Absent In Body

Post Metal / Doom Metal

États-Unis

Plague God

2022
Type : Album (LP)
Labels : Relapse Records
Tracklist
01. Rise From Ruins
02. In Spirit In Spite
03. Sarin
04. The Acres/The Ache
05. The Half Rising Man

Chronique

par Pentacle

Au départ du projet Absent In Body en 2015, la réunion de Colin et Mathieu d’Amenra avec monsieur Scott Kelly de Neurosis. Si la collaboration entre le taulier de la scène et deux « jeunes » musiciens d’un groupe de renom et en pleine ascension pouvait susciter quelques émois des fans de Post Metal, le premier jet du nom de The Abyss Stares Back #5 se révélait plutôt quelconque et le projet relayé à un évènement anecdotique. On y trouvait en l'état une sorte de Sludge / Ambient / Drone pas inintéressant, mais bien trop semblable une démo et à quelques idées posées ici et là, plutôt qu’à un véritable enregistrement sérieux et abouti.

Sept ans plus tard, on voit le projet émerger de nouveaux, mais cette fois-ci de manière bien plus réfléchie et solide. Ce n’est pas moins qu’Igor Cavalera (ex Sepultura, Cavalera Conspiracy) qui rejoint les trois musiciens derrière les fûts, chose assez étonnante au vu de son parcours musical et de la direction artistique du projet, et un album intitulé Plague God et déjà signé chez Relapse Records qui sait fort bien que les noms de ses instigateurs fera vendre quelques galettes sans trop de mal. Un des intérêts de cet album réside, de fait, dans le jeu rythmique d’Igor, bien éloigné des patterns Thrash Metal qu’on lui connait, mais plus axé dans la lourdeur de sa frappe. Le batteur joue sur l’économie de notes (on trouve quand même un peu de double pédale comme sur la fin de The Half Rising Man) et se trouve davantage dans la retenue pour coller au mieux à l’atmosphère pesante et poisseuse du disque. On appréciera par exemple la rythmique tribale de The Acres / The Ache suivie d’une frappe massive sur le reste du titre ou d’accalmies quand les passages plus légers se développent. In Spirit In Spite est sans doute le meilleur morceau des cinq, proposant une démarche beaucoup plus Indus avec un côté Godflesh d’excellente facture !

Les riffs lestés de plombs que l’on trouve chez AmenraNeurosis sont de sortie et se révèleront au final peu surprenant même si la corpulence des guitares a toujours ce petit truc qui vient titiller la cage thoracique (Sarin) grâce à Tim De Gieter (Amenra, Doodseskader) derrière les manettes. Quelques souffles plus légers viennent aérer les compositions comme sur The Acres / The Ache ou In Spirit In Spite, par contre ce qui impressionne réellement c’est l’approche vocale de Colin sur ce Plague God. On retrouve bien sûr ses hurlements aigus habituels et quelques passages en chant clair, mais sa voix grave (vraiment très grave) est hallucinante et parait surnaturelle, telle une entité maléfique qui surgirait des profondeurs à l’image de la très belle pochette qui évoque l’univers de H.R Giger.

Mais malgré ces qualités, Absent In Body déçoit un peu à travers ses riffs et mélodies un peu trop simples et déjà entendues chez les groupes précités, tout comme cette atmosphère lourde et délétère qu’on connait bien chez Amenra. On pourrait également faire le parallèle avec la récente sortie de Norna (dont on trouve Tomas Hallbom de Breach et The Old Wind) et dont on ne peut pas s’empêcher de dire que c’est bien foutu, mais fort classique dans le genre. Ce qu’Absent In Body réussit au final le mieux sur ce disque c’est cette approche Indus écrasante et tellurique qui rappellera par moment deux groupes français hélas un peu passés sous les radars : Dirge ou Kill The Thrill. On aurait préféré qu’ils développent davantage des choses que l’on peut trouver sur les titres The Half Rising Man ou In Spirit In Spite avec cette alliance de rotatives Indus et de rugissements d’outre-tombe. A voir s’ils opteront pour cette direction sur le prochain disque.

14

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18.13
Avis 4
fedaykyn April 6, 2022 07:40
Très bon album de post métal. Bien sur ça ne sort pas des sentiers déjà parcourus par Neurosis et consorts mais c'est parfait dans le genre. La référence à Dirge fait plaisir et c'est vrai que le disque a un côté bio mécanique à l'image sa pochette (entre Giger et Tsutomu nihei j'adore).
18 / 20
lapierre March 27, 2022 09:35
Ca décalque, du doom metal comme j'adore
18 / 20