Abbath
Black Metal norvégien

Dread Reaver
01. Acid Haze
02. Scarred Core
03. Dream Cull
04. Myrmidon
05. The Deep Unbound
06. Septentrion
07. Trapped Under Ice (Metallica cover)
08. The Book Of Breath
09. Dread Reaver
Chronique
Depuis le départ de son chanteur guitariste iconique en 2015, Immortal n'a pas franchement brillé. Peut-être faut-il miser sur son ex-leader Abbath, désormais en solo depuis 3 albums ?
On ne peut pas dire que Dread Reaver surclasse franchement le Northern Chaos Gods d'Immortal. À première vue, le dernier né d'Abbath bénéficie quand même de quelques atouts charme : une pochette qui attire l'œil (on pense au Legend de Ridley Scott), un son de grattes mordant. Le fond de gorge angineux caractéristique du chanteur est toujours de la partie, avec quelques faux airs de Sir Lemmy Kilmister (la fin de Myrmidon). Mais l'ingrédient principal manque à l'appel : Dread Reaver manque bien souvent de riffs intéressants, les guitares sont le parent pauvre sur une bonne moitié du disque.
Après s'être mouillé la nuque sur Acid Haze (répétons-le, le son de gratte colle sacrément aux dents et fait son petit effet), il faudra patienter pour atteindre le duo gagnant. Myrmidon (4eme sur la tracklist) lâche un coup de fouet bien appréciable après un mid-tempo sans accroche forte. À sa suite, The Deep Unbound fait office de lessiveuse avec sa batterie impitoyable calée sur des notes arrachées qui sentent bon l'urgence. On pourra enfin saluer le placement vocal sur Scarred Core, Abbath met un coup d'accélérateur derrière le micro et dynamise un titre pourtant pas des plus transcendants instrumentalement parlant.
En dehors de ces quelques bonnes idées, l'album oscille entre l'anecdotique et le carrément poussif (Dream Cull). Avec ce répertoire Black/Heavy/Thrash, le clown blanc du Black Metal dispose d'une large palette mais se contente souvent d'idées basiques. En témoigne le dernier titre, qui se satisfait d'un motif sur lequel tout guitariste pourrait tomber en s'échauffant gentiment sur son instrument.
Abbath signe un disque pouvant faire illusion pour qui l'écoute d'une oreille distraite, mais ce troisième album reste globalement plat, sans le grain de folie ou de génie que l'on est en droit d'attendre du bonhomme.