Un album extraordinaire ! Du début jusqu'a la fin, on est emporté par un élan de beauté mélancholique. (Pour les fans du genre, je recommande "Les Discrets" dont le premier album est aussi merveilleux que celui-ci)
Alcest
Black Metal / Shoegaze

Souvenirs D'Un Autre Monde
Chronique
Comme un rayon de soleil crevant l'abcès d'une nuit sombre, les mélodies du dernier album d'Alcest se déploient autour de nous et lentement nous auréolent de leur lumière. Un appel au voyage pour l'imagination qui s'envole pour s'arrêter finalement sur un paysage d'une Nature qui renaît, sur la beauté pure et réelle, enchanteresse comme la lumière source de réconfort, celle qui chasse les ombres et les tourments, celle qui réchauffe et berce.
C'est la contemplation naïve qui s'use les yeux à chercher ardemment la magie partout, la nostalgie d'une enfance admirative et de ses rêves de brillance et d'éclat. Mais derrière cette musique ce n'est non pas un enfant encore accrochés à ses espoirs déments d'infinité et de bonheur perpétuel, mais un jeune adulte, qui si il a lui aussi perdus ses illusions, demeure un éternel nostalgique accroché à sa rêverie, celle qui le préserve un tant soit peu de la dureté du monde extérieure et l'inspire dans son art.
Appelons les choses tel qu'elles sont, Souvenirs d'un Autre Monde est de l'art. C'est indéniable, tant l'inspiration y semble infinie, tant tout semble couler de source et comme tout converge comme un seul rayon de lumière brut vers les mêmes horizons de plénitude. Pas de débordements, pas de fausses notes, le voyage se déroule sans le moindre accrochage et le rêve ne se voit jamais troublé. Cette homogénéité dans la splendeur des arrangements, dans la douceur de la voix, dans les harmonies de guitares électriques ou même sèche, dans cette batterie aérienne et délicate est d'autant plus impressionnante qu'elle se trouve dans un premier album, et ce qui n'aurait pu être qu'un coup d'essai est assurément un chef-d'oeuvre, tant Neige maîtrise son sujet. Au revoir donc le black acide de Peste Noire, qui après s'être mêlé au cold-rock à l'occasion de l'EP d'Amesoeurs, s'est ici tout à fait évanoui.
En effet le grand écart entre ces deux genres qu'on aurait cru antithétiques est accompli, et malgré la prétention du geste, tout semble si simples, si harmonieux... la distorsion rêche hérité de My Bloody Valentine recouvre des arpèges de guitare acoustique au son cristallin, tandis qu'une voix claire qui s'interdit tout le long de ces 41 minutes des envolés violentes rappelle le timbre apaisant de Jón Þór Birgisson de Sigur Ròs. Après des accès de violence, Neige nous apparait ici rêveur, et ses compositions rehaussées par un lyrisme et une sensibilité qu'il semble avoir longtemps nourri en secret. Printemps Emeraude, première titre reste un des plus beaux témoignages de ce tournant stylistique, ou encore l'introduction de Sur L'Autre Rive Je T'Attendrai, où l'on retrouve d'ailleurs Audrey d'Amesoeurs. Un voyage de sommets de plénitudes à des abîmes de dépression, Les Iris contrastant au milieu du disque par son spleen contagieux. Mais non, même ici l'espoir regagne du terrain et ne laisse pas l'ambiance se perdre en désespoir. Une lutte peut-être vaine pour l'apanage de l'espoir sur les terrains les plus désolés, comme un regain d'optimisme nécessaire pour continuer la quête. Celle qui sera peut-être menée par la recherche des réminiscences de Black Metal, qu'on s'évertuera à dénicher dans le riffing de certains passages, qui semblent parfois hantés du spectre de Mortifera notamment sur Les Iris.
Mais après tout, pouvait-il en être autrement venant de Neige, qui semble depuis longtemps aspiré à cet épuration entière de la haine intrinsèque de cette mouvance ? Des interludes très mélodiques de Mortifera au tournant post-punk annoncé pour Amesoeurs, l'aboutissement ne pouvait être autre que ce Souvenirs d'un autre Monde, tout en douceur. Parfois même trop, Tir Nan Og, par ailleurs la plage la plus post-rock, sonnant trop mièvre. On pourra aussi reprocher à la Shoegaze d'Alcest sa redondance, amenuisant lentement mais sûrement l'intérêt d'une œuvre qu'on écoutera beaucoup d'abord, avant de la laisser prendre la poussière sur le coin d'une étagère sans regret le temps venus. Malgré cela, on ne pouvait espérer signe plus prometteur quand à l'avenir du projet, qui on l'espère saura combler les attentes de ses fans sur ses prochaines sorties.
Souvenirs d'un autre Monde et sa nostalgie contagieuse constitue bien un nouveau départ enthousiasmant. Car Le Secret, précédent EP aux prétentions atmosphériques et déjà novatrice est bel et bien dépassé. Ne citons même pas Tristesse Hivernale, première demo au son lointain, Black Metal viscéral et grésillant, dont les apparats noirs et blancs n'ont plus la place dans le nouvel havre de paix aux couleurs vives qu'est cet "Autre Monde", qu'on aurait aimé visiter plus longtemps...
Les critiques des lecteurs
Un album extraordinaire ! Du début jusqu'a la fin, on est emporté par un élan de beauté mélancholique. (Pour les fans du genre, je recommande "Les Discrets" dont le premier album est aussi merveilleux que celui-ci)
J'ai été epoustouflé par la beauté de cet album, hé oui.
Je pense que je fais parti du milieu entre ceux qui trouvent que c'est trop mielleux et ceux qui disent que c'est mélancolique.
En gros: oui, il y a des deux. Juste des passages plus réussis que d'autres.
À écouter dans un environnement favorable (l'hiver par exemple) pour que l'album révèle son plein potentiel.
C'est mielleux donc ça chlingue ?
Bouuuuh les métaleux à 2 francs =) Les gens ne savent pas ce que c'est que la beauté :)
L'influence black elle est dans la rythmique de certaines chanson, sauf que le son dreampop et shoegaze l'étouffe de façon à pas être agressif et à ne pas déranger le tranquille voyage que l'on fait à l'écoute du CD.
Une pure évasion merveilleuse, j'en redemande ! Merci Neige pour ce putain de travail, et si tu passes par là, fais pas gaffe aux commentaires des narrows en manque de grindcore x)
Qu'ils aillent m'écouter ça http://www.myspace.com/deathsstorm et qu'ils nous foutent la paix à nous, amateurs de vraie musique.
"Les Iris" est superbe, le reste est d'une pauvreté regrettable. Au passage je n'entends pas d'influences black, c'est de la dreampop facile avec un son moderne, voilà tout.
La musique demarre bien, c'est melancolique et melodique puis le mec se met à chanter, non pas qu'il chante mal, mais Dieu que le tout fait mieleux !!!
Que ceux qui aime ça ne viennent surtout pas cracher sur le dernier pleymo !
Un peu pareil que Vince pour moi.
A ceci près que ça n'arrive que 3 fois sur 4. Bref ce disque m'ennuie autant la plupart du temps que je le trouve superbe par moments. Cela dépend des périodes...
Aucune explication logique à cela ci ce n'est peut être que cette atmosphère de béatitude dont parle metalbarak joue tellement du paradoxe et est tellement sur la corde raide qu'il lui arrive souvent de flirter régulièrement avec la niaiserie pure et simple.
Une note de compromis donc pour un album que je ne peux peut être pas comprendre.
Même en mettant de côté tous mes aprioris, je trouve cet album d'une niaiserie sans nom, ça fait très poésie romantique de lycéen paumé, très peu pour moi. Très franchement je ne comprend pas l'engouement autour de cet album (tout comme pour Amesoeurs d'ailleurs, même si je n'ai que très peu écouté ce groupe).
Magique, magnifique et brillant. Un exercice de style parfaitement réussi pour neige réussissant à combiner le black métal atmosphérique dans sa plus grand forme avec de la pop/shoegaze. Le son de cet album est cristallin tout comme les atmosphères hautement mélancoliques qui s'en dégage. Souvenirs d'un autre monde est un album d'une beauté rare, le genre d'album à nous faire lever le matin avec le sourire même si la journée s'annonce éprouvante.
Très mélancolique et éthéré, cet album contient des parties acoustiques et parfois folk (Tir Nan Og) toujours bien senties, alternant avec des passages plus "black", même si l'influence est plus ou moins diluée.
Bien entendu je remercie Pentacle pour m'avoir fait découvrir ce groupe ainsi que pour avoir créé cette page. ;)
Sublime...
Le paradoxe entre rythme black métal et musique lumineuse confère à cet album une atmosphère unique de béatitude!
Un grand album
très bon album bien que je préfère les 2 suivants. Bonne entrée en matière avec de très bonnes choses.