A Lot Like Birds
Math Rock

Conversation Piece
Chronique
Kurt Travis (Ex-chanteur de Dance Gavin Dance) a intégré le line-up de A Lot Like Birds depuis Plan B
en 2010. Si sa prestation avait été plus que bonne sur DGD, elle est
toujours restée dans l'ombre de la rock star du groupe, Jonny Craig ; ALLB pourrait souffrir de la comparaison mais il n'en est pas, et Conversation Piece est en quelque sorte une version améliorée du Dance Gavin Dance de Kurt Travis, un DGD en encore plus déstructuré et
technique.
La musique d'ALLB est très influencée stylistiquement, on y
retrouve du DGD, du Circa Survice, du And so I watch you from Afar, et autres joyeusetés Mathcore sucrées et volatiles.. ALLB emprunte à la mouvance une technicité
poussée à l'extrême, ce côté iconoclaste et une volonté de sortir des
sentiers battus de l'esthétique Rock (Think The Dillinger Escape Plan) :
rythmes ternaires, riffs alambiqués, grooves jazzy seront au
rendez-vous. Mais comme pour les groupes sus-nommés (et c'est ça qui est bien) , leur musique est difficile à composer, à jouer,
mais pas à écouter. On est pas chez Meshuggah ou Animals as Leaders, et ALLB n'a aucunement besoin de sur-analyser leur musique pour pouvoir
l'apprécier. L'album passe bien et on ne s'ennuie pas une seconde, les
non-musiciens ou non-mélomanes peuvent tout à fait apprécier leur style ;
le génie est de rendre simple le complexe, de rendre beau le laid, de rendre accessible une forme d'art à la base plutôt élitiste.
La voix très typée Indie/Pop de Kurt Travis nous permet de savourer
des refrains au top (Vanity's fair, Sesame street is no place for me..) qui aèrent l'ambiance entre deux plans techniques. L'alternance entre voix hurlée et voix claire est maîtrisée sans devenir prévisible et les deux chanteurs se placent parfaitement sur les plans d'une musique pourtant instrumentale dans la majorité des autres groupes du genre. On a franchement pas l'impression d'écouter un groupe de Math Rock technique.
Le riffing est ingénieux et groovy, les guitares sont beaucoup plus présentes que sur Plan B. Plan B était un album orchestral enregistré par une majorité de musiciens classiques, violonistes, saxophonistes, ce qui n'est pas le cas ici, et les guitares s'en retrouvent beaucoup plus représentées. Elles empruntent à Protest the Hero ou Battles ce côté sucré, happy et acidulé qui leur sied parfaitement. La majorité de l'album est très typé "Feelgood music" (Vanity's Fair est une ode à la danse), même si il y a des ambiances plus nuancés, rares, ce qui les rend encore plus belles (Le début de Truly Random Code, le final de Properties of Friction avec ses violoncelles).
Très riche, très varié (peut-être trop), Conversation Piece l'est surement, mais il n'en reste pas moins l'une des meilleures sorties du genre en 2011. Le groupe continue en tout cas son bonhomme de chemin, signe sur l'écurie Equal Vision Records (Coheed and Cambria, Circa Survive..) début 2012, ce qui présage les meilleurs hospices pour l'année à venir..
Eh bah je ne suis pas forcément d'accord avec la chronique. Sur ce skeud, ALLB se spécialise et ne se diversifie pas tant que ça je trouve. Ils sont rentrés dans une bulle très post-hardcore aux côtés certes encore post-rockien mais vain (un La Dispute-like plus énervé, par moment, peut-être ?).
les 2/3 des titres m'ont que très peu branchés en réalité, donc oui, déception. J'ai l'impression que les morceaux s'enchaînent avec cette même sonorité, cette même ambiance, ce même fond sans trop d'innovation, à placer en premier plan d'autres sons, qui captivent un peu plus l'attention. Cette impression revient à chaque écoutes...
En outre, les morceaux qui méritent de l'attention selon moi: Orange Time Machines Care (un peu, quand même), Truly Random Code (LE coup de coeur de l'album en fait), The Blowtorch is Applied to the Sugar, A Satire of a Satire of a Satire is Tiring et Tantrum (Far From the Tree, the Apple Grew Rotten) (avec son côté très Devil Sold His Soul / Rinoa en 2ème partie)
Bref, déçus, ce Conversation Piece ne m'a que très peu convaincu en comparaison avec Plan B.