Fort d'une reconnaissance et d'une assurance qu'ils ont emmagasiné depuis leur dernier album A Snow Capped Romance, nos 4 bûcherons reviennent sur le devant de la scène avec un nouvel album que Brock, le chanteur, annonçait plus « heavy » (on a l'habitude de ce genre d'annonce).
Ce nouvel opus, nommé Rest Inside The Flames était donc attendu avec impatience surtout lorsque l'on connaît la qualité de leurs précédentes oeuvres. L'artwork du CD reprend une nouvel fois un coeur comme élément principal, certes clichés mais l'essentiel n'est pas là.
Intéressons nous au contenu, après un premier album plutôt néo-métal, un deuxième s'éloignant des racines néo pour se rapprocher de structure plus metalcore, on est en droit de se demander quelle direction va prendre ce CD. Vont-ils conserver les ingrédients de leur réussite, ou changer radicalement de style? Il semble qu'une réponse claire soit difficile à apporter.
L'album démarre de manière tonitruante avec la chanson qui fera office de premier single I'll Go Until My Heart Stops, Le groupe attaque sévère et la chanson reflète déjà l'ambiance générale de l'album: à 200 à l'heure Brock balance ses screaming, encore plus maitrisés que dans le précédent album et un chant qui n'a pas changé, si ce n'est qu'il est peut être un peu plus lisse (la faute à une surproduction?).
On note aussi la présence des riffs toujours aussi efficaces de Steve Holt. Mention spéciale à la batterie pour Thomas Noonan qui nous démontre ici qu'il peut aussi apporter de la vitesse à son très bon jeu de batterie sans pour autant perdre toutes ses autres qualités. Ce premier titre est donc une bonne introduction à cet album, on sent déjà l'évolution par rapport à A Snow Capped Romance.
Mais voyons voir ce que donnent les autres pistes. La deuxième, intitulée Felt Through A Phoneline, fait ressortir un peu plus le côté emo du groupe : alternance de passages très calmes puis de sons plus heavy. Une des réussite de cet album. Arrive ensuite On Any Given Night, une chanson qui aurait elle aussi pu faire office de single; les passages claires sont largement dominants et deviennent l'élément central de cette composition.
On change de piste et là, changement radical, Elysium nous plonge directement dans une atmosphère radicalement métalcore, facette du groupe qui n'a jamais été aussi prononcée que sur cette chanson. On savait déjà la sympathie que nos 4 gars d'Alaska avaient pour Killswitch Engage, cela se confirme avec la présence de Howard Jones (chanteur de Killswitch Engage) sur cette chanson. Beaucoup de screaming et 3 minutes sans répit. Certains pourront critiquer une orientation trop métalcore du groupe (notamment en écoutant Elysium) mais ce préjugé qu'on peut avoir après la première écoute s'estompe vite au cours du temps. On découvre petit à petit toute la subtilité des différentes pistes et la qualité propre à 36 Crazyfists.
Le reste de l'album alternera entre très bon, comme l'entêtante Midnight Swim ou Aurora, cependant quelques ratés avec par exemple The Great Descent, trop monotone. L'album se conclu sur The City Ignites, version acoustique de Midnight Swim, une petite perle en grande partie à l'aide de la voix remplit d'émotions de Brock.
Il faut donc finalement avouer qu'il est difficile dès les premières écoutes de s'imprégner de ce léger changement de style, encore plus orienté métalcore tout en gardant ses racines néo le tout englobé dans le style que 36 Crazyfists a réussi à se forger avec les années. Les premières écoutes montraient un album trop linéaire mais des écoutes prolongées permettent d'en faire ressortir le relief.
On attend déjà le 4ème...
MP3 : I'll Go Until My Hearts Stops
Un très bon album.
A écouté !!