j'étais impatient de retrouver des sons plus métalliques chez alcest, mais je reste sur ma faim. l'album est sympathique mais les mélodies sont moins interessantes que lensemble des albums précédents.
Pas indispensable.
En 2014 sortait Shelter, un album qui malgré de bons titres comme Délivrance ou Voix Sereines, n’avait pas fait l’unanimité chez les fans, puisque jugé trop aérien et Dream Pop. La magie du Blackgaze d’Alcest avait un peu perdue de sa superbe et le voyage proposé moins féérique qu’à l’accoutumée. Deux ans plus tard, les Français reviennent avec Kodama, un opus que beaucoup espèrent comme un retour aux sources.
Il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que Kodama est différent de Shelter. Si effectivement on retrouve les éléments qui ont fait le succès d’Alcest avec des passages Black Metal mêlés à des ambiances Shoegaze, Kodoma n’a rien d’un retour en arrière. Bien au contraire, la musique de Neige et Winterhalter s’est encore enrichie et diversifiée, avec notamment de nombreuses ambiances qui se superposent pour créer un ensemble qui n’est jamais complexe à écouter. Oiseaux de Proie, sous ses airs agressifs cache énormément de subtilités comme des leads ou des arpèges et ce même pendant les brusques changements de rythmes. L’une des forces d’Alcest réside dans ce pouvoir de créer des musiques riches mais jamais indigestes, chaque note a sa place et forme un ensemble homogène. Si Untouched, lui, rappellera peut-être légèrement Shelter par son côté aérien et mystique, la seconde piste, Eclosion, offre une dimension sublime à Kodama. Les accords de guitares vous secouent, ils vous pénètrent telle une lumière qui apporte la révélation. C’est un doux mélange de sons clairs et saturés qui explosent, de vocaux intimes et de hurlements désespérés, d’accélérations et de ralentissements. C’est tout bonnement l’ascenseur émotionnel pendant près de 9 minutes. L’enchainement avec Je Suis d’Ailleurs est absolument formidable, il se fait avec un naturel déconcertant, un peu comme une porte qui se ferme pour en ouvrir une nouvelle. L’impression est étonnante, c’est un peu se sentir au même endroit mais où tout est différents. Ces deux titres constituent le socle dur d’un album qui (malheureusement) ne contient que 6 titres. On aurait aimé que Kodama dure plus longtemps, que ces atmosphères teintées de culture japonaise (très présentent sur le titre éponyme) jouent les prolongations, qu’elles nous parlent un peu plus. Cependant n’oublions jamais que la qualité prime toujours sur la quantité, et cette nouvelle œuvre n’en manque pas. De culture japonaise il en est évidemment question sur l’artwork, celui-ci reflète bien l’album, le choix des couleurs et vraiment en accord avec les nombreuses ambiances développées.
Le compromis n’est jamais bon pour un artiste, le retour en arrière, encore moins. Alcest n’aura fait ni l’un, ni l’autre avec Kodama, ils auront su trouver une nouvelle voie, composer un album différent, qui s’écoute d’une traite sans jamais décrocher. L’exploration continue donc pour le duo français qui est plus que jamais inspiré. On s’installe, on monte le volume et on voyage.
Un appel à la Liberté et à l'introspection.