Dernier né de la scène hardcore toulousaine, A Bridge To Many délivre un hardcore classique et traditionnel dans la lignée de Champion ou Chain Of Strength : titres courts comme il se doit (environ 3 mn), rythmes rapides entrecoupés de breaks et de stop and go, juste ce qu'il faut de mélodies. Les compos possèdent des structures recherchées et les breaks mid-tempos fonctionnent particulièrement bien, notamment sur "Salvation Is Not Coming" ou "Straight To The Wall", où, par ailleurs, Mathieu Agest, guitariste de Fire At Will, vient prêter main forte à Wilo. L'ensemble est extrêmement bien fait et il se dégage une bonne dose d'énergie des cinq titres, ce qui est primordial dans ce style musical. En sus, une pointe d'humour bon enfant puisque la démo est distribuée sous quatre covers différentes, détournant l'artwork de quatre albums "cultes" du rock : The Wall des Pink Floyd, Renagades de Rage Against The Machine, Voodoo Lounge des Rolling Stones et The Very Best Of Supertramp.
Un bémol sur la production toutefois, concernant le son, trop propre, supprimant ainsi une part de rugosité qui aurait été bienvenue, et le fait que la voix, trop en avant, empêche un chant beaucoup plus arraché, qui pourrait apporter plus de dynamisme. Enfin, on notera une scanssion un peu trop systématique sur les deux premier morceaux alors que sur les trois derniers la voix est plus maîtrisée et nuancée ("The Last Word"), prouvant que des progrès sont possibles.
Il n'en reste pas moins que ce premier jet est plus qu'honorable et prometteur, car il semble que le groupe possède un véritable potentiel à développer. A Bridge To Many à pleine puissance pourrait en étonner plus d'un!
A écouter : The Last Word, Straight To The Wall, Salvation Is Not Coming