logo Aborted

Biographie

Aborted

Fondé en Belgique en 1995 par Sven de Caluwé, (Chant), Aborted se construit peu à peu et sort en 1999 son premier véritable album, The Purity Of Perversion soutenu par le label Uxicon Records. Après un split avec Christ Denied sortit en 2000, Aborted change de label pour Listenable Records et sort Engineering The Dead en 2001. Le groupe se fait connaître par de nombreuses tournées aux côtés entre autres de Dying Fetus, Vader ou encore Kataklysm. En 2002 sort le split avec DrowningBrodequin et Misery Index, suivi en 2003 de Goremageddon, l'album de la consécration, jusque là le plus professionnel et abouti de leur discographie.

Un an plus tard, le groupe sort l'ep The Haematobic, suivi un an plus tard de The Archaic Abattoir, produit par Tue Madsen (The Haunted, Sick Of It All), révélant une facette plus mélodique et accessible du groupe. En février 2007, après avoir tourné aux côté de Cryptopsy nottament et après avoir essuyé de nombreux changements de line-up, le groupe enfonce le clou et confirme la voie plus mélodique emprutée sur The Archaic Abattoir avec Slaughter&Apparatus: A Methodical Overture, soutenu par le label Century Media Records. Le mois de décembre 2009 marque un gros changement dans la formation du groupe. En effet, tous les membres, excepté Sven de Caluwé, vont quitter Aborted. Ils seront remplacés par Eran Segal et Ken Sorceron aux guitares, par Cole Martinez à la basse et enfin, par Dirk Verbeuren à la batterie, qui était parti du groupe en 2004. Avec ce nouveau line up, un nouvel EP sort en 2010, intitulé Coronary Reconstruction. Durant l'été 2011, après un nouveau changement de line up (JB Van der Wal à la basse, Ken Bedene à la batterie), Aborted enregistre Global Flatline, dans un style différent du dernier album Strychnine 213 mais dans la continuité de l'EP Coronary Reconstruction. L'album sortie en janvier 2012 est bien accueilli par la presse et les fans. En 2014 les Belges reviennent avec l’écrasant The Necrotic Manifesto qui enfonce un peu plus le clou et assoit la formation dans l’élite du Brutal Death Meal. En 2015 Aborted fête ses 20 ans de carrière avec la sortie début janvier 2016 du EP Termination Redux.

15 / 20
2 commentaires (16/20).
logo amazon

Termination Redux ( 2016 )

On ne fête pas tous les jours ses 20 ans de carrière. Aborted, référence majeure du Brutal Death européen, franchit le cap des deux décennies et pour l’occasion offre à ses fans et au public un EP pour marquer le coup : Termination Redux. Au menu, 5 titres tout en finesse qui sont un prélude au successeur du terrible The Necrotic Manifesto paru en 2014. Alors, Aborted dans la continuité ou quelques changements sont-ils à prévoir ? 

Aborted qui fête ses 20 ans, c'est tout de même un mini exploit. Hormis le chanteur et leader de la formation, Sven De Caluwe, présent depuis le départ, ce fut un véritable défilé. Pas moins de 25 musiciens se sont succédé aux différents postes, certains ont même, comme le batteur Dirk Verbeuren (Scarve, Soilwork…) collaboré avec la formation à plusieurs reprises sans avoir intégré le groupe pour de bon. Tout cela pour dire que Aborted c’est avant tout le groupe et la vision d’un homme ; Sven De Caluwe, dont l'abnégation force un certain respect. 
Comme dit en introduction, Termination Redux a plus que la simple valeur du cadeau fait aux fans. Le groupe l’a clairement annoncé, il est aussi un indice de la teneur du nouvel album prévu pour cette année. Sans totalement se démarquer de The Necrotic Manifesto, les Belges ont apporté quelques modifications à leur musique. L’exemple le plus probant est le titre éponyme qui sonne extrêmement lourd dans son ensemble. Une lourdeur bien évidemment nuancée par des attaques ultras brutales où la technique tient une place relativement importante, quand Aborted tabasse, il tabasse avec élégance. Vestal Disfigurement Upon the Sacred Chantry et Bound in Acrimony s’inscrivent dans le même sillage, en apportant toutefois plus de variations dans les tempos, et développent un aspect proche du Old School américain (Suffocation, Incantation, voire Immolation). Cependant ces évolutions ne sont pas criantes, Aborted n’a pas muté, son ADN est toujours là, ça défouraille violemment, ça transpire le gore et quand ça blast, des morceaux de corps volent de partout. À noter également la participation du chanteur de Benighted, Julien Truchand, qui vient poser quelques vocaux ci et là, on a vu plus moche comme guest. 

S’il est vrai que l’intérêt de cet EP est essentiellement dirigé vers la frange dure des fans, du moins dans le format physique (Termination Redux ne sera disponible qu’en vinyle), il serait dommage pour les amateurs de Brutal Death de passer à côté, tant l’enregistrement est plaisant et bien exécuté. Il ne reste plus qu’à patienter jusqu'à la sortie de la nouvelle œuvre pour savoir si l'orientation prise se confirme, et surtout de souhaiter un joyeux vingtième anniversaire aux bouchers belges !

A écouter : Tout et très fort
15 / 20
8 commentaires (14.81/20).
logo amazon

The Necrotic Manifesto ( 2014 )

En ce printemps 2014, le Death Metal de lourd calibre n’aura pas été en reste. Benighted il y a quelques mois, Vader récemment, et bien entendu le dernier (mort)-né des Belges d’Aborted, que l’on peut qualifier de suite logique d’un Global Flatline qui avait fait grand bruit il y a deux ans. C’était un sacré pavé dans la mare purulente du Death qu’avait jeté la formation à l’époque en déversant à la face du monde un son énorme (coupant au passage beaucoup de ponts avec le Grind) servant des compos plus abouties que par le passé. The Necrotic Manifesto vient remuer, trois ans plus tard, le couteau dans la plaie.

On ne vous apprendra rien en vous disant qu’une fois de plus nos barbares venus du plat pays balancent une instru maîtrisée de part en part : ça blast sec, le riff est nerveux et quelques solos viennent se greffer par-dessus à l’occasion. Sans jamais faiblir, les joyeux bouchers allient la précision et le groove du Brutal Death (« Coffin Upon Coffin ») à quelques passages délirants du Grindcore (« Excremental Veracity »), prod’ béton à l’appui, supervisée par un Jacob Hansen qui avait déjà œuvré sur le précédent opus. Nos oreilles ne se posent donc pas en terre inconnue, et retrouvent sans peine la marque de fabrique qui avait fait le succès de Global Flatline. Et non content de vous découper les tympans en petits morceaux, Aborted n’oublie pas cette alternance de voix rythmant à merveille chaque track et évitant trop de linéarité. On touche là à l’un des plus gros atouts de ce skeud, car les soubresauts vocaux font que l’on ne s’ennuie pas, challenge de taille lorsque la violence est l’unique matière première.

Pour autant, Aborted conserve un côté assez fun malgré ses dehors de gros dur (en témoigne la jaquette). On ressent l’énergie, la puissance d’une beigne déboulonnante, mais tout est poussé vers l’excès et la bouffonnerie salasse (ou alors expliquez-moi comment on peut être pris au sérieux après avoir écrit « Excremental Veracity »).

Car bien entendu, il faudra s’armer une nouvelle fois de second degré si l’on s’attarde un instant sur les paroles ; car comme le déclarait Sven à nos collègues de Metal Ob’s : « le pipi-caca est mon gagne-pain ! La merde, les boyaux, le sang, le cul…tout est bon à prendre » (sic(k)). Au moins la couleur est annoncée, on tape dans le lyrisme de haute voltige.
On comprend ainsi mieux les samples placées ici et là, teintées d’un absurde délicieusement morbide (« Of Dead Skin&Decay ») et qui parfois contiennent un peu la tension avant la déferlante, rendue d’autant plus jouissive lorsqu’elle nous arrive en pleine face (« Your Entitlement Means Nothing »). Et pour les plus fâchés avec la langue de Shakespeare, quelques vers en français ont été glissés dans « Purity Of Perversion », pour le plus grand plaisir des plus poètes d’entre vous.

En ressort un album qui plaira à tout fan de Metal extrême bien exécuté et burné comme un taureau pendant la saison des amours. Rapporté à la discographie complète d’Aborted, The Necrotic Manifesto poursuit ce virage amorcé en 2011 ; certes il n’en change pas les règles et ne propose qu’assez peu de nouveautés par rapport à son prédécesseur, mais offre malgré cela une bonne soundtrack pour tous vos plus beaux moments lubriques, sadiques, fécaux, à consommer sans modération, seul ou entre amis.

A écouter : Coffin Upon Coffin, You Entitlement Means Nothing
14 / 20
2 commentaires (17.25/20).

The Auricular Chronicles ( 2006 )

Aborted, l'un des meilleurs représentants de la scène brutal death européenne, sort ici son premier DVD officiel après 5 albums. Filmé lors du VS festival à Paris le 28 Mai dernier (où étaient présents entre autres Benighted, S.U.P et Carnival In Coal), ce concert se devait de représenter fièrement l'ensemble de la carrière du groupe, en attendant le prochain album prévu pour février prochain.

Niveau son, rien à redire, c'est du Tue Madsen, et donc de l'excellent travail, on discerne bien chaque instrument, le tout sonne très massif et puissant et rend hommage aux compos du groupe. Niveau image, du très beau travail également, on regrettera cependant un montage parfois un peu trop nerveux, assez irritant par moment.

Pour ce qui est du groupe, rien à redire non plus, très carré et pro, avec une mention toute particulière à un Sven assez impressionnant vocalement, qui headbangue à s'en arracher les cervicales, fait participer le public... On déplore néanmoins une certaine linéarité au bout de quelques morceaux, les musiciens à l'exception de Sven, sont un peu statiques, le groupe aurait pût privilégié ses morceaux les plus accrocheurs afin d'éviter qu'on éprouve une certaine lassitude au bout de plusieurs morceaux de brutalité pure d'affilé. Malgré tout, la qualité d'exécution est irréprochable, avec même quelques bons morceaux de bravoures (le break de Sanguine Verses entre autres, l'enchaînement Threading the Prelude et l'intro de The Gangrenous Epitaph...).

Aborted jouait ce soir là en tête d'affiche et donc en dernier, ce qui expliquerait la fatigue assez flagrante de la majorité du public (impression confirmé par les différents comptes-rendus disponibles du concert), mais qui se rattrape lors du dernier morceau en forme d'apothéose, où la scène est envahie de slammeurs, décidés à braver une sécurité quelque peu draconienne ce soir là (on peut remarquer quelques slammeurs se faire jeter par la sécu sur les premiers morceaux).

En ce qui concerne les bonus, on a droit à des interviews de Svencho, Sebastien et Matty plutôt sympas quoiqu'un peu courtes, des lives (deux vidéos de concerts de qualité amateur, ainsi qu'une vidéo professionnelle du concert que le groupe donna au Wacken Open Air 2006) ainsi que l'intégralité des clips du groupe (soit deux clips officiels, Meticulous Invagination et Dead Wreckoning de bonne facture, et un clip live assez anecdotique A Cold Logistic Slaughter ).

Au final un bon Dvd qui fera plaisir aux fans, et un bon moyen de découvrir le groupe pour les curieux.

A écouter : Sanguine Verses, Threading The Prelude, Meticulous Invagination