AFI

Punk Rock

États-Unis

Sing The Sorrow

2003
Tracklist
1 - Miseria Cantare - The Beginning 2 - The Leaving Song Pt Il 3 - Bleed Black 4 - Silver And Cold 5 - Dancing Through Sunday 6 - Girl'S Not Grey 7 - Death Of Seasons 8 - The Great Disappointment 9 - Paper Airplanes 10 - This Celluloid Dream 11 - The Leaving Song 12 - But Home Is Nowhere

Chronique

par Turtle

En l’espace de deux albums, Black Sails in the Sunset et The Art of Drowning, AFI est passé du statut de «groupe à surveiller» à celui de groupe punk à succès. Flairant le bon coup, DreamWorks s’est empressé de faire signer le groupe sur son label à la grande stupeur du milieu punk. Vécu comme une véritable trahison par les fans de la première heure, ce cinquième album fut accueilli à sa sortie en 2003 sur fond de scepticisme ambiant.
Pourtant, dès ses premières diffusions Sing the Sorrow s’affirma comme une œuvre à part.

Bénéficiant de l’apport de deux producteurs légendaires, Jerry Finn (Rancid, Green Day) et Butch Vig (Nirvana, Smashing Pumpkins), l’album sonne comme une agrégation de talents au service d’un projet commun. Alors que AFI semblait dans ses premières années manquer de variations, ou éprouver des difficultés à rendre parfaitement compte de ses aspirations, il trouve ici l’expression parfaite de son style fait de mélancolie et de rage. Pas une chanson n’apparaît de trop, comme si chacune avait besoin des autres pour trouver sa pleine mesure.

Une nouvelle fois, le groupe fait le choix d’une ouverture sombre servie par une lourde batterie. La cloche sonne sa lente agonie pendant que les guitares brumeuses introduisent un tumulte de voix. Le titre de l’album en filigrane dans chacune des compositions, AFI prend ici le temps d’aller au fond de sa douleur, de nourrir sa création de sa tristesse. Des respirations haletantes du début de "Bleed Black" au piano orageux de "Silver and Cold", l’orchestration livre une partition torturée et ténébreuse. L’énergie par rapport aux précédents opus semblent canalisée, comme pour être mieux orientée. Les douze titres regorgent de mélodies soignées, d’arrangements dissimulés, de solos fugitifs. Les structures simplistes ont été abandonné au profit de structures évolutives au sein même de chaque morceau. Une multitude de rythmes se succèdent, s’entrecoupent. La batterie omniprésente dans les parties punks, s’efface à d’autres moments pour laisser les guitares s’exprimer pleinement. D’une unité instrumentale déconcertante, on passe soudainement. à une superposition subtile et progressive ("Bleed Black").
"Death of Seasons" à ce titre, fait figure de chef d’œuvre de variabilité. D’une calme suite d’accords introductive, jaillit un punk brutal, qui s’efface ensuite devant une plage hardcore au chant très proche de Leftover Crack ; ce qui entraîne un durcissement de rythme au point de devenir l’espace de quelques secondes un passage hardcore électronique (innovation insensée semblable au "Wormes of Senses" de Refused) pour finir sur un hurlement lointain, déchirant et étouffé par la complainte d’un violon.

Si l’œuvre fait ainsi preuve d’une exceptionnelle diversité, elle n’en perd pas pour autant son homogénéité. Les feuilles de tristesse décimées dans les douze pistes n’alternent en rien la fulgurance qui est la marque de fabrique du groupe. "Dancing Trough Sunday", "Paper Planes" distille un punk/hardcore féroce. La fureur originelle continue de répandre son feu. Une nouvelle fois, Davey Havock, au sommet de son art, s’en fait son messager. Explorant des nouveaux horizons vocaux , laissant aller son inspiration, il s’affirme aussi bien par sa maîtrise de sa voix claire que par son chant screamo. En premier plan, ou dans les profondeurs du morceau, il déconstruit les phrases, s’envole sur un râle de douleur, ou sur un cri aiguë, et semble chanter chaque chanson comme si c’était la dernière.
Les chœurs mythiques du groupe ne sont néanmoins pas en reste. Utilisés avec d’avantage de parcimonie, ils donnent à chaque apparition une intense résonance à la composition ("Girl’s Not Grey", "But Home is Nowhere"). Ils forment une nouvelle fois le cœur des parties chantées, amènent un élan de fougue et propulsent les refrains. C’est ainsi qu’ils acheminent vers un épilogue en deux temps. "The Leaving Song" d’abord, qui à l’instar de "Morningstar" offre à Havock 2min44 de solitude lyrique, puis "But Home is Nowhere" où les notes cristallines d’une piano viennent clore en apothéose ce cinquième chapitre.

Au final, Sing The Sorrow donne réellement l’impression d’une œuvre harmonieuse, parfaitement achevée ou rien n’aurait été laissé au hasard (paroles, artwork, site caché accessible par le cd). AFI semble pour ce fait avoir bénéficié d’un gros travail de la part de son duo de producteurs, spécialistes en grand succès commerciaux. Et cet album ne fit pas exception, atteignant des sommets dans les classements des charts américains et canadiens, ce qui lui valu la désapprobation d’une partie des amateurs de punk/hardcore. Le côté légèrement popisant de certains passages ("Silver and Cold" et son commencement à la guitare très smashing pumpkien…)ou le léger recul des parties hardcore par rapport aux albums précédents fut reproché par certains. Reste néanmoins, l’évidence d’une œuvre profonde, riche, réalisée avec passion et talent qui lui vaut à n’en pas douter le titre d’album d’anthologie.

17

Ecouter sur PureVolume: "The Leaving Song Pt II"; "Girl's Not Grey"; "Silver and Cold"

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18.25
Avis 8
ALEX57380 September 27, 2009 00:14
Rien à reprocher, parfait de la première à la dernière note...dont la meilleure intro que j'ai pu entendre dans ma vie.
18 / 20
Sugarbread August 24, 2009 19:39
Absolument parfait du début à la fin !!! A posséder !!! Voilà 6 ans que je l'écoute très régulièrement et pas l'ombre de la moindre lassitude. Un petit chef d'oeuvre.



Mention spéciale à l'intro, tout bonnement énormissime !
19 / 20
stormeX April 9, 2007 10:46
pa mal ce groupe le punk rock est moderne avc leur style de ziks. c'est puissant et ca arrache tout. ope! ds mes favoris
19 / 20
punky-of-hell666 January 20, 2007 12:36
Bon je vais me faire taper ^^

Pour moi il ne vaut pas un Very proud of Ya ou un Answer that and stay fashionable !!!

Mais il est pas mal!

Mais je préfère afi à ses débuts!!



Stay punk rock!!
15 / 20
last-ride June 20, 2006 18:15
Une Bombe !

Aucun titre foiré ou qui fait remplissage, on passe du Punk frénétique avec Paper Airplanes aux touches électro avec Death of Seasons, a l'intro sublime de Bleed Black et aux ballades avec The Leaving Song, tout cela avec un talent certain.
18 / 20
reaper June 10, 2006 17:48
on voie l'evoluton d'anner en anner dancing through sunday est tres bonne aller vous l'acheter
19 / 20
tite_moua June 3, 2006 18:54
un des meilleur groupe!

death of season est vraiment bonne!
20 / 20
sebjknow October 10, 2005 08:28
Un album ultra riche et varie, Afi passe en revue un certain nombre de styles et de courants, c'est sombre, on pense aux atmospheres des films de Tim Burton, c'est du tres bon Afi
18 / 20