunset On The Golden Age ( 2014 )

Eh bien, qui aurait pu croire qu'Alestorm continuerait de hanter les mers du Metal de la sorte ? Depuis maintenant 10 ans, ces fiéfés forbans nous livrent des créations loufoques et drôles tout en proposant une musique redoutablement efficace. Cependant peut on vraiment considérer Alestorm comme les pionniers d'un genre nouveau ou simplement des clowns en mal de sensations fortes ? Un concept aussi particulier peut-il vraiment survivre dans le paysage musical actuel et ne pas sombrer faces aux monstres du genre? Réponse avec Sunset Of The Golden Age

S'il y a bien une chose surprenante dans cet album, c’est la diversité des genres que l'on rencontre. La musique d'Alestorm a mûri, non pas dans sa profondeur mais dans sa qualité. En partant toujours du même concept, on aboutit à des morceaux aux couleurs diverses et variées. Si la base de Folk et de Power est toujours présente, on remarquera sans mal Walk The Plank avec son riff  bien Thrash, l'intro de 1741 (The Battle Of Cartagena) en 8 bits (oui, vraiment) ou encore le refrain Punk de Wooden Leg. L'approche générale est nettement plus hard, les pirates sont venus pour en découdre et malgré leur bonhommie apparente ils ne feront pas de prisonniers. Les mélodies qui font référence à la piraterie sont « catchy » et entraînantes, poussées par la qualité des compositions. Le message est clair ici : les terreurs des mers sont de retour et ce n'est pas pour faire des cadeaux.

L’humour gras et alcoolisé de nos pirates est toujours présent, si les morceaux comme Drink sont devenus des tubes de fin de soirée trop arrosée, une profondeur inattendue se révèlera à l’écoute de 1741 (The Battle Of Cartagena), qui relate une bataille historique de grande ampleur, et se retrouvera aussi dans Sunset Of The Golden Age qui fait référence au déclin de la piraterie au début du 18e siècle. Les écossais connaissent leur sujet et n'hésitent pas à ancrer leurs récits dans des faits réels pour parler de cet univers si fantasmé qu'est la piraterie. Cette démarche témoigne d'une intelligence de propos assez surprenante pour un groupe qui revendique ne pas se prendre au sérieux.     

Avoir un concept défini ne veut pas dire se limiter en créativité, bien au contraire ! Qui aurait pu penser faire un cover de Hangover de Taio Cruz ? Qui aurait eu l'audace, que dis-je, l’effronterie de faire écouter à un fier metalleux un morceau de RnB si bassement populaire ? Eh bien Alestorm l'a fait, et ça marche à condition d'avoir l'esprit assez ouvert pour accepter la différence et le concept proposé depuis toujours par Alestorm. Nous sommes bien en présence aujourd'hui d'un groupe qui se renouvelle et cherche à aller toujours plus loin, en utilisant la créativité comme moteur, ne se privant d'aucune idée aussi folle qu'elle puisse paraître et c'est une marque de talent incontestable. L'évolution est significative dans le propos tant sur la forme que sur le fond, Alestorm atteint son apogée avec Sunset Of The Golden Age

Cela ne plaira pas à tout le monde. Les puristes hurleront, revendiqueront avec rage qu'Alestorm n'est qu'une vulgaire parodie, une insulte aux grands noms du genre. Mais il faut l’accepter, comme une évidence : Sunset Of The Golden Age passe comme un verre de rhum après une journée éreintante : salvateur et bienvenu. Sous réserve que l'on arrive à dépasser les a priori, on se retrouve devant un groupe accompli qui peut au travers de son énergie et de sa joie communicative nous mettre sur le visage un sourire dont on ne se départira pas pendant 55 minutes.

A écouter : Yarrr !
14 / 20
6 commentaires (15.67/20).
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Black Sails At Midnight ( 2009 )

Le folk metal on en mange à toutes les sauces. Scandinave, slave, mésopotamien, trollien, shamaniste, tolkiennien, bouddhiste (hein ?)…bref, il nous manquait les pirates ! Et c’est l’année dernière, avec « Captain Morgan's Revenge », qu’éclate au grand jour cette sous (sous, sous) branche d’un des styles les plus convoités du moment. Et pour cause, les productions d’Alestorm sont estampillées « True Scottish Pirate Metal » (eh ouais, va falloir vous mettre à la page les gars !), pas besoin de creuser longtemps, tout est là ! Mais au cas où ça ne serait pas assez explicite, sachez que derrière ce label certifié se cache un power metal des familles qui sent à plein nez le rhum et le sel de mer.

C’est un an après leur premier assaut qu’Alestorm hisse de nouveau ses voiles face à une mer qui désormais leur appartient, bien décidé à piller les trésors qui croiseront leur route et à descendre quelques calles de tonneaux de bières!

Efficacité est définitivement le mot d’ordre pour ces vieux loups de mer et le registre heavy/power leur colle à la peau. Des rythmiques musclées, lancées au moins à 15 nœuds, des refrains catchy au possible qui vous font lever la pinte en chantant, et une dose de solis guitare/clavier faisant décoller les titres de manière dantesque. En plus des virtueux solis, le clavier Bontampi© occupe un rôle primordial car il va synthétiser toutes les parties instruments traditionnelles, c'est à dire ici l’accordéon, le violon, la trompette et les flûtes. Une véritable déferlante de mélodies festives et épiques à rendre fou Jack Sparrow !
Bien entendu, l’album possède sa ballade, l’hommage à toutes ces attaches que vous avez laissé sur la terre ferme en quittant le port. Ici, la longue « To the End of Our Days », mid-tempo berceur et nostalgique avant de repartir à une vitesse d’attaque !

Petit crissement de dents aux premières écoutes concernant la voix, qui pourrait sonner approximative au niveau de certaines lignes de chant et qu’on retrouve, par moments, un peu trop en devant des instruments. Imaginez un peu : un marins vieux comme la mer, pas fâché avec la bouteille, et qui vous conte/gueule ces aventures à cinq centimètres du visage…argh ! C’est assez représentatif d’Alestorm en fin de compte. Puis avec cet accent d’écossais alcoolique par dessus le marché, on ne peut pas renier que le concept est jusqu’au-boutiste. Rassurez-vous, il est très facile de se laisser prendre au jeu (surtout après 2/3 verres)!
Les chœurs également peuvent s’avérer frustrants, mixés à un niveau très proche du chant principal, il manque à la fois de l’écho et de la robustesse pour s’y croire vraiment. Dans le genre, seul « Wolves of the Sea » (reprise de « Pirates of the Sea », une niaiserie assez fun de l’Eurovision 2008), vous donne vraiment l’impression d’être sur le pont avec une horde de corsaires déchaînés à l’idée de prendre le large ! Le reste sonne plus chants de taverne irlandaise pour le coup.

Si le concept kitsch d’Alestorm est complètement délirant, il risque d’en lasser plus d’un au fur et à mesure que la discographie va avancer (à l’instar d’un Korpiklaani ?). Pour le moment, l’ensemble reste frais, gentillet et efficace, dans la continuité directe de « Captain Morgan's Revenge ».
Le plus gros défi maintenant est de voir si ils arriveront à se renouveler dans leur propre concept, ce qui risque d’être laborieux tant l’étiquette ici est restreinte ! Bref, pour le moment courez ACHETER ce petit concentré d’hymnes écossaises, et j’insiste sur le « acheter » car : « …Remember ! Piracy is a crime ! ».

A écouter : si vous n'avez pas le mal de mer!