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Biographie

1349

1349 est formé en Norvège en 1997, à Alvheim précisément, de l’initiative de Tjalve (guitares) et Seidemann (basse) qui rencontrent Balfori qui fera lui aussi de la guitare au sein de la formation. Dans la foulée, le groupe enregistre une démo qui ne verra jamais le jour et qui impose déjà un premier changement de line-up : Balfori quitte le groupe n’aimant pas la direction musicale qu’il prend.
Un certain Archaon est alors engagé et permet au trio d’enregistrer Chaos Prefferred, deuxième démo qui montre véritablement le potentiel et les envies du groupe. Avec un black metal extrêmement violent et une envie de repousser les limites de la férocité du genre via une vitesse supersonique, le groupe se démarque de ses compatriotes tout en gardant un esprit et une ambiance très norvégiens. C’est à ce moment précis que le groupe va connaître le plus grand tournant de se carrière en recrutant la légende vivante qu’est Frost (Satyricon) le temps d’un ep, batteur de black le plus rapide de Norvège voire même du monde. Celui-ci, tellement emballé par ce qu’il entend de la démo de 1349, souhaite même devenir membre permanent du groupe, ce à quoi le combo ne dit évidemment pas non. Grâce à un vrai batteur et surtout une aura grandie, le groupe suscite un intérêt tout particulier, et l’ep éponyme qui sort en 2001 aide grandement le combo à se sortir instantanément de l’anonymat et à signer chez le prestigieux label Candlelight Records.

Dès lors, la route des albums est grande ouverte : 1349 qui sort en 2003 Liberation, brûlot black metal à la violence inouïe, à la vitesse proprement hallucinante et aux côtés crade et intègre très norvégien. 1349 se démarque ici de groupes comme Dark Funeral, plus lisses et enclins à composer des hymnes brutaux mais aussi très propres sur eux-mêmes. La suite n’est que toute logique pour ce groupe qui n’a plus qu’à exploiter le filon qu’il a lui-même créé. Suivent donc dans le même registre Beyond The Apocalypse (2004) et Hellfire (2005), toujours chez Candlelight Records. Durant quatre ans, le groupe se concentre sur les différentes tournées et les autres projets (Satyricon pour Frost). Courant 2009, le combo surprend tout le monde avec Revelation Of The Black Flame, qui s'oriente vers un Black Metal Ambiant sombre et nauséabond, bien loin de la brutalité primaire des opus précédents. 2010 voit le retour de 1349 avec Demonoir, mix entre les parties ambiantes et la brutalité des sorties antérieures.

A noter que le patronyme de 1349 est une référence à l’année où la peste noire s’est propagée au travers de l’Europe, et à notamment touché la Norvège, contaminant plus des deux tiers du pays.

12 / 20
6 commentaires (15.5/20).
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Massive Cauldron Of Chaos ( 2014 )

De deux choses l’une : Soit 1349 a compris ce que l’on attendait d’eux suite à Revelations of the Black Flame et Demonoir, soit les Norvégiens ont eu envie d’un gros retour aux sources de Black Metal et Punk / Thrash. Pour autant, Massive Cauldron of Chaos est, dans les faits, une recette qui était déjà utilisée précédemment, l’aspect « raw » toutefois bien moins présent.

S’il fallait imaginer que 1349 oriente un peu plus son Black Metal vers des rythmiques Punk, en délaissant légèrement l’aspect Brutal Black, on aurait pu imaginer que le combo prendrait inspiration sur Darkthrone. C’est chose faite par moment (« Mengele’s »), lorsqu’on ne retourne pas aux sources d’un Black metal sans concessions : Une haine abjecte se meut au travers des huit compos, allant jusqu’au tréfonds de « Godslayer », sans doute le titre qui alterne le mieux entre plans malsains et aspects brutaux.
Puisqu’il est l’un des moteurs de 1349, parlons sur quelques mots du jeu de batterie de Frost. Impeccable, précis, il ne fait nul doute que le rouleau compresseur du musicien renverse tout sur son passage (« Slaves ») mais sait aussi intégrer ces aspects plus Thrashisés dans le ronflement de son instrument (« Mengele’s »). L’un des autres atouts du groupe se révèle être le frontman : même si l’on reste vocalement dans un domaine connu, il donne une sensation impie à l’ensemble, parfois virulent et à d’autres moments incantatoires.

Après ce premier constat presque idyllique, il faut toutefois remettre l’album dans son contexte. MCoC intervient en tant que sixième album du combo, après un Brutal Black et quelques expérimentations sonores Ambiant. Il traîne donc derrière lui un parcours artistique qui le rend trop prévisible : 1349 se lance dans ce que l’on connaît, avec un style impeccable et totalement maitrisé, mais sans volonté de capter l’auditeur. Nul doute que les compos de MCoC seront efficaces en live mais il est plus délicat d’apprécier sur album, notamment car certains titres rappelleront les premiers Satyricon, ne seront pas assez directs (« Godslayer » aurait pu aisément être amputé de deux minutes, tout comme « Exorcism ») ou manqueront d’une véritable hargne artistique.

Massive Cauldron of Chaos n’est pas un mauvais album en soit, il est juste assez fade face à Hellfire ou Liberation. Le combo a su marquer les esprits à l’époque, toutefois la recette manque ici d’intérêt si l’on se réfère au reste de la discographie car les deux opus précédents osaient, au risque de décevoir. MCoC revient au source, sans grande conviction.

A écouter : Mengele’s - Exorcism
13.5 / 20
1 commentaire (13.5/20).
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Demonoir ( 2010 )

1349 n'a que peu fait dans la dentelle. Ni dans la poésie d'ailleurs, du moins sous sa forme la plus enjôleuse. C'est un peu comme demander au Marquis de Sade de décorer un livre pour enfants : on sait que le résultat sera sanglant, si ce n'est pas carrément baignant dans le sang. 1349 a vraiment la classe à ce jeu là, puisque les Norvégiens jouaient un black primaire, brutal, sans concessions (le black en fait-il véritablement ?). Et puis il y eu Revelations Of the Black Flame, l'album qui cassa ce rythme maintenu tant bien que mal par Frost, celui qui s'orienta vers un son plus Ambiant, moins direct mais tout aussi glauque. Résultat mitigé, avec nombre de détracteurs, mais 1349 a décidé de ne pas rester sur ce sentiment en revenant avec Demonoir.

Un peu étouffé par le succès du dernier Watain, ce nouvel album a pourtant tout ce qu'il faut, en apparence, pour réussir. Un son brut de décoffrage, qui cache une partie rythmique ronflante (Psalm 7:77, Pandemonium War Bells) et un chant comme au premier jour de Liberation. Quant aux guitares, elles sont toujours aussi incisives, illustrant parfaitement ce sentiment d'horreur décadente et explosive qui fit le bonheur de nombreux fans. Demonoir, si l'on s'arrête ici, s'avère un très bon cru, avec une musique toujours aussi directe qui flirte avec la période d'or du combo (Liberation / Hellfire).
Pourtant, même en quelques titres, 1349 arrive parfois à s'essouffler : la fin de Atomic Chapel, qui s'embourbe dans un chant soupiré irritant, ou encore (et surtout) les interludes qui cassent l'homogénéité du disque. Cela pourrait passer inaperçu si la moitié de l'album n'était composé de ces "Tunnel Of Set" qui au final plombent plus le disque qu'autre chose tant le résultat peine à égaler Revelations of The Black Flame sur la qualité de ces parties plus posées mais tout aussi obscures.

Demonoir va sans doute rassurer les vieux fans du combo de Black Metal. Du violent, du malsain, de l'agressif, il y en a. Mais le fait d'avoir utilisé, entre chaque titre, des pistes plus ambiant (et surtout d'une qualité très inégale) ne sera néanmoins pas du gout de tout le monde, laissant à peine 6 titres de pur black titiller l'auditeur. Résultat en demi-teinte en somme, ce qui est fort dommage car le groupe a déjà prouvé être capable du meilleur (ou du pire, selon votre point de vue).

A écouter : sans les interludes.
15.5 / 20
2 commentaires (17.5/20).

Revelations of the Black Flame ( 2009 )

Revelations Of The Black Flame est un album plein de surprises. 1349 jouait sur Hellfire ou Beyond The Apocalypse un brutal black sans concessions, mais les norvégiens reviennent ici avec un album de black ambiant. En somme, tout ce qu'on ne pouvait pas attendre du groupe. Bon, les puristes ne seront pourtant pas déçus, quelques bons vieux riffs bien gras viendront s'incruster dans cette messe noire.

1349 abandonne le brutal black primaire et se la joue un peu Darkthrone, puisant dans l'essence du black sans utiliser les sons tant attendus. On retrouve même quelques riffs familiers avec un gros relent punk sur la partie rythmique (Serpentine Sibilance, Maggot Fetus... Teeth Like Thorns), tout en ayant, ce qui n'est pas un mal, une dimension plus mystique tel Deathspell Omega. Malgré cela, 1349 ne se lance pas dans une étude de la relation Dieu / Humain comme l'ont fait les français, mais pose toujours ses mots crus et sadiques avec un vague sourire cruel.

Mais ce qui compose la majorité de l'album s'avère être une sorte d'ambiant dronisant (on pensera par exemple à Teeth Of Lions Rule The Divine pour l'ambiance necrosée ou à Sunn O))) pour la dimension mystique). Que ce soit Set the Controls for the Heart of the Sun (étonnante reprise de Pink Floyd) ou Horns, 1349 peaufine ses ambiances, de manière à ce que chaque son aie une répercussion sur l'auditeur : peur, angoisse, ...
Malgré tout, 1349 n'oublie pas sa haine, sa violence, cette torture de l'être que le groupe porte aux nues. Elle se ressent ici plus qu'elle ne se subit, que ce soit dans l'atmosphère de Misanthropy ou dans les riffs nauséabonds qui peuplent Revelations Of The Black Flame.

Néanmoins Revelations Of The Black Flame possède aussi quelques défauts. Les 45 minutes passent bien trop vite, surtout que chaque morceau amène une ambiance bien particulière, cassant parfois le rythme du disque (les blancs entre les morceaux ambiant auraient sans doute mérité d'être plutôt supprimés au profit de transitions plus douces). En sus, quelques riffs familiers font leurs apparitions : Serpentine Sibilance rappelle par moments Sculptor Of Flesh un poil ralenti tandis que le chant de Maggot Fetus... Teeth Like Thorns est trop typé Darkthrone.

Album surprenant, Revelations Of The Black Flame s'apprivoise petit à petit. Ne pas chercher à saisir l'essence de l'album mais la laisser nous envahir permet de l'apprécier. Oubliez vos attentes, laissez vous surprendre, 1349 réussit ici un coup de maître !

A écouter : Maggot Fetus... Teeth Like Thorns - Set the Controls for the Heart of the Sun