logo Abscess

Biographie

Abscess

Abscess se forme en 1994 sur les cendres du cultissime groupe Autopsy, et compte dans ses rangs des noms illustres du death metal comme Chris Reifert (Autopsy, Death). Le groupe enregistre rapidement ses premières démos et se fait aussi rapidement un nom, notamment en se faisant interdire de la plupart des clubs où ils jouent... Abscess signera rapidement chez Relapse et fera encore parler de lui en sortant un premier disque à la pochette censurée... S'ensuit une série de tournées et de disques, entre deux changements de label et de line-up. Aujourd'hui, en plein revival old school, Abscess revient avec un nouveau disque, toujours prêt à en découdre et à porter son death old school poisseux dopé au vieux punk...

Chronique

Horrorhammer ( 2007 )

Chris Reifert... Un nom absolument mythique pour tout amateur de death old school. Chris Reifert, batteur/chanteur qui a entre autres joué sur le mythique Scream Bloody Gore de Death, et qui a fondé Autopsy, un des groupes de death US les plus importants, préférant le gore malsain et putride à l'équarissage ou les démonstrations techniques. Le père Reifert est toujours en activité et son groupe actuel, Abscess, nous livre ici son cinquième album. Et bien sûr, c'est du death old school jusqu'à la moelle, Reifert et ses acolytes (incluant Danny Coralles... ex-Autopsy bien sûr) ayant même poussé le vice jusqu'à aller enregistrer dans le même studio où Possessed a enregistré son légendaire Seven Churches (premier album de death metal, quand même...).

 

Bien sûr, avec les deux ex-têtes pensantes d'Autopsy, il ne faut pas s'attendre à autre chose qu'à ce death metal poisseux, malsain, lourd, majoritairement lent malgré beaucoup d'accélérations primaires rappellant le thrash. Le son des guitares est toujours aussi dégeulasse et caverneux, baveux, ce qui sert à merveille l'ambiance immonde de ce Horrorhammer. On a bien sûr notre lot de parties doomisantes, lourdes et oppressantes, celles-là même qui faisaient la qualité d'un album comme Mental Funeral (je ne vous fais pas l'affront de dire encore de qui est cet album), et elles sont plutôt réussies, contrastant beaucoup avec les riffs efficaces voire sautillants qui jalonnent les morceaux, apportant une certaine variété au death poussiéreux d'Abscess. Evidemment, les riffs piochent dans le registre old school, on a donc ici du riff primaire et simple, tout à base de power chords et de tremolo pickings (vous savez, les riffs qui font trrrrr trrrr trrrrrrrr), ignorant toute notion de technique ou même de propreté (on est dans du death dégueu quand même !).

 

Oui mais bon... A quoi bon écouter Abscess si tout ce qu'on a est un copié-collé d'Autopsy ? Et bien justement, Abscess n'est pas qu'une simple redite d'Autopsy. Là où Autopsy était 100 % death metal, Abscess injecte une énorme dose de punk/hardcore à l'ancienne et même de rock'n'roll Motorheadien/Sabbathien (When witches burn) à son death baveux. Ainsi, entre deux parties doomisantes, on croise des d-beat droits sortis de Discharge (Four grey walls, Another private hell), des gros solos Motorheadiens, un groove Sabbathien (les parties doomisantes notamment), et surtout cette énergie propre au punk (retrouvés notamment dans l'alternance des quatre voix) qui rend le disque étonnamment efficace, et même surprenant : allier énergie punk et saleté malsaine typique de Reifert, fallait oser... Mais attention, on ne tombe pas ici dans un simili-goregrind mid tempo à l'allemande : on reste bel et bien dans un death old school cradingue reniflant à la fois le cimetière, la cave et le jack daniel's. Les quelques petits défauts du disque se situeraient au niveau de sa baisse cruelle d'agressivité et de brutalité. Si le côté punk énergique est bienvenu, la musique d'Abscess devient beaucoup moins intense et brutale sur ceHorrorhammer. En clair, on sautille plus qu'on est tabassé par le death d'Abscess, une perte quand on sait le talent qu'avaient Reifert et Corralles dans cet exercice... Certains pourront même trouver le disque mou. Cette baisse d'intensité a en revanche le mérite (?) de rendre l'oeuvre plus accessible, largement écoutable par le néophyte en death old school.

 

Un disque old school et dégueulasse à 100 %, efficace et énergique, puant à la fois la sueur, l'alcool et la décomposition, mais qui manque franchement d'intensité pour être un album énorme. A conseiller à des nostalgiques d'Autopsy en manque de punk, ou aux fans de de death dégueu et énergique (mais uniquement si ils connaissent déjà Autopsy). Un album pas révolutionnaire pour une bière, mais qui a le mérite d'être efficace et chargé d'ambiances...

Un extrait sur la page myspace du groupe.

A écouter : Sans le crever.