Qu'est-ce que l'équipe a écouté ces derniers temps ? Du neuf et des vieilleries, du Metal, du Punk, ou tout autre chose. C'est à découvrir dans ce nouveau numéro de Metalorgie Monthly.
Le mois de septembre de...
… Pentacle
Tides From Nebula - Aura (2009)
Cela faisait un bout de temps que je n’étais pas revenu sur le tout premier et fantastique album des polonais de Tides From Nebula. Leur Post-Rock énergique bien teinté de groove et d’une force métallique est toujours aussi jouissif avec cette influence de Pelican que l’on peut retrouver dans certains riffs. Il y a un vrai talent et soin d’écriture dans ce disque, tout comme un bon paquet de mélodies hyper belles et touchantes et ils savent envoyer des moments franchement bagarre. Cet album est un peu la synthèse du côté frontal et vif de Russian Circles et de la sensibilité et la douceur d’un Explosions In The Sky. En définitive, des disques de Post-Rock comme ce Aura, il n’en existe pas tant que ça. C’est juste dommage que la suite de leur carrière n’aie pas été à la hauteur de leur excellent premier essai.
Candy - It’s Inside You (2024)
La vitalité de la scène Hardcore actuelle est indéniable. Ce troisième disque de Candy le prouve également et démontre que le quatuor de Richmond sait se renouveler intelligemment. Enfin intelligemment, It’s Inside You, reste un bon gros pétage de rotules sans autre forme de procès, mais il apporte de nouveaux éléments chez Candy et cela passe notamment à travers de sonorités Indus / Electro dans les compositions. Aucune chance que ça “popise” les compositions, à l'inverse, ça diversifie, modernise et rend tout aussi méchant le propos de Candy. Tu peux penser à Code Orange par moment, à Slipknot ou même Enter Shikari ou Rob Zombie, tout en gardant une vraie base Hardcore véner et sérieuse. A mon sens, ils bousculent autant les codes que peuvent faire Knocked Loose et c’est génial et vivifiant.
Lamp Of Murmuur - Saturnian Bloodstorm (2023)
C’est le troisième effort de Lamp Of Murmuur qui commence à quitter les sphères du Black Metal pour personnes vraiment renseignées et s’ouvrir à un public plus large. Alors ça reste quand même du Black Metal old school typé 90’s mais ce Saturnian Bloodstorm s’ouvre sur des tournures mélodiques particulièrement réjouissantes. Pensez le Immortal période At The Heart Of Winter et vous êtes en plein dedans. Si tu écoutes le premier titre, Conqueror Beyond The Frenzied Fog, impossible de ne pas y faire référence. J’aime beaucoup aussi ce disque pour le fait qu’il me rappelle le Thrash / Black Metal mélodique d’un Inquisition par exemple. On y trouve une vraie hargne du Black Metal, froideur épique, tout en restant riffé, mélodique et lisible. Un super disque qui me réconcilie avec le genre !
… Rillettes
Cyanic - Litanies Of Lust Unholy (2012)
Celui-là, vous ne l’avez pas vu venir. Et moi non plus, à l’époque. J’ai découvert ce petit joyau à sa sortie, en trainant sur des blogs Metal qui postent des chroniques plus ou moins pertinentes. On me vante les mérites de cet album d’une formation inconnue, qui ne paie pas de mine. Je clique sur le lien. Et paf, dans les gencives. Dès le tout premier riff de Endless Scorn, on part pour vingt-six minutes de Death / Black / Grindcore à fond la caisse, technique et sauvage. Ça riffe à tour de bras, ça alterne entre accélérations Black Metal malsaines et harmonies Death Metal technique. Vingt-six minutes, douze titres. Après ça, le groupe ne sortira pas d’autre album, rien qu’un split et une démo avant de sombrer dans l’oubli. Vous en faites pas les gars, vous êtes toujours dans mon cœur.
… Marine
Epica - Epica vs. Attack On Titan Songs (2018)
Si on fusionne deux choses super bien ensemble, ça fait quoi ? Un banger ultime ! Epica a profité de sa prestation live du Symphonic Synergy, dont deux concerts se sont tenus les 19 et 20 septembre aux Pays-Bas, pour jouer pour la première fois en live Crimson Bow And Arrow, issu donc de cet ep. Evidemment, ça m’a donné envie de replonger dans l’anime directement, d’autant plus que je n’ai toujours pas fini… Le principe ici : arranger des morceaux d’intro de l’Attaque des Titans, déjà bien épiques, en version encore plus super épique. Quatre titres qui envoient du lourd et donnent le courage d’affronter la rentrée !
...Skaldmax
Radiohead - Pablo Honey (1993)
J'ai plongé dans Radiohead il y a une douzaine d'années avec le classique OK Computer et son successeur Kid A. Ces deux-là m'ont suffi et ont résonné dans mes écouteurs tout un hiver. Même chose, quelques années plus tard, avec la claque A Moon Shaped Pool : je suis resté purement monomaniaque du disque sans vraiment écouter ses prédécesseurs. Mais récemment atteint d'une soif intarissable (la faute notamment à The Smile, autre projet de la paire Yorke / Greenwood), j'ai enfin rattrapé mon retard. Notamment avec ce Pablo Honey, encore loin des pendants plus expérimentaux du groupe. Car si les anglais excellent dans la recherche sonore, ils ont aussi été capables de composer des perles de Rock Alternatif 90's sur ce premier album. Eliminons d'emblée Creep (qui peut encore entendre ce morceau ?) au profit de tubes comme Anyone Can Play Guitar ou Ripcord. Vous voulez quand même de la nostalgie ? Prove Yourself, I Can't ou la montée incroyable de Stop Whispering vous combleront de spleen. On retrouve même sur Lurgee des ambiances Emo que n'aurait pas reniées American Football. Bref, si Radiohead vous a semblé trop hermétique jusqu'à présent, vous avez là une autre belle porte d'entrée.
Thin Lizzy - Black Rose (1979)
Thin Lizzy, c'est franchement la classe. Du Hard Rock jamais lourdingue ou gratuitement démonstratif (on a pourtant un Gary Moore à la guitare, pas vraiment réputé pour jouer comme un manche). Au contraire c'est bien affuté, groovy, dansant, avec des riffs mélodiques parcimonieux et au service des morceaux. Aidé par sa belle pochette, Black Rose a récemment rejoint les excellents China Town et Thunder&Lightning sur mes étagères. Hasard des visites chez le disquaire, j'ai signé une troisième fois (et à l'aveugle) pour la qualité irlandaise. Le résultat est sans appel, ce disque s'adopte dès les premières écoutes : Waiting For An Alibi (ces chœurs!) et Got To Give It Up sont dangereusement addictives et risquent de vous faire chanter sous la douche. Même la ballade (Sarah) est plus que réussie, un des meilleurs passages de Black Rose. Il me tarde de croiser d'autres Thin Lizzy dans les bacs à disques.
Tiens, le Epica vs. Attack On Titan Songs, je ne l'ai pas réécouté depuis sa sortie ; c'est peut-être parce que je ne connais pas les openings en question (lu le manga, pas regardé l'anime), mais il ne m'avait pas fait forte impression. Je devrais peut-être lui redonner une chance.
Et maintenant, j'ai aussi envie de retenter Thin Lizzy, jusqu'à présent ce que j'en ai entendu m'est toujours passé au-dessus de la tête.
De mon côté :
Whitesnake - Flesh & Blood (2019) : je n'en attendais pas grand-chose, finalement c'est une bonne surprise. Rien de bien nouveau, mais suffisamment efficace pour ne pas me donner aussitôt envie de revenir à 1987.
Journey - Infinity (1978) : sorti de Escape et Frontiers (que j'aime beaucoup), je ne connais à peu près rien de Journey, mais à l'occasion d'en découvrir un peu plus, je ne me fais pas prier. Mouais... Pas que cet Infinity soit mauvais, mais un peu chiant quand même.
Ophidian I - Desolate (2021) : ce n'est peut-être qu'une impression, mais Spiral To Oblivion me rappelle furieusement une musique de jeu vidéo. Sauf que pas moyen de retrouver lequel. Ça m'agace.
Ah, et sinon le disque est très sympathique.