En empruntant le titre de l'album à qui-vous-savez, !!! (chk chk chk) semble afficher clairement ses ambitions pour sa nouvelle sortie. A savoir, en faire un standard pop pour les décennies à venir, et graver son nom dans le marbre de toutes les boites de la planète. A moins qu'il ne s'agisse d'un énième pied-de-nez d'une bande de déconneurs qui nous y a bien habitués par le passé.

Néanmoins, les prétentions FM mises en avant sur Strange Weather, Isn't It (2009, déjà, le temps passe vite), à base de structures simplifiées et d'un sens du catch amplifié, trouvent ici une place au moins aussi importante. Ondulations de base et guitares funky : Dès l'ouverture sur "Even The Water's Cold", Thr!!!er chausse ses pattes d'eph pour la soirée. Plus vivant que son prédécesseur, plus constant dans l'énergie délivrée, l'album est un appel au groove auquel il est difficile de résister ("Get That Rythm Right"). Aux quatre coins du disque, la fièvre fait rage, transformant chaque ampoule en boule à facettes et les miettes de pain en paillettes disco. 

A cela, on y retrouve des sonorités plus actuelles, façon electro de dancefloor, pas chiches pour un sou. On a hâte de découvrir "Slyd" et "Careful" sur la scène, un domaine dans lequel le groupe semble exceller; en témoigne leurs dernières prestations à La Route du Rock et à Rock en Seine cet été. Leur discographie est clairement taillée pour. "Careful", on y revient (il n'y aura pas un craquage façon "Lucid Dreams" de Franz Ferdinand dans les deux dernières minutes?), progresse très bien sur fond de bidouillages électroniques appuyés et de beats étouffés et offre une synthèse qui comblera tout le monde avec "Station (Meet Me at the)", parfait morceau post-rupture extraverti à l'énergie contagieuse et libératrice ("Well, I say, forget him, forget her / There ain't nothing lasts forever / Don't marry anyone that don't like The Beatles / Don't marry anyone, it'll work out even better").

!!! a ainsi construit son assise (environ jusqu'à Myth Takes, 2007) sur des titres à rallonge en grande partie improvisés, aux constructions folles ("Bend over Beethoven", "Me And Giuliani down by the Schoolyard" sur Louden up Now), qui mêlaient habilement la rage punk et une rythmique funk habitée. Plus récemment, cette dernière a pris le dessus en l'intégrant à des morceaux pop plus calibré, pas moins efficaces. Il en résulte une dynamique plus concentrée et un plaisir dansant plus évident. A ce titre, !!! réussit sa transition sans sacrifier à la fête. Si certains titres restent en retrait, permettant de souffler comme le premier single "One Girl/One Boy" trop évident, l'ensemble est fait pour vos nuits endiablées.

Pas de toute, lorsque vous enlèverez vos chaussures de bowling après un 9e strike (le dernier était un spare, pas de chance) et quitterez la piste aux étoiles, !!! risque bien de continuer à provoquer des déhanchements incontrôlés par intermittences. En attendant le prochain live pour remuer ses petites fesses rondes.