Aguirre
Post Hardcore / Doom Metal / Sludge

Split avec Hongo
Chronique
Malgré une première demo accumulant quelques égarements, Aguirre était parvenu à nous mettre la puce à l'oreille avec leur post hardore lent comme la mort, dépouillé jusqu’à l’os et trempé dans le sludge. Les morceaux de ce split CD avec Hongo démontrent en 2 mouvements que les bordelais ont trouvé l'équilibre et établissent leur centre de gravité entre les atmosphères lugubres et malsaines façon Overmars et le doom metal old school dépressif (pensez Thergothon et fils) dans les moments où seul le squelette mélodique subsiste. Aguirre n'a nul besoin d'énergie ni de haine pour avancer, Aguirre se nourrie et ne recrache que LE désespoir au sens premier du terme. Rien de superflu, aucun artifice, aucun effet, uniquement les fondamentaux et un sentiment d'abandon et d'écœurement promulgué par des guitares lancinantes trainant dans la glaise. Si le chant caverneux ne venait pas rappeler la présence d'une once de vie, on jurerait que le dernier souffle a définitivement quitté les enveloppes charnelles des gaziers. Extrême. Progressif, de la mort jusqu’aux tréfonds du sépulcre.
Est-ce vraiment utile de s’attarder sur les 2 titres signés Hongo ? Juste un peu alors… Les espagnols baignent dans un post hardcore influencé par la scène emo crust de Galice (Ekkaia en tête), jusque là rien d’handicapant, mais Hongo assassine littéralement ses morceaux dans l’œuf par un chant poussif tout droit sorti d’une cuvette pas loin de friser le ridicule. A se demander comment les mecs de la Corogne ont pu se contenter d’un tel résultat à ce niveau ! Incompréhensible. Le constat est d’autant plus rageant que l’instrumentalisation seule, oscillant entre le mélancolique et l’épique, est de bonne facture malgré une originalité pas forcement évidente. Avortement complet.
Rq : Pour éviter de pénaliser Aguirre, la note ne prend pas en compte la (non) performance de Hongo.