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Biographie

Aguirre

Aguirre est originaire de Bordeaux et tire son nom du film Allemand, Aguirre, la colère de Dieu. Le quintet sort une première demo en 2006 qui les place au confluent de groupes comme Neurosis et Overmars. L'année suivante, les aquitains partagent un split avec les espagnols de Hongo. Avec le premier album, Calvaire, le style de Aguirre s'oriente vers un Sludge plus haineux qui se poursuit dans les œuvres suivantes. Les bordelais sortent leur deuxième album Fatalitas en 2011. Un split avec Guevnna voit le jour trois ans plus tard.

15.5 / 20
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Fatalitas ( 2011 )

Fatalitas. Comme s'il n'y avait plus rien de bon à tirer de ce qui nous entoure. Comme s'il n'y avait jamais eu rien de bon à tirer, d'ailleurs. "For a long time now we've been building their own fucking dreams with the illusion this is ours, I can't say if we are victims or just cowards". Réaliste. Froid. Comme la musique d'Aguirre. Avec Calvaire, les bordelais avaient ramassé tous les os sur lesquels ne persistait aucune bribe de chair et de vie pour en faire un tas. Avec Fatalitas la curée se poursuit. Même plus une plainte. Le constat d'un avenir barré par le désespoir. "Rien à carrer, rien à attendre, rien à demander, rien à devoir". Aguirre l'a bien compris. Comme un barrage qui ne retient plus rien "Bastards" se dresse au-devant d'un océan de sable, de sècheresse.
Un côté simple - peut-être pas toujours inspiré - juste pour marquer le territoire. Pour Aguirre l'innovation n'existe pas. Seul compte ce qu'il y a à l'intérieur. Et c'est pas beau à voir. Un torrent de bile régurgitée, déversant des grumeaux baptisés capitalisme, politique, religion, des domaines différents mais unis dans un triumvirat maléfique regardant dans la même direction, celle de l'avidité, du lucre, du pognon, du pouvoir. Pour l'expulser, quatre longues plages de souffrance, raides comme des piquets et lourds comme des tombereaux de ferraille, Aguirre va au plus simple, ne s’embarrasse pas d'artifice, ce qui pourra donner à l'ensemble une apparence un peu rustre, moins inspiré que le puissant prédécesseur, mais pas moins efficace. Fatalitas n'est qu'un cadavre dans lequel ne persiste à peine qu'une goutte de sang ("Besse" ou "Barricades"), un soupçon de son southern pour donner une apparence plus humaine. Mais le mal est là, et l'a toujours été. Les fatalitas sont ce qui reste quand les rêves ont disparu. Des images, des mots froids un peu comme ceux inscrits sur le fronton de l'ossuaire de Dambach, "ce que vous êtes nous l'étions, ce que nous sommes vous le deviendrez..." Fatalitas, Fatalitas...

A écouter : Barricades, Bleak

Split avec Hongo ( 2007 )

Malgré une première demo accumulant quelques égarements, Aguirre était parvenu à nous mettre la puce à l'oreille avec leur post hardore lent comme la mort, dépouillé jusqu’à l’os et trempé dans le sludge. Les morceaux de ce split CD avec Hongo démontrent en 2 mouvements que les bordelais ont trouvé l'équilibre et établissent leur centre de gravité entre les atmosphères lugubres et malsaines façon Overmars et le doom metal old school dépressif (pensez Thergothon et fils) dans les moments où seul le squelette mélodique subsiste. Aguirre n'a nul besoin d'énergie ni de haine pour avancer, Aguirre se nourrie et ne recrache que LE désespoir au sens premier du terme. Rien de superflu, aucun artifice, aucun effet, uniquement les fondamentaux et un sentiment d'abandon et d'écœurement promulgué par des guitares lancinantes trainant dans la glaise. Si le chant caverneux ne venait pas rappeler la présence d'une once de vie, on jurerait que le dernier souffle a définitivement quitté les enveloppes charnelles des gaziers. Extrême. Progressif, de la mort jusqu’aux tréfonds du sépulcre.

Est-ce vraiment utile de s’attarder sur les 2 titres signés Hongo ? Juste un peu alors… Les espagnols baignent dans un post hardcore influencé par la scène emo crust de Galice (Ekkaia en tête), jusque là rien d’handicapant, mais Hongo assassine littéralement ses morceaux dans l’œuf par un chant poussif tout droit sorti d’une cuvette pas loin de friser le ridicule. A se demander comment les mecs de la Corogne ont pu se contenter d’un tel résultat à ce niveau ! Incompréhensible. Le constat est d’autant plus rageant que l’instrumentalisation seule, oscillant entre le mélancolique et l’épique, est de bonne facture malgré une originalité pas forcement évidente. Avortement complet.

Rq : Pour éviter de pénaliser Aguirre, la note ne prend pas en compte la (non) performance de Hongo.

A écouter : Les 2 titres de Aguirre