Déjà remarqués grâce à leur précédent effort (Everything), les américains d'After The Fall remettent le couvert avec ce Fort Orange, tout aussi explosif que son prédécesseur.
A la croisée des chemins entre A Wilhelm Scream (pour le coté dense et technique) et Strike Anywhere (pour l'engagement et la spontanéité), le punk-hardcore d'After The Fall se déploie sans retenue pendant 23 petites minutes de bonheur. Changements de rythme incéssants, basse vrombissante, mélodies variées, ces petits gars d'Albany (état de New-York) ont clairement assimilés leurs influences et les recrachent avec une identité qui leur est propre. Carte de visite unique en grande partie baseé sur une alchimie parfaite entre une section instrumentale hallucinante et une palette de voix des plus variées ainsi que sur une qualité de composition impressionnante.
Une alchimie qu'on retrouve dans chacune des compositions du combo. A la manière d'un Giving Chase (le côté emo en moins et celui hardcore plus prononcé) les américains multiplient les entremellements de voix et d'instruments. Tous les membres du groupe adaptant constamment leurs chants (voix, intensité) et leurs jeux (vitesse, technique) en fonction de leurs propos et de l'impact recherché.
Que ce soit pour appuyer un message fort (le “Tell me what the fuck were you thinking ?�? de l'excellent premier morceau éponyme par exemple), pour apporter une dimension mélodique supplémentaire (“Fort Orange�?, “Armpit�?, “Escape�?) ou un surplus d'énergie (“Thomas Philbrick�?, la très hardcore “It's Her Choice�?), les différentes voix et utilisations ce celles-ci (chant/double-chant/choeurs) permettent une quantité de variations innombrables d'une efficacité médusante.
Derrière cette démonstration pourtant déjà plus que respectable c'est l'avalanche de notes, chaque membre d'After The Fall faisant preuve d'un niveau hors du commun. Le plus souvent pied au plancher (“Thomas Philbrick�?, “Escape�?, “Not Today�?) et la mélodie omniprésente grâce à deux (!) paires de mains hyperactives (“Macho Bullshit�?, “Poor Excuse�?, “Patroon Island�?), les américains ne ralentissent que pour mieux repartir (“Decapitate�?, “Routine�?), jusqu'au final en apothéose sur l'énorme “1994�?. Un quasi acharnement qui pourrait devenir errintant sur la longueur mais qui au final convient très bien à cet album dont la courte durée s'avère être une qualité plutôt qu'un défaut.
Autant de points qui les rapproches des fou-furieux d'A Wilhelm Scream, avec qui ils partagent une quantité de qualités qui ravira plus d'un fan de ces premiers. Un album d'une densité rare, tant au niveau de la quantité d'informations que du nombre de titres de qualité. Sans aucun doute une des plus grosses confirmations de l'année, à ne pas surtout pas manquer !
A écouter : au plus vite