Février 2009, l'hiver est rude, on se sent las et usé par le travail, puis on tombe sur un disque : To Be Still. L'artiste ne nous est pas inconnu puisqu'il s'agit d'Alela Diane, celle qui sorti en 2006 The Pirate's Gospel. Cet album dépouillé, simple et sombre avait surpris les amateurs de Folk, la jeune fille redorait les barbes et ravivait les souvenirs d'un folk rêveur, un poil de barbe idéaliste.
A la première écoute, la voix suave et douillette nous rassure, nous réconforte. Alela Diane a travaillé son organe et on y entend une meilleure assurance, mais ce qui surprend, c'est la luminosité du disque car sans être pour autant joyeux, To Be Still a laissé la tristesse au placard. La musique dégage une mélancolie paisible grâce à un ensemble instrumental plus présent. La batterie (tenue par Otto Hauser, le batteur de Vetiver) est plus présente et Alela Diane s'accompagne d'un banjo, d'un violon et de percussions. Elle n'est plus seule, son père et des amis viennent lui donner un coup de main, parmi les invités, on note Michael Hurley et Mariee Sioux. Ce cercle familial et amical participe à la luminosité de l'album; fini la composition dans sa chambre, Alela Diane affiche au grand jour son amour pour la musique.
Au fil des onze pistes, Alela Diane nous emmène dans son univers musical à mi-chemin entre la Folk américaine et la musique anglo-irlandaise. Sans révolutionner le genre, la dame rend hommage au style par de furtifs clins d'oeil : Age Old Blue (avec Michael Hurley) renvoie à l'époque hippie, White As Diamonds rappelle la Folk de Pete Seeger et par de légères intonations discrètes elle fait revivre Laura Nyro, son idole.
On baigne dans son intimité musical, mais Alela Diane va plus loin. Après nous avoir surpris avec cette joie qui ressort de l'album, on s'aperçoit qu'il s'agissait de l'arbre qui cache la forêt car parsemé dans l'album, les compositions poignantes, sombres rappellent que la dame sait toujours toujours émouvoir.
Avec Tatted Lace, Age Old Blue ou encore The Ocean, Alela Diane nous pince le coeur, elle unit la joie et la mélancolie et peint ses compositions d'un doux malaise, celui qui fait réfléchir, celui nous force à nous pencher sur nous-même.
Finalement l'hiver ne sera pas si rude. Aidé par Alela Diane, on traverse les saisons, on écoute To Be Still par tous les temps et on se rend compte qu'il s'accommode sans difficulté. A chaque écoute, une nouvelle facette de sa musique nous apparaît, toujours quelque chose de nouveau nous interpelle, mais ce qui nous fait revenir c'est la mélancolie, la même qui naît avec la pluie sur l'été, celle de la vanité.
A écouter : Tout l'album au moins une fois.