Abysse

Metal Instrumental

France

Le Vide Est Forme

2008

Chronique

par Craipo

2008 : Abysse, quatuor en provenance de Cholet signe Le Vide Est Forme. Un titre énigmatique pour un groupe probablement amené à se faire de moins en moins discret... un titre à la signification incertaine comme pour illustrer des sonorités quelques peu insaisissables.

Si les deux premiers efforts du groupe furent une mise au monde rapidement suivie des premiers cris du nouveau né, Le Vide Est Forme nous permettra alors de suivre ses premiers pas. Toujours en apprentissage et dépourvu de parole, le voici donc qui part à la conquête du monde, curieux et plein d’entrain, mettant en œuvre des capacités d’assimilation que nombre de ses aînés auront perdu avec l’age. Les regards se tournent alors vers lui, suivant ses pérégrinations volontaires bien qu’encore hésitantes avec intérêt parfois teinté d’amusement… mais aussi peut être de fascination. En effet, l’enfant apprend et grandit vite, très vite. Bien plus rapidement que nous ne sommes vraiment capables de le réaliser à vrai dire…

Si je me permets une telle métaphore c’est peut être parce que je n’ai finalement rien trouvé de mieux pour retranscrire le sentiment que m’inspirent ces deux (longs) titres : celle d’une éclosion en cours, d’un instantané d’une entité complexe en devenir. Le groupe, en continuant de laisser le chant au placard, ne prend pas ici le chemin le plus facile tant ce choix pousse à l’excellence en matière de composition pour éviter de susciter l’ennui. Et pourtant Abysse trace sa route, nous invitant à le suivre une vingtaine de minutes durant à suivre son fil d’Arianne, que l’on saisira d’abord avec méfiance avant de le laisser nous guider les yeux fermés. Les compositions très évolutives, tenues à la seule force des instruments, tournent, louvoient, s’envolent, se calment mais jamais ne tombent à plat ou ne se contentent d’empiler les plans dans une démonstration permanente. Le « gosse » apprend quand même sacrément vite et, bien qu’il n’invente encore que peu de choses, il a déjà l’intelligence d’éviter de bêtement reproduire ce qu’il aura pu observer du haut de sa jeune existence. Les expériences Eight Hours Before Dawn et De Profondeur En Immersion n’auront donc pas été vaines. Abysse retient l’attention voire passionne… et flatte le tympan. Abysse a déjà tout compris et met petit à petit son apprentissage en application. Amateurs de Metal Progressif, vous voilà prévenus.

Bien sur tout n’est pas parfait dans cet EP mais si les choletais pouvaient s’en servir comme tremplin pour continuer à développer une personnalité qui demande encore à être affirmée, je dois bien avouer que je serai le premier ravi. Un Metal ambitieux comme celui-ci aussi bien exécuté par un jeune groupe j’en veux tous les jours. Ca change du Deathcore adulescent en slim et c’est pas plus mal à vrai dire. En attendant on va leur souhaiter une adolescence pas trop mouvementée et leur donner rapidement rendez vous à l’age de raison parce qu’a mon avis tout cela risque d’être fort intéressant…

14

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.5
Avis 2
JcKmAr March 17, 2011 20:37
En 2 titres, je suis 100% convaincu, mais l'absence de chant pose quand même un (petit) vide
16 / 20
Pentacle May 31, 2009 16:04
Pas facile de retenir l'attention de l'auditeur en jouant la carte du tout instrumental, pourtant Abysse le réussi avec brio. En évoluant dans un Metal aux structures progressives pas chiantes pour un sous (tant mieux), ces deux titres sont surtout très bien ficelés et prenant. La maitrise instrumentale est là, le plaisir à l'écoute aussi. Alors je dis chapeau aux choletais pour la qualité de Le Vide Est Forme car Abysse qui mérite largement de se faire plus connaitre!
15 / 20