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Metalorgie Monthly : Juillet 2024

Qu'est-ce que l'équipe a écouté ces derniers temps ? Du neuf et des vieilleries, du Metal, du Punk, ou tout autre chose. C'est à découvrir dans ce nouveau numéro de Metalorgie Monthly. 

Le mois de juillet de…

OonaInked

On repart sur les révisions de festivals, cette fois-ci, du Radar. À l’heure où vous lirez ces quelques lignes, je serai probablement toujours à Manchester en train de visiter d’anciennes bibliothèques, mais en ressassant les souvenirs encore frais d’un chouette week-end. Désolée, je ne vais pas saucer les gros nom du Metal comme TesseracT ou Leprous.

Kyros - Mannequin (2024)
Excellente découverte, particulièrement ce tout nouvel album ; est ce qu’on est en train de voyager dans l’espace infini ? Est ce qu’on est coincé.e dans un jeu vidéo à la Robot Unicorn Attack ? Je laisse le champ libre à l’imaginaire individuel. C’est frais, c’est peps, y’a du cuivre et du synthé gras pour la 80’s touch qu'on aime, et “progressif” dans tous les sens du terme, que ce soit le genre ou la gradation dans l’intensité. Mais n'ayant pas envie de trop vous en dire avant mon report, je vous inviterai seulement à écouter Illusions Inside et Liminal Space ;)

Dirty Loops - Phoenix (2020)… mais en vrai, toute leur disco
Entre les collaborations avec Quincy Jones ou Corey Wong, les suédois ont connu un succès exponentiel, ayant une mainmise dans un peu tous les genres : Pop, Funk, Jazz, you name it, leur style de base reste inspiré des plus grands, comme Michael Jackson ou Stevie Wonder, tout en restant très Metal-friendly, ce n’est pas pour rien qu’ils sont en tête d’affiche pour la deuxième fois. :)
Des virtuoses d’une justesse sans faille, des showmen incroyables en live, bref, allez au pire les écouter, au mieux les voir.

Future Static - Liminality (2023)
Si vous cherchez un groupe alternatif avec une chanteuse à mi-chemin entre l’intensité d’un Paramore et d’un Spiritbox, n’allez pas plus loin. Probablement victime de la pandémie, Future Static enchaînait quelques singles par ci par là mais c’est avec ce premier opus que le core du quintet australien a traversé les frontières pour faire parler de lui dans l’hémisphère nord, et iels ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’une tournée européenne suivra leur passage au Radar. Hâte de voir leur évolution !

Zbrlah

Wilderun - Veil Of Imagination (2019)
Ça fait des années que je me dit qu’il faudra que j’en fasse une chronique, sauf que ça n’arrive jamais (pour des raisons totalement dépendantes de ma volonté et que je peux parfaitement anticiper - le manque de détermination pour s’y atteler et la peur de ne pas réussir à rendre justice à un tel chef d’oeuvre). Bref. Un format plus informel semble plus adéquat et du coup on dit monthly aux Metalorgie Merci.
Wilderun, c’est avant tout une sorte de death mélodique progressif, mais qui tire plus sur le mélodique et le progressif que le death. Imaginez les vieux Opeth, mais avec encore plus de contrastes, plus de passages atmosphériques, des moments contemplatifs qui s’étirent, de la narration… Et le tout avec une approche symphonique. Pas “symphonique à la Epica” avec une surcouche clavier et du chant soprano, non non non. Ici on est sur du symphonique intrinsèque, impossible à décorréler des titres. La dimension sympho se ressent jusque dans la structure et l’écriture. Les arrangements, tantôt discrets et tantôt grandioses, sont pensés comme une bande originale de film dans laquelle s’intègre aussi la composante death mélo. Lancez l’intro de Far From Where Dreams Unfurl et vous comprendrez en quelques instants. En un mot comme en cent, Wilderun c’est une des écritures les plus matures et abouties que j’ai écouté, “like, ever”.
Quant à Veil Of Imagination, eh bien… c’est probablement le meilleur album de Wilderun. En attendant d’en faire une chronique (qui se soldera inexorablement par un 20/20) dans laquelle je développerai plus en détail sur l’album, au moins j’aurais préparé le terrain.

Savant - Protos (2014)
Vous trouvez que je ne parle que de prog ? Trop, même ? Beh moi aussi, et du coup hop ça part en contre-pied sur une réécoute, de longues années après la dernière fois où je m’y étais penché, de cet hybride entre électro, drum’n’bass et rock sur fond de space-opéra. Connu pour son talent dans les musiques électroniques au sens large, Savant montre ici qu’il sait toucher à tout, en diluant son cocktail habituel dans une musique plus organique, avec de vraies guitares et bien plus de chant que d’ordinaire. Comme dans un Star Wars alternatif et absurde, on navigue ici entre la techno boom-boom pour scènes d’action (Nebula, Prototype), du chill rock posé qui donne envie de se dandiner à travers le cockpit (Man Of The Law, Spaceheart), des brûlots énergiques et presque débiles où les guitares saturées rencontrent synthés, samples, machines, et droïdes de protocole (Laser Sharks, Super Sheriff, Rider In Red)... Un petit bonheur de musicalité moderne et de second degré.

Wohosheni

Hanabie - Reborn Superstar! (2023)
Mon concert le plus attendu de l’été, c’était les Japonaises aussi kawaii que destructrices de Hanabie (prononcez “Ha-na-bi-É”). Il fallait donc bien faire quelques révisions pour profiter sérieusement du show. La musique de Hanabie est un mélange de sonorités J-pop et autres geekeries électronisantes avec du gros son metalcore bien vénère. Avec Reborn Superstar!, les Japonaises proposent un second album parfois un peu inégal mais qui brille par ses tubes tels que le jouissif  Pardon Me, I Have to Go Now (お先に失礼します。), single qui les a propulsées sur le devant de la scène internationale. Pas spécialement fan de J-pop en général, c’est plutôt la solidité et la méchanceté des passages metalcore qui m’ont d’emblée séduite chez Hanabie. L’hybridation de genre crée assurément des contrastes originaux parfaitement maîtrisés. Et qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il tombe de la foudre (spéciale dédicace au show diluvien du Plane’R Fest), Hanabie est diablement efficace pour nous faire bouger.

Ulver - Hexahedron (2021)
Voilà un album qui met dans le flow : enregistré pendant l’un des deux soirs de représentation artistique commissionnés par le Henie Onstad kunstsenter, célèbre centre d’art norvégien, Hexahedron porte les ambiances ulveresques entre subtiles atmosphères électroniques, trances habitées de dark wave, répétitions étirées jusqu’à perdre le fil. La prestation d’Ulver y est dans la continuité des productions de ces dernières années, nous offrant là un cinq pistes sans réelle surprise pour qui connaît bien le groupe, mais pourtant irrésistible à sa manière : on embarque pour une heure, au risque de ne plus vouloir en sortir et de se mettre à l’écouter en boucle (true story).

Néboas - Otros Claros Del Bosque (2023)
Ces derniers temps, on m’a obligée à écouter du hardcore plus que de raison et j’ai donc dû aller mettre mon nez dans le dernier album des espagnols de Néboas. Alors ça screame, évidemment, de manière salement propre avec des fréquences qui partent dans tous les sens bien comme il faut. Un peu trop d’oxymores déjà ? C’est pas fini, car instrumentalement Néboas manie l’art du sombre lumineux avec brio, emplissant l’air de riffs lourds et agressifs avec ce je-ne-sais-quoi de mélodique dans les haut médiums qui vient éclaircir le paysage sonore et qui fait que non, malgré l’intensité émotionnelle qui emplit ce disque, on ne pourra pas s’effondrer tout à fait en l’écoutant. La prod’, de qualité, est compacte sans être trop dense. Bref, je cesse de tourner autour du pot de la métaphore filée : Néboas sait l’art de cultiver ses clairières au fin fond de la forêt.

Maxwell

Machine Head - Burn my Eyes (1994)
Après leur passage au Hellfest dont nous n’avons entendu que quelques bribes après le set de Biohazard, et ayant entendu Davidian en live, j’ai ressenti cette envie de me replonger dans le premier opus de Machine Head. Je n’ai beau apprécier que modérément la discographie globale de Robb Flynn et ses sbires, Burn my Eyes reste un bon album, une proposition forte pour 1994 qui continue trente ans plus tard de faire se déplacer les foules pour voir le groupe qui l’a interprété. Une guitare qui tronçonne des riffs à la pelle et un batteur éclairé en la personne de Chris Kontos qui ajoute beaucoup de groove tout en habillant habilement les hachures de rythme des cordes, les sublimant en un thrash précis, moderne (pour l’époque) et éclairé. Écoutez les premières minutes de Davidian pour en être convaincus à jamais, Blood for Blood pour la pile électrique qu’elle est, et A Nation on Fire par exemple pour comprendre comment une simple mélodie de guitare peut devenir une chanson grâce à un batteur de génie.

Infectious Grooves - Groove Family Cyco (1994)
Moins connu que sa grande sœur Suicidal Tendencies, je vous mets cependant au défi de ne pas être transportés par le groove funky de la basse de Robert Trujillo au sommet de son art, (avant qu’il ne décide de reprendre Indochine par exemple). Des sonorités percussives, rapides et tonitruantes portées par Mike Muir en roue libre et sur lesquelles Dean  Pleasants s’est autorisé à sortir le delay, le flanger et la wah wah. On est dans le plaisir direct, ce bonbon sucré et acidulé qui vous fait ressentir l’instant présent. Si jamais vous faites partie de la jeune génération et voulez plonger rapidement dans les années 90, c’est l’album parfait. Et si vous faites partie des plus mûrs, et souhaitez vous rappeler ce pinacle de la vie libre et fun qu’étaient les 90s, c’est également ce qu’il vous faut. Et si, par ailleurs, vous souhaitez élargir votre écoute à quelque chose d’actuel, foncez sur le dernier Slope.

System Of A Down - Toxicity (2001)
Avez-vous déjà cherché pendant quelques minutes quoi écouter ? Ce sentiment de recherche stressant qui conditionnera les quelques minutes suivantes. Puis vous finissez par vous dire « Boh … Pourquoi pas ? » Si cette allocution concerne Toxicity et que ça fait des années que vous ne l’avez plus passé, allez-y les yeux fermés. C’est toujours aussi bon. Un voyage musical dans un univers qui n’existe plus et qui a au final n'était qu’une parenthèse de quelques années, là où certains grands noms des magazines des années 2000 les voyaient comme les ayatollahs du renouveau et l’avenir du genre. Alors c’est certes toujours agréable de réécouter les grands titres comme Chop Suey, Toxicity ou Aerials, mais le vrai plaisir revient quand un ATWA, un Jet Pilot ou un Forest vous revient dans les oreilles. Vous vous en souvenez assez pour fredonner les paroles et vous rappeler des enchaînements de riffs et suffisamment peu pour apprécier le coup de frais de ces chansons qui viennent balayer la poussière qu’il y avait dessus.

Body Count - Bloodlust (2017)
Depuis sa sortie, Bloodlust s’est imposé comme le meilleur opus des Californiens, et le temps et les écoutes n’ont fait que confirmer son statut d’album culte du hardcore. Des thèmes profonds, terriblement bien cadrés avec une musique efficace qui vient alourdir le propos. Tout l’album transpire le vécu, dans lequel il est facile de s’identifier et véhicule des propos critiques vis-à-vis de la société qui élèvent le débat sur une réflexion un peu plus poussée. No Lives Matter fait évidemment référence au mouvement Black Lives Matter créé juste quelques années auparavant et a appuyé de son verbiage les événements qui lui ont succédé et qui lui succéderont encore. Loin d’être la seule chanson d’exception sur Bloodlust, This is Why we Ride est un manifeste du hardcore et de pourquoi Body Count font ce qu’ils font, ou encore Black Hoodie qui est un hommage à KRS-One et son « assassins de la police » tel qu’on le comprend en France. 

Pentacle

Apart - Through The Cracks (2024)
J’aime profondément ce groupe depuis que je les ai découverts il y a peu au Post In Paris 2024. Ils me rappellent American FootballTiny Voices, Catherine Baseball et surtout Paerish, la meilleure formation française d’Emo / Shoegaze qui existe actuellement. J’aime leur vibe, j’aime le fait qu’ils soient pratiquement les seuls en France à jouer ce type de musique, ce truc sur la brêche Emo / Indie Rock, de dévoiler nos sensibilités, nos peines, nos amitiés. C’est le texte d’Honest To Myself : “When there was not a single cloud You used to say that we’d always be friends”. Mais les tous les autres morceaux sont supers beaux et l'album est une petite pépite dans le style cette année. Et encore je ne parle même pas du tube fantastique Unsaid que vous chanterez à tue-tête après l’avoir écouté.

Trait D’Union - Adieu La Fête (2024)
L'évènement Post-Punk / Coldwave de 2024 est là. Ce disque me rend profondément triste tellement il est juste dans ses textes et dans sa musique et Perdant Magnifique donne juste envie de bouffer 5g d’antalgiques. Nous ne sommes rien, nous sommes nul.les et dans tous les cas on vit par procuration. Il y a bien qu’Edee ou Adieu La Fête qui redonnent espoir avec ces beats technoïdes. J’aime Dernier Regard pour son ton enjoué comme Nique L’Avenir pour son côté politique avec son “nique l’avenir nique la patience, nique la foi, l'amour et la souffrance, nique ta santé mentale ta condescendance, nique l’avenir et nique la France”. 
Pas loin du meilleur album de l’année pour les personnes shlags. De toute façon : un escargot sur un tapis roulant, ça ne peut pas marcher.

Basement - Colourmeinkindness (2012)
Basement est un groupe iconique de la scène Emo / Indie Rock / Pop Punk anglaise. Quand je les découvre à l'Outbreak, je les connais à peine, mais après un concert d'anthologie, et l'écoute de Colourmeinkindness, je me rends compte à quel point Basement est important. Important car ils ont tout compris dans la synthèse d'une scème Emo / Punk 90's qui vient bouffer des trucs mélancoliques, dans l'efficacité de la Punk Rock et ou ça vient chialer parce que trop Emo pour être des bonhommes. Dans tous les cas, cet album est fantastique pour être un super condensé de styles et il contient un tube intersidéral : Covet, qui fera pleurer tout le monde. 

Rillettes

Mico - Zigurat (2022)
A force d’écouter des albums les un à la suite des autres sans leur accorder trop d’attention, on laisse passer des petites perles. Des disques qui méritent bien plus d’attention qu’on n'a daigné leur en donner lors de la première ou deuxième écoute. C’est précisément le cas avec cette bombe de Black/Crust/Grind que j’ai laissé dormir 2 années avant de lui offrir mon attention pleine et entière. Alors, c’est très simple : on met la tête dans un conduit de cheminée couvert d’une épaisse couche de suie et on s’enfume pendant 45 minutes. On suffoque, on tousse, ça pique, ça brûle. Pas un neurone, pas un point de QI dans ce Zigurat qui, pourtant, est remarquablement bien composé et rythmé. Ca fait du bien de poser le cerveau pendant les vacances.

Mid-Air Thief - Crumbling (2018)
Bon, là je vais pas me faire que des copains avec cet album. D’après Wikipédia, il s’agit de “folktronica”, genre qui mélange musique folk et éléments de musique électronique. En soit j’y connais rien du tout. Je suis tombé amoureux de cet album pour le soin incroyable apporté à l’orfèvrerie des morceaux : la multitude de textures apportée par l’utilisation de modules analogiques, les effets sur les voix aériennes et mystérieuses, la formidable dynamique et l’étrangeté des paysages musicaux dessinés par la formation coréenne. 
Il s’agit, à l’inverse de Zigurat dont j’ai parlé juste avant, d’un album surcomposé et mixé, extrêmement intellectualisé et soigné. On pourrait le comparer aux travaux de Massive Attack qui, même s’ils officient dans un style différent, ont une approche similaire de la composition et de la fabrication de la musique. 

Wormed - Omegon (2024)
Mes petits bébé espagnols favoris ont pris 5 ans pour donner une suite à Metaportal, leur précédent EP qui était dans la parfaite continuité de leur carrière : un brutal death efficace, un peu technique et globalement très bien foutu. Omegon pousse les curseurs de la technique et de la dissonance plus loin que ce à quoi le groupe nous avait habitués auparavant. On retrouve ces gros paquets de riffs qui sont balancés pêle-mêle dans un chaos organisé assez propre à Wormed, mais cette fois-ci on trouve une volonté d’éclaircir un peu le bazar et d’ajouter des structures plus alambiquées. Pas de doute, c’est toujours du brutal death (vraiment pas loin du slam death d’ailleurs), et y’a effectivement des éléments qui viennent donner un peu de consistance à tout ce bazar mais Wormed ne se trouve toujours pas dans la même classe que les groupes les plus crétins et techniques (Brain Drill, Defeated Sanity entre autres) ce qui donne à Omegon une facilité d’écoute assez inédite pour le style. En un mot comme en cent : c’est un absolu banger.

Euka

Spiritual Cramp - S/T (2024)
Tiens, j’avais oublié de parler de ce disque de Spiritual Cramp. J’étais carrément passé à côté de la sortie du disque à sa sortie, rattrapé par une écoute tardive sur les recos de mon tatoueur. Donc dans le genre Post-Punk dansant, avec un frontman charismatique et pas mal d’années d’expérience au compteur, le combo se pose avec une assurance presque déstabilisante (City on Fire, Can I Borrow Your Lighter?). Franchement, il se glisse sans soucis dans ma playlist de l’été.
Mon seul regret ? Que Blowback effleure les trois minutes alors que c’est censé être le tube du disque à mes yeux. 

Médine - Démineur (2015)
Bon, on va parler Hip-Hop (même si on est sur Metalorgie, ne soyons pas sectaires). Pas le plus récent opus du musicien (neuf ans depuis la sortie de Démineur tout de même) mais il n’a pas vieilli pour moi. Ouvert par Reboot et ses samples issus des détracteurs de l’artiste, il brille sur Grand Médine. Des punchlines assez directes (« Après moi y'a plus de classiques, sauf les manufacturés Reeboks / J'fais pas de rap pour qu'on l'écoute, j'fais du rap pour qu'on le réécoute »), des thèmes qui restent malheureusement d’actualité (Gaza Soccer Beach) ou qui parlent d’une remise en question (#faigafatwa), couplés à des instrus qui évoquent le Supreme NTM.

Grand Froid - Sacred (2024)
Hardcore Crustisant fondé par d’ex-I Am A CurseGrand Froid c’est la patate que tu te prends quand tu veux écouter un héritier de Cursed. Il faut dire qu’entre la prod bien grasse, l’ouverture via a eulogy of treachery donne le ton jusqu’au a reckoning of affliction. Le trio donne la sensation de jouer une course contre la montre, entrecoupée de larsens, cris et sueur. On retrouve néanmoins ce que l’on avait connu précédemment via I Am A Curse (la montée en charge de a consideration on imperatives), avec ses cassages de nuque (a discourse of supremacy). Un vrai bonheur, assez agressif mais qui correspond totalement à l’esprit Hardcore du groupe.
Et au-delà du disque, c’est tout aussi intense en live.

Skaldmax

Entombed - Wolverine Blues (1993)
Il y a une poignée de riffs qui restent mariner dans ma boîte crânienne en permanence. Ils sont suffisamment accrocheurs pour ressurgir quand bon leur semble et faire leur loi. In The Trenches de Dying Fetus, Dragonaut de Sleep ou Full Of Hell d'Entombed peuvent en quelques notes prendre le total contrôle de cerveau. J'ai donc été contraint et forcé de me repasser Wolverine Blues, compromis parfait entre Hardcore, Death Metal et Rock 'n' Roll parfum essence et whisky. Pour qui en douterait, rien n'a bougé, ce troisième disque de Entombed tient toujours sacrément la marée. Outre le son épais des Suédois, LG Petrov signe des titres hyper incarnés, comme hurlés à la mort au milieu du chaos. Il faut écouter Out Of Hand ou Contempt, crachés avec fiel à la face du monde. Wolverine Blues est un sans faute qui rivalise avec ses deux prédécesseurs, les excellents Left Hand Path et Clandestine

Sorcerer - Devotion (2024)
À défaut de les avoir vus au Hellfest, j'ai rattrapé mon retard concernant Sorcerer. Grand bien m'en a pris : le groupe parisien délivre un Hardcore qui sait se rendre mémorable avec des échappées mélodiques discrètes mais appréciables. Ça se joue dans les guitares, avec quelques notes plus claires qui surnagent, mais aussi dans ce chant qui flirte avec le Screamo. Alors que je m’ennuie assez vite sur le Hardcore 100% pur jus (car souvent répétitif, voire générique dans le pire des cas), il y a ici assez d’ingrédients (des bribes de Metal, de Post-Hardcore) pour varier les ambiances. Mention spéciale à Fortress, titre plutôt mid-tempo qui fait monter la tension jusqu’aux « Fortress ! Fortress ! » répétés à l’envi. Bref, une belle découverte, et encore une jolie prise de guerre pour le jeune label Frozen Records (AbductionSang Froid, Nature Morte,…).

Metalorgie Team (Août 2024)

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