65daysofstatic

Post Rock Instrumental

Royaume-Uni

Wild Light

2013
Type : Album (LP)
Tracklist
1) Heat death
2) Prisms
3) The undertow
4) Blackspots
5) Sleepwalk city
6) Taipei
7) Unmake the wild light
8) Safe passage

Chronique

par Chris

« No one knows what is happening, there is a lot of danger out there » (« personne ne sait ce qu’il se passe, le danger est grand là-bas»). Les seules paroles prononcées, dès les premières secondes, sur Wild Light symbolisent l’état d’esprit animant le groupe britannique sur cet album qui, je préfère vous l’écrire tout de suite, est certainement l’un des plus prenants de ces dernières années en matière de musique instrumentale. Il est question ici de beauté, d’audace et d’intelligence. Il est question d’une classe telle qu’elle place 65daysofstatic dans la catégorie des formations les plus sous-estimées du début du XXIème siècle. Sur ce disque, le groupe s’éloigne avec bravoure des rivages qu’il a l’habitude de longer pour s’aventurer au large, là où le cap se fait plus incertain mais où l’horizon sans limites libère les énergies créatrices les plus intenses, en même temps qu’il incite à adopter une vision plus épurée et précise de la façon dont le voyage doit être mené. Une dichotomie que les quatre de Sheffield s’approprient pourtant en proposant à la fois un foisonnement d’idées et une direction nette et précise. Qu’importe le but, c’est la façon de l’atteindre qui compte, et 65daysofstatic l’illustre sur chacun des huit morceaux d’un album qui continue, trois ans après sa sortie, à offrir une réserve inépuisable d’ambiances et d’émotions aussi fascinantes qu’émouvantes.

Le post-rock n’est jamais aussi touchant que lorsqu’il nous surprend, et Heat Death Infinity Splitter déroute d’emblée en nous propulsant la tête la première dans un mur sonique devant autant à Mogwai qu’à la scène Shoegaze, mais gardant tout de même une subtilité incarnée par les étincelles électroniques venant lui donner un relief insoupçonné au début du morceau. Massive et précise, la production vient parfaitement servir des compositions que je ne m’aventurerai pas à analyser en détail dans cette chronique sous peine de pondre une nouvelle, mais qui parviennent à rester fascinantes au fil des nombreuses écoutes que provoque de façon compulsive l’immersion dans Wild Light. Les titres rappelant les précédentes sorties du groupe prennent davantage l’aspect de mutations que de suites logiques. Prisms et ses rythmes électroniques se voient parés de guitares et de claviers aériens avant de se conclure sur quelques notes d’un piano que l’on retrouvera à plusieurs reprises par la suite. L’épileptique Blackspots prend lui aussi un chemin qui semble familier à ceux qui suivent le groupe depuis longtemps, mais fait preuve d’une fraîcheur, grâce encore à un travail remarquable sur les guitares, qui lève tout doute sur la capacité des Anglais à emmener leur musique dans une autre dimension. Une dimension à laquelle il devient facile d’accéder lorsque s’installe la transe de Sleepwalk City, dont le minimalisme peut donner une trompeuse impression de simplicité.
 
Le piano mentionné plus tôt prend une place de plus en plus importante, comme sur le très optimiste Taipei, et vient apporter le supplément d’âme qui pouvait parfois manquer au groupe par le passé. Quatre ou cinq notes placées au milieu du somptueux The Undertow suffisent à émouvoir et prouvent que 65daysofstatic a désormais suffisamment de maturité pour oser faire durer ces instants de calme, dans l’oeil d’un cyclone perpétuel, gagnant ainsi le recul nécessaire au développement de sa musique. L’immense Unmake The Wild Light vient enfoncer le clou avec ses breaks inattendus, véritables coups de boutoir contre une mélodie qui parvient tout de même à leur résister, avant de finalement rendre les armes lors d’un final électrique. La sensation de sécurité qui se dégage du début de Safe Passage, épilogue que l’on pense au premier abord apaisé et contemplatif, vient rapidement laisser la place à une angoisse nous rappelant que l’exploration d’un territoire inconnu ne fait finalement que nous rapprocher de ses limites et de la crainte de n’avoir plus aucune raison de s’émerveiller. Heureusement pour nous, il reste la musique.

18

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.5
Avis 4
Radioshack November 2, 2013 16:47
Une véritable surprise en cette année 2013 avec ce nouvel album de 65daysofstatic... Wild Light.



Après une suite d'albums sans reliefs et magie, les britanniques reviennent aux sources, chargées d'ambiances sombres et envoutantes et un zeste plus électro d'ailleurs, l'originalité de 65dos en bref.



Dès lors l'écoute du premier extrait, Prisms promettait un album de bonne facture. La beauté de Wild Light apparaît avec les magistrales Taipei, Unmake The Wild Light et Sleepwalk City (entre autre).



Une clarté paradoxalement sombre, ténébreuse nous enivre de ses sons addictifs, complétée d'Heat Death Infinity Splitter, Safe Passage et Blackspots. Le chaos symphonique prend fin et je suis déçus de ne pas en avoir eu assez.



Je ne pouvais qu'espérer mieux et ce Wild Light m'a magistralement conquis. Top (1 de) 2013 et de loin.
19 / 20