Les Albums de la Honte

Des albums mauvais, il en existe des tas et il en sort de nombreux chaque semaine. Le but de cet article n’est ni de répertorier tous les albums Metal éclatés au sol qui sont sortis depuis la création du genre (tâche absolument impossible et d’une vacuité sidérante) ni de défoncer gratuitement une jeune formation de (insérer le village de votre choix) qui joue un énième album de Death Metal sans intérêt. Ici, on va plutôt parler des sorties de piste de groupes connus et reconnus, de disques qui, parfois, même avec les meilleurs arguments du monde, semblent quand même bien difficiles à défendre, mais qui font tout de même partie de l’histoire de ces groupes. Certains ont même parfois été un peu injustement taclés parce que le style pouvait ne pas plaire à leur public au moment de la sortie. Plutôt que d’en faire un listing chronologique façon top dix des pires albums du Metal - le cinquième va vous étonner) on a préféré prendre quelques exemples des années 80 jusqu’à des sorties récentes pour illustrer quelques points qu’on jugeait intéressants. Comme d’habitude, une playlist se trouve en fin d’article, pour vous faire une idée de quoi on parle autant dans le mauvais que dans l’étonnamment bon.



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Le Glam Metal ça a été sans doute très compliqué et gênant pour un paquet de groupes, mais surtout pour deux d’entre eux dont on va parler ici. La première sortie de piste est attribuée à Celtic Frost, qui a pourtant accouché de notamment deux albums cultes en 1984 et 85 à savoir Morbid Tales et To Mega Therion jouant un Thrash Metal plus extrême aux frontières de ce qui sera plus tard le Death et le Black Metal. Mais lors de leur tournée américaine en 1987 pour défendre Into The Pandemonium, le groupe se dissout à la suite de problèmes financiers et de tensions entre les membres du groupe. Pourtant, le leader Tom G Warrior, réactive Celtic Frost six mois plus tard avec de nouveaux musiciens : Stephen Priestly (Batterie), Oliver Amberg (Guitare) et Curt Victor Bryant (Basse). C’est ainsi que Cold Lake paraît en 1988 chez Noise Records et prend une tournure complètement différente de ce que faisait la formation auparavant en mélangeant du Glam Rock avec quelques légères touches Thrash Metal et une voix qui lorgne du côté de Christian Death. L’album est un échec total, trop commercial et surfant la mode du Glam de l’époque.

L’album sera renié par son créateur des années plus tard au point que Cold Lake ne soit plus édité à la demande du groupe (il n’est pas non plus sur Spotify). Tom G Warrior le juge dans quelques interviews de « Probably The Worst Album Ever Created In Heavy Music », « A Monumental Failure' And An Artistic Embarrassment ». En dehors du style, à l’écoute, Cold Lake est loin d’être aussi abominable de ce qu’on aurait pu s’attendre. Les compositions sont plates, les riffs assez chiants et les 40 minutes étrangement longues, tout comme il devient pénible sur la longueur d’entendre Tom G Warrior essayer de singer un chanteur de Glam. Bref c’est nul, on ne sait pas trop où va Celtic Frost et comme le groupe avait déjà ce statut de groupe culte, parmi les fondateurs du Black Metal, les deux pieds dans le Metal extrême avec une aura « trve metal », on comprend sans mal que l’album se soit pris des montagnes de caca dans la tronche, même encore aujourd’hui. Par contre, son successeur Vanity / Nemesis de 1990 est plutôt bon et revient d'avantage à une formule Thrash Metal sombre sans parler du chef d’œuvre Monotheist sorti en 2006 qui est sans doute l'un des meilleurs albums de Metal extrême existant.


Celtic Frost

Pantera est mondialement connu comme un groupe de Groove Metal avec le style inimitable de son guitariste Dimebag Darrell et la voix de son chanteur Phil Anselmo et deux albums majeurs que sont Cowboys From Hell et Vulgar Display Of Power sortis aux débuts des années 90. Mais avant de se rendre célèbre pour ces deux albums et malheureusement aussi à cause du décès de Dimebag abattu sur scène fin 2004, Pantera a eu un passif moins glorieux dans les années 90 en jouant un mélange de Heavy / Glam Metal en commençant par des reprises de Kiss et Van Halen. Leur premier album Metal Magic sort en 1982 et est édité sur leur propre label tout comme Projects In The Jungle deux ans plus tard. Les disques restent assez confidentiels et Metal Magic est même plutôt correct dans le genre. La différence avec Celtic Frost c’est que Pantera a commencé comme un groupe de Glam inconnu pour venir sur leur approche assez unique du Groove Metal qui les a popularisé. Le fait que leurs trois premiers albums soient décriés vient du fait que leurs fans des années 90/20 sont retombés avec leurs anciennes sorties, s’en moquent et que Metal Magic revienne de plus en plus comme dans les pires albums de Metal, surtout que sa pochette est atrocement laide et là difficile de lui trouver des excuses. Un début de carrière franchement pas terrible, surtout compte tenu de ce qu'a pu produire Pantera dans les années 90, mais c'est à remettre dans le contexte d’un début de carrière surtout qu’à la sortie de Metal Magic, Dimebag et Vinnie Paul étaient âgés respectivement de 17 et 19 ans. Pas si mal pour des ados !

Après le Glam passons au Death Metal avec deux formations dont l’une culte et pionnière du genre à savoir Morbid Angel. L'album Heretic est sorti en 2003 et est jugé assez faible par les fans, puis en 2004 David Vincent, le chanteur originel revient dans le groupe. En 2008, il s'entoure de deux nouveaux guitaristes : Thor Anders Myhren et Myrkskog et c’est finalement trois ans plus tard que Morbid Angel sort Illud Divinum Insanus qui est une catastrophe critique à sa sortie. Huit ans d’attente pour ça se sont sans doute dit les fans à la sortie, car l’opus se révèle être un mélange de Death Metal et d’Electro. Des morceaux corrects tels que Blades For Baal ou I Am Morbid surnagent de choses de mauvais gouts comme Too Extreme ! ou encore Destructos vs. The Earth où l'on dirait un réchauffé gênant à crever de Rammstein sans parler de Radikult qu'on croirait échappé d'un album de Marilyn Manson. Du Death Metal moyen avec des pistes aux influences Electro éclatées, il n’en faut pas plus pour que l’album soit devenu tristement culte et fasse tâche dans la discographie de Morbid Angel.


Pantera

L’autre groupe de Death Metal qui a osé mettre des musiques électroniques dans sa musique c’est Morgoth avec l’album Feel Sorry For The Fanatic (difficile de faire plus approprié comme nom d’album) de 1996. Le groupe, célèbre pour son Death Metal nerveux proche d’un Death ou d’un Obituary avec l’album Cursed de 1991 y délaisse complètement ses racines Death Metal pour venir épouser des formes d’Indus Metal et de Post-Punk ce qui choquera pas mal de fans à l’époque qui verront cela comme une trahison. De la pochette à la voix de Marc Grewe qui semble s’être métamorphosée en celle de Jaz Coleman de Killing Joke, en passant par les tendances Prong, jusqu’à la piste ...And Its Amazing Consquences qui rappelle des tubes Techno des années 90, tout est fait pour dégoûter l’amateur bas du front de Death Metal pur jus. Et pourtant l’album est bon, cohérent, avec une ambiance noire (gothique dirait-on) palpable et on sent que Morgoth fait ce qu’il lui plaît et maîtrise ces nouvelles influences. Malheureusement, le disque sera un échec critique et commercial, amenant les allemands à se séparer deux ans plus tard. Morgoth est revenu avec un nouvel effort en 2015, Ungod, reprenant la tradition Death Metal de ses débuts, tout comme Morbid Angel avec Kingdoms Dischained en 2017 étonnamment. Dommage pour Morgoth que leur audace n’aie pas payé il y a 25 ans de cela.

Le fait de changer plutôt drastiquement de style pas mal de groupe l’ont expérimenté et certains en ont fait carrière de manière très qualitative comme Ulver par exemple tant les albums se suivent et ne se ressemblent pas. Mais pour d’autres, s’écarter un tant soit peu du chemin est un outrage aux fans et mériterait une place sur un pilori. En réalité, tout comme avec Morgoth si on prend l’album en tant que soit, il peut-être plutôt bon et n’a rien de spécialement honteux. C’est le cas pour Carnival Of Souls de Kiss qui est un disque de… Grunge. Lors de son enregistrement fin 1995, début 1996, Kiss se compose alors de ses deux membres originaux : Paul Stanley et Gene Simmons, mais aussi de Bruce Kulick (Guitare) et Eric Singer (Batterie). Mais Ace Frehley et Peter Criss du line-up d’origine qui avaient quitté Kiss au début des années 80, reviennent dans le groupe boosté par une prestation aux MTV Unplugged de 1995. Les musiciens annoncent alors une gigantesque tournée américaine, pour marquer la réunion des membres originaux et qui se doit de dépasser en spectacle tout ce qui a déjà été fait. En quelques mois, la tournée devient la plus lucrative de l'année (150 000 000 $ de profit) et se transforme en tournée mondiale. Carnival Of Souls devient un album avorté, mais parait finalement en 1997, en tant qu'album semi-officiel, dans le simple but de rentabiliser les frais de l'enregistrement, mais aussi de mettre quelques billets vert supplémentaires dans la poche de Kiss jamais avare en profits.


Kiss

Le groupe y joue donc une musique liée au Grunge et au Metal alternatif très à la mode à l’époque alors que le Néo Metal est en train d’exploser à la face du monde. Une pochette qui montre un groupe sans maquillage et artifices, un son proche de Soundgarden, une musique plus sombre, sérieuse, tout en mid-tempo : Carnival Of Souls est l’antithèse de la musique de Kiss qui vénère depuis ses débuts le fun, les filles et la fête. On comprend alors pourquoi l’album soit boudé par les fans qui ne le voit que comme un vilain petit canard. Et pourtant, même s’il est un peu long et qu’il s’essouffle sur la longueur, Carnival Of Souls est un bon disque de Grunge avec d’excellents titres comme Hate, très puissant et colérique ou Rain qui s’aventure vers des riffs Metal lents et épais ou Masters&Slave très entraînant. Même les balades que sont I Will Be There et I Walk Alone sont chouettes. Ecoutez le et redonnez une chance à ce disque !

D’autres formations auront leur album mal aimé des fans parce que différent de leurs productions précédentes. C’est par exemple le cas du Diabolus In Musica de Slayer paru en 1998 qui apporte une grosse dose de Groove et Néo Metal dans leur Thrash. La musique de Slayer se veut ralentie, plus sombre et plus lourde et l’album est décrié à sa sortie, alors qu’en réalité il est plus que correct. Loin des classiques intemporels des années 80, de la fureur et de la hargne de ce qu’est Slayer « par définition » mais pris en tant que tel, il se défend honorablement. Le problème c’est que mettre des influences Néo Metal ou Groove dans des titres comme Love To Hate et Death’s Head pour un fan de Thrash (qui plus est de Slayer) c’est péché. D’ailleurs avec ces deux exemple, il est intéressant de noter que les fans attendent que le groupe reste droit dans ses bottes et dans le style musical de leur appartenance : le Hard Rock pour Kiss et le Thrash Metal pour Slayer et s’ils dévient un peu de leur trajectoire, que se soit bon musicalement ou pas, l’album sera renié par leur public. Tout comme AC/DC, Metallica et tant d’autres, on attend que le groupe déploie peu ou prou toujours la même formule.


Slayer

Évoquons maintenant, une autre forme d’album honteux et qui sont les collaborations peu heureuse, pour le dire poliment. Et être poli ça va être compliqué lorsque l’on parle de Lulu, l’album collaboratif entre Metallica et Lou Reed paru en 2011 (la même année qu’Illud Divinum Insanus de Morbid Angel, tiens, comme par hasard). Lou Reed (de The Velvet Underground rappelons-le) a déclaré au sujet de cet album : « Ceci est la meilleure chose que je n’ai jamais faite et je l’ai fait avec le meilleur groupe que j’ai pu trouver sur cette planète. Tous ceux qui y étaient impliqués étaient honnêtes, ceci est venu au monde de façon pure. Nous avons poussé aussi loin que nous avons pu dans les limites du possible. » Comme quoi il devait déjà être sénile avant de décéder deux ans plus tard (coïncidence?). Pour rapidement faire le topo si vous ne vous êtes jamais frotté à cette horreur, on y entend un vieux monsieur fatigué déclamer des poèmes pénibles en spoken-word sur fond de Metallica du pauvre pas inspiré et alignant les idées sans queue ni tête pendant 82mn avec James Hetfield qui raconte qu’il est une table (The View). En bref, Lulu est une énorme tâche noirâtre dans la discographie de Metallica (en plus de St Anger et avec ce son de batterie horrible) et on se demande bien comment une telle bêtise a pu voir le jour.

Quitte à s’enfoncer dans le désagréable, autant parler du dixième album de KornThe Path Of Totality qui se lance à corps perdu dans le Dubstep, genre très en vogue en 2011 et popularisé auprès du grand public. Le groupe collabore avec Skrillex et s’entoure également d’autres DJs (Kill The Noise12th PlanetNoisia et Excision) pour produire un album complet. Jonathan Davis déclarera à son sujet et "en toute modestie" : « Je veux ouvrir la voie. Je veux changer les choses. Je veux faire des choses que nous ne sommes pas censés faire. Je veux créer un art différent et non conforme à ce qui se passe. Nous n'avons pas fait d'album de Dubstep, nous avons fait un album de Korn. ». Il en résulte surtout un disque hybride entre Metal et Dubstep et une orientation déroutante puisque Korn revenait au son de ses débuts avec Korn III: Remember Who You Are l’année précédente. L’accueil de la presse est plutôt mitigée, certains apprécient la prise de risque et le mélange des genres, alors que d’autres le trouve purement horrible et stupide. Il passe mal auprès des fans en tout cas et se révèle être l’album le moins bien noté de toute leur discographie, mais sans être aussi sévère que la purge LuluThe Path Of Totality souffre d’être assez scolaire et monotone dans sa réalisation. Foncièrement oubliable en définitive, mais pas aussi honteux qu’on aurait pu le penser. Ca en fait surtout un disque très ancré dans une période et une mode qui n’aura tenue que quelques années.


Korn

Ce qui peut plomber un disque avant même qu'il sorte, c'est le trop plein d'attente des fans par rapport au moment ou le disque est annoncé, jusqu'à sa sortie définitive. L'arlésienne Chinese Democracy de Guns N Roses est un cas d'école car il a subi un long processus d’enregistrement, retardé par des problèmes de personnel et juridiques et bouffé le perfectionnisme du chanteur Axl Rose. Les premières traces de la création de l'album date de 1997 environ, alors que Slash, Duff McKagan et Matt Sorum avaient déjà quitté le groupe laissant Axl seul maitre à bord. Chinese Democracy est l'album le plus cher jamais enregistré de tous les temps. Vingt millions de dollars ont été dépensé pour sa conception (13 millions de Geffen Records plus 7 millions d'Axl Rose), puisqu'il a bien fallut payer les quatre producteurs (dont l'ex-producteur de Queen), les deux chefs d'orchestres et plus d'une dizaine de musiciens ayant participé de près ou de loin à sa conception (dont Moby, Brian May de QueenDave Navarro...). Chinese Democracy fini par sortir fin 2008, après plus de dix ans d'attente. Les ventes de l'album se révèlent décevantes et les critiques ne sont pas vraiment dithyrambiques, tout comme il déplait à de nombreux fans. En effet, en dehors de la voix d'Axl Rose, pas grand chose ne le rattache au passé du groupe et la succession de musiciens qui ont collaboré sur la disque ne le rend pas plus enjôleur, surtout qu'il manque la patte unique du guitariste Slash. Avec Chinese Democracy, Guns N Roses s'oriente d'avantage vers des sonorités Heavy Metal avec quelques titres sympathiques comme le morceau éponyme, Better ou If The World. En soit, ça passe, mais toute cette attente pour ce résultat ?

Dans la Synthwave il y a de très bonnes choses telles que Perturbator, Dan Terminus ou The Midnight pour ne citer qu’eux, chacun avec une approche un peu particulière du style, mais les musiciens connaissent leur domaine, maîtrise leur esthétique et n’ont pas vu la Synthwave comme quelque chose d’opportuniste sur lequel il fallait se lancer "pour que ça marche". L’attrait de la Synthwave, comme Korn l’a pu avoir pour le Dubstep et pas mal de groupes Metal pour les musiques électroniques de manière général, ne font pas tout le temps des mariages heureux. En témoigne Simulation Theory de Muse sorti en 2018 à la pochette clichée au possible digne d’un mauvais block buster américain. Muse, qui patauge dans la semoule depuis The Resistance (2009) avec un Pop Rock prétentieux depuis plus de dix ans, équivalent au melon de Matt Bellamy, saute à pieds joints dans une flaque de boue et éclabousse sont Pop Rock boursouflé d’agrémentations Synthwave sans saveur sur la moitié des morceaux de l’album. L’autre partie présente des tournures plutôt Electropop franchement tout aussi pénibles. En somme, c’est dégueulasse et on est bien loin du temps des pépites que sont Origin Of Symmetry ou Absolution. Pour l’anecdote de mauvais goût, Muse s’était vaguement essayé au Dubstep avec le titre The 2nd Law: Unsustainable sur leur album de 2012 pour un résultat des plus infâme. Visiblement tout ce qu’il ne faut pas faire, ils le font. 


Shining

Pour continuer avec les types qui ont le melon, Jørgen Munkeby (Guitare / Chant / Saxophone) de Shining peut largement rivaliser avec celui de Matt Bellamy. D’ailleurs, il est fan de Muse et de Marilyn Manson, comme quoi. Les norvégiens de Shining se sont fait connaître avec Blackjazz (2010) pour son côté avant-gardiste capable de mélange Jazz, Metal Progressif, Indus et musique électronique pour un résultat épileptique et très personnel. Si l'on sentait le groupe glisser vers l’Indus Metal, le point de non retour est atteint avec Animal de 2018 qui sonne comme un groupe de Rock alternatif démodé. Une louche de 30 Seconds To Mars, un peu de Metal histoire de, une ballade nullissime, un chant irritant au possible à base de « ooohhoooh », des synthés 80's parce qu'on veut suivre la mode et on obtient un album de stade qui n'en sera jamais un. C’est navrant à tous les étages, même en prenant l’album en tant que tel et sans considérer le passif de Jørgen Munkeby qui avait pourtant énormément de talent. Là on se demande bien ce qui s’est passé, on dirait un sabotage de carrière en bonne et due forme. L’attrait de la Synthwave on la retrouve chez d’autres groupes et de manière assez étonnante par exemple avec le groupe grec Hail Spirit Noir qui avait commencé sa carrière comme un groupe de Black Metal Psychédélique avec les excellents Pneuma et Oi Magoi en 2012 et 2014. Eden In Reverse en 2020 montrait déjà une plongée vers les sons rétros des années 80, toujours avec une dimension progressive, mais sans se montrer très intéressant et avec Mannequins de 2021 on y est pleinement avec toute l’esthétique néon-noire-fluo que cela comporte. Alors on est pas au niveau de misérabilisme d’un Muse ou d’un Shining, mais l’album est franchement loin d’être convainquant, tant il semble cocher toutes les cases du genre, sans rien n’apporter, ni être particulièrement efficace.

Alors certes, on vous a présenté des horreurs dans cet article et on s'excuse pour vous avoir remémoré les albums de Morbid Angel et de Metallica / Lou Reed, tout comme on est désolé si vous avez essayé d'écouter un morceau récent de Shining, mais on voulait aussi mentionner des albums sans doute un peu jugés trop rapidement par des fans bornés et qui méritent pourquoi pas une seconde chance (Carnival Of Souls de Kiss ou Feel Sorry For The Fanatic de Morgoth par exemple). N'hésitez pas en commentaire à préciser les albums que vous trouvez particulièrement honteux de groupes connus ou de ce que vous pensez des disques dont on parle dans cet article.

Pentacle (Octobre 2022)

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Commentaires

linkdupasseLe Mardi 18 octobre 2022 à 10H24

Je vous cite : "Et être poli ça va être compliqué lorsque l’on parle de Lulu, l’album collaboratif entre Metallica et Lou Reed paru en 2011 (la même année qu’Illud Divinum Insanus de Morbid Angel, tiens, comme par hasard). Lou Reed (de The Velvet Underground rappelons-le) a déclaré au sujet de cet album : « Ceci est la meilleure chose que je n’ai jamais faite et je l’ai fait avec le meilleur groupe que j’ai pu trouver sur cette planète. Tous ceux qui y étaient impliqués étaient honnêtes, ceci est venu au monde de façon pure. Nous avons poussé aussi loin que nous avons pu dans les limites du possible. » Comme quoi il devait déjà être sénile avant de décéder deux ans plus tard (coïncidence?). Pour rapidement faire le topo si vous ne vous êtes jamais frotté à cette horreur, on y entend un vieux monsieur fatigué déclamer des poèmes pénibles en spoken-word sur fond de Metallica du pauvre pas inspiré et alignant les idées sans queue ni tête pendant 82mn avec James Hetfield qui raconte qu’il est une table (The View). En bref, Lulu est une énorme tâche noirâtre dans la discographie de Metallica (en plus de St Anger et avec ce son de batterie horrible) et on se demande bien comment une telle bêtise a pu voir le jour."

En fait, vous êtes simplement passés à côté de la démarche artistique derrière cet album. Je suis tout à fait conscient qu'on peut ne pas du tout l'aimer, mais il ne faut pas le considérer comme un album de Metallica. C'est un objet hybride, avec un chant de type "parlé" très intéressant (et au-delà de la blague "je suis une table", les paroles sont excellentes), sur des riffs certes répétitifs, mais dont le but est d'instaurer une ambiance particulière. On aime ou pas (perso j'ai vraiment aimé et je ne trolle pas), mais on peut au moins reconnaître le travail derrière. Au fait, petit argument d'autorité, David Bowie considère que c'est la pièce maîtresse de Lou Reed. Vous faîtes ce que vous voulez de cette information.