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Biographie

Aes Dana

Le groupe est créé en 1994, sous l’impulsion de Taliesin (guitare) et Amorgen (flûtes et bombardes), deux femmes, point plutôt rare pour un groupe de metal, et qui plus est de metal extrême. En effet, leur musique repose alors sur du black atmosphérique, avec une forte composante de musique celtique.
La première démo est enregistrée en 1996 (Chroniques du Crépuscule) et sera suivi en 2000 de Mcd 2000, où la musique du groupe devient plus violente, notamment sur les parties black. Les paroles du groupe sont désormais en français, autre originalité pour un groupe de metal extrême.
Le groupe signe alors en 2001 chez Sacral Productions, label spécialisé dans le black. Leur line-up devient plus stable avec Vidar (chant), Tilion (guitare), JuanJolocaust (batterie) et Milambre (basse), cette dernière étant également une femme. Eh oui, Aes Dana peut se targuer d’une parité parfaite, ce qui n’est finalement peut-être pas étranger à la qualité de leur musique. Leur premier album, La chasse sauvage, sort en 2001, fusion parfaite de toutes leurs influences, dans une musique dévastatrice et envoûtante.
Le groupe change de label en 2005, pour atterrir chez Oaken Shield, chez qui ils sortent la même année, Formors, un deuxième album, qui prouve de nouveau le talent des six musiciens.

16 / 20
7 commentaires (17.71/20).

Formors ( 2005 )

Après quelques problèmes de label, Formors sort sur Oaken Shield, le label Black Metal de Adipocère qui contient également dans ses rangs Temple of Baal et Evohe. Le nouvel album d’Aes Dana se veut plus froid, plus sombre et plus celtique. La pochette annonce la couleur d’emblée : un lac entouré d’une forêt de sapins avec une colline au second plan, le tout perdue dans une brume. L’artwork du livret est également très travaillé avec des photos de magnifiques paysages, toujours dans des couleurs bleu sombre. On est loin des tons clairs de la chasse sauvage.

Indéniablement, la musique du groupe s’est améliorée depuis le dernier album. Beaucoup plus aéré, la musique propose davantage de variations de rythmes. Le tempo s’est ralenti sans pour autant avoir perdu en impact. Les instruments celtiques sont moins en avant, allant même jusqu’à disparaître à certains moments. Les riffs de guitare sont toujours aussi furieux, bien que trop peu diversifiés.

Les flûtes et la bombarde, désormais tenues par Hadès, transfuge de Bran Barr, sonnent de façon beaucoup moins festives que sur le précédent album, avec un son plus froid et plus cristallin. Ces instruments se fondent davantage dans la musique du groupe et savent aussi se montrer plus agressifs avec un son martial. De leur côté, les guitares prennent parfois un côté plus mélodique et acoustique.

Le chant hargneux et écorché de Vidar est en nette amélioration, beaucoup plus clair et compréhensible. Ce domaine présente encore une certaine marge de progression par rapport à d’autres chanteurs de Pagan black. Les textes désormais intégralement écrits en français se rapportent toujours aux mythes celtes, et bien que peu compréhensibles par moments, ils sont en accord parfaits avec la musique du groupe.

Enfin la section rythmique est toujours aussi à l’aise que ce soit dans les parties rapides ou plus lentes. La batterie est notamment parfaite dans les roulements et cadences martiales qui jalonnent le chemin de brume. La production est également meilleure, renforçant l’atmosphère des landes irlandaises que propose le disque.
Cependant, Ventre noirs, le septième titre fait étrangement tâche au sein d’un album assez homogène. Son thème faisant directement référence à La chasse sauvage (la chanson, pas l’album), on s’attend à un tempo rapide. Au contraire, cette chanson est la plus lente de l’album et la musique d’Aes Dana paraît soudainement moins inspiré.

Toutefois, les autres titres, dont la durée moyenne de plus de 5 minutes est largement supérieure à l’album précédent, permettent de classer Aes Dana dans le panthéon des groupes de pagan black avec Belenos et Geasa.

A écouter : Mer de glace et d'ombre, Le combat des arbres, Les griffes des oiseaux.
15 / 20
3 commentaires (14.17/20).

La chasse sauvage ( 2001 )

Après deux démos, Aes Dana sort enfin son premier album. Mélange idéal entre la musique celtique et le Pagan Black, la musique du groupe ,composé de trois hommes et trois femmes, est plutôt originale. Mais là où certains se sont cassés les dents, Aes Dana réussit son pari de fusionner la puissance et la violence du Black avec la magie et la mélodie des instruments celtiques, tout en n’omettant pas cette profondeur musicale si propre au Pagan Metal et qui nous rappelle la bravoure de nos ancêtres.

Dès les premières notes de l’album (une intro à la flûte), on se trouve plongé dans l’univers d’Aes Dana, revenu des millénaires en arrière, dans une forêt peuplée d’elfes et autres créatures toutes droit sorties de Tolkien. Les parties celtiques y sont pour beaucoup dans cette atmosphère, tandis que les guitares ultra-saturées envoient des riffs furieux, réveillant le guerrier qui se cache en chacun de nous.

Au niveau de chant, le vocaliste Vidar alterne entre Black et Death, dans des textes déclamés (ou plutôt hurlés) avec une ardeur peu commune. Ce domaine présente toutefois une marge de progression, à suivre sur les albums qui suivront. Les textes sont en majorité en français, chose plutôt positive pour un groupe de Metal Extrême. Là encore, Aes Dana évite le piège de textes naïfs, en nous contant des légendes qui vont comme un gant à la musique du groupe, bien que cela reste un exploit de comprendre le texte sans l’avoir sous les yeux.

La section rythmique est magistrale, alternant entre rapidité sur les passages Blacks et lourdeur et puissance sur les passages plus Folks. La production, met en valeur tous les instruments, avec une clarté limpide, qui ne renie pas (loin de là) le côté brut et extrême de l’album. Là où des groupes abusent des synthés dans leur musique, Aes Dana a le mérite de nous proposer des instruments traditionnels, qui ne sont pas là pour faire de la figuration.

Le principal défaut de l’album reste sa linéarité. En gros, on alterne entre passages de Black sauvage (le titre de l’album est décidemment bien choisi) et du Folk, avec quelques interludes de flûte. Bien que le tempo ait tendance à s’adoucir vers la fin de l’album (tout est relatif) pour devenir plus nostalgique, on se retrouve toujours avec le même schéma répétitif. On aurait aimé voir un peu plus de variations de rythme.

Comme défaut mineur, on peut aussi remarquer un chant et des flûtes parfois trop présentes, ou encore un artwork trop sobre et pauvre, mais ne nous mentons pas. Quand le disque est terminé, on n’a qu’une envie : l’écouter à nouveau pour s’emplir de cette atmosphère venue des forêts et landes bretonnes.

Au final, Aes Dana nous offre un album d’une qualité rare, intense, ensorcelant, nous emmenant dans un long voyage vers le passé. La musique est originale, apportant de la fraîcheur dans le Black, avec un talent et une maîtrise parfaite.

A écouter : La chasse sauvage, Anwynn, Cinq jours maudits, Les chants de Brennos