A Silver mt. Zion
Post Rock

Born Into Trouble As The Sparks Fly Upward
Chronique
A Silver Mt. Zion fait partie de ces groupes à dominante instrumentale et frissonnale (entendez ici "qui donne forcément des frissons") dont il n'est pas facile de parler en terme de technique des musiciens. Car la technique, elle, ne diffère pas vraiment de ce que l'on peut entendre dans le cadre de Godspeed You! Black Emperor.
Alors il reste les émotions que cet album Born Into Trouble As The Sparks Fly Upward nous transmet et là, le danger est de faire partager à son lecteur quelque chose de trop personnel pour qu'il puisse se faire une idée de ce que je suis en train d'écouter en cet instant présent. Je vais quand même me risquer à cette entreprise. Born Into Trouble As The Sparks Fly Upward pourrait être un chuchotement à votre oreille, le bruit de la brise d'automne sifflant dans l'air, ou encore une feuille morte dansant sous l'action du vent. La ballade est douce, calme, apaisante ; les violons vous portent et vous transportent dans les endroits de la nature les plus reculés.
Puis une petite fille vous connecte au monde humain en vous parlant de mots qui déplaceraient des montagnes sur Built Then Burnt (Hurrah! hurrah!). Les violons reprennent la suite du dialogue et vous bercent jusque dans l'antre d'une forêt canadienne. Et puis le rythme s'accélère, Take These Hands and Throw Them in the River sonne comme une sonnette d'alarme : une voix distordue répétée en échos déchire la course accélérée des violons et violoncelles… se heurtant ensuite à un silence apaisant marié au doux chant des oiseaux et à quelques aboiements d'un chien.
Ensuite, le réveil est dur, long et pénible : il se fait durant le temps de Could've Moved Mountains et de Tho You Are Gone I Still Often Walk W/You où le violoncelle grince, le piano frappe, et l'atmosphère étouffe. On assiste ensuite à une véritable résurrection insufflée par une guitare électrique puis par des violons porteurs de légèreté et concrétisée enfin par une batterie cadencée aux rythmes chancelants d'un cœur qui revient à la vie.
Et puis le rythme devient sûr et la vie s'ancre pour de bon dans les liesses des violons et des voix : c'est Triumph of Our Tired Eyes...
Le petit frere de "GYBE!" murit peu a peu, affine ses compos et nous pousse toujours plus loin dans son intimité feutrée. Pour etre honnete, je pense preferer 'ASMZ' a 'GYBE!', surement grace a l'omnipresence du violon.
Pour ceux ayant aimé l'album, jetez une oreille aux 1ers Rachel's, navigant eux aussi entre post rock epuré et néoclassisme. ( "Music for Egon Schiele" en tete.).