Les Dossiers De Metalorgie #08 Juin 2018 : Metalorgie Monthly

L'été pointe doucement le bout de son nez, les vacances aussi et on souhaite partager avec vous nos écoutes récentes. Sur la route des festivals, sur la serviette ou devant une mousse fraîche, voici la playlist estivale des Metalorgiens.

Le mois de juin de...

...Zbrlah (ses chroniques) : 

Rhapsody - Rain Of A Thousand Flames (2001)
A l'occasion de la tournée d'adieu de Rhapsody, j'ai réécouté beaucoup de ces hymnes de Power Metal qui ont bercé mon adolescence. Rain Of A Thousands Flames garde toujours une place particulière dans mon cœur, étant l'album (l'EP ? il contient 7 titres pour 40 minutes, soit bien moins que les habitudes du groupe) avec lequel j'ai découvert la musique des Italiens, et aussi le disque qui m'a fait réaliser à quel point des passerelles évidentes peuvent être crées entre l’agressivité et la vélocité du Metal, et la grandeur et la majesté de la musique classique. The Wizard's Last Rhymes est en effet basé sur le thème du 4eme mouvement de la Symphonie Du Nouveau Monde de Antonin Dvorak, pour un résultat grandiose et toujours aussi convainquant, dix-sept ans plus tard. Quant à Queen Of The Dark Horizons, on parle de treize minutes de chef-d'oeuvre Power Metalèsque. Même si les morceaux les plus courts font office de remplissage, les deux pavés et le titre éponyme sont des indispensables.

Anette Olzon - Shine (2014)
J'aimais Nightwish MÊME quand Anette Olzon en était la chanteuse. Bon, par défaut hein, parce que c'était Nightwish quoi. La chanteuse ne m'a jamais particulièrement convaincu. Maaaaiiiiis bon, allez, donnons-lui une chance.
Mais là, non.
Juste non.
Je crois qu'à un moment, y a eu un titre qui m'a fait me dire "cette chanson-là, elle est pas si pire". Et c'est la chose la plus positive que j'ai pensé de toute l'écoute. Un disque à oublier, et qui me flanque de mauvais pressentiments quant à The Dark Element (nouveau groupe formé par Anette Olzon et Jani Liimatainen (ex-Sonata Arctica)) que je n'ai pas encore écouté.


...Skaldmax (ses chroniques) : 

Magma - Üdü Wüdü (1976)
La discographie de Magma n'est pas des plus faciles à appréhender, et bien qu'une approche chronologique serait peut-être plus judicieuse, j'aime bien m'y aventurer selon les noms et pochettes qui m'inspirent. Cette sortie du milieu des années 70 n'est absolument pas décevante et s'assimile même plutôt bien. Alors que des titres comme Theusz Hamtaak excèdent sans souci les 30 minutes, ici la bande de Christian Vander joue des morceaux de 4 minutes, aux ambiances marquées et mémorables. Le morceau éponyme qui ouvre l'album est chaleureux grâce à ses voix féminines, Troller Tanz et sa mélodie chaloupée prend une allure de dessin animé, et on conclut sur un De Futura mine de rien assez Rock, habité par des claviers aux saveurs de Dungeon Crawler. Très accessible, moins Jazzy et barré qu'un Mekanïk Destruktïw Kommandöh, Üdü Wüdü passe comme une lettre à la poste sans se prendre la tête et peut constituer une très bonne porte d'entrée vers le monde Kobaïen. 

Chevalier - A Call To Arms (2017)
Chevalier, en voilà un nom pour des Finlandais. Coupables de A Call To Arms, sorti l'année dernière, les cinq nordiques ne mentent pas sur la marchandise et nous mettent entre les pattes un combo Heavy/Speed Metal sans fioriture. Mais ce qui fait la différence, c'est l'excellente chanteuse Emma qui lâche des lignes vocales super épiques, particulièrement sur les couplets de Under The Sceptre ou le refrain de Chevalier. La vocaliste n'en fait jamais trop et rend justement ses quelques pointes suraiguës hyper jouissives, tandis que les musiciens se chargent d'une instrumentation répondant à tous les critères du True Heavy Metal. A Call To Arms recense quelques tubes en puissance que chaque fan de NWOBHM se doit d'aller écouter.

Disma
 - Towards The Megalith (2011)
Ces derniers temps j'ai avalé du Death Metal sombre et lourd à tours de bras, l'occasion de redonner une chance à cet album plutôt très bien vu mais auquel je n'avais pas accroché lors de mes premières écoutes. Et ça a du bon, de donner du temps au temps comme on dit, de ne pas condamner un disque à tout jamais parce que les premières impressions ne sont pas fructueuses. Disma en fait, ça casse tout. C'est hyper lourd et profond, avec des passages très Doom pas simplement là pour la forme (Chasm Of Oceanus), une saveur prononcée de gras et des figures rythmiques parfois très débilitantes (Spectral Domination). Ecouter Towards The Megalith, c'est comme se retrouver dans la tête du gros Bryan qui terrorisait toute la cour de récré, alors que c'est l'heure du goûter et que Bryan a très faim.


...Tang (ses chroniques) : 

Red TapeRadioactivist (2003)
Ah l’adolescence, ses faces de Casio, ses voix qui muent harmonieusement, ses amours et ses consciences politiques qui s’élèvent… En 2003 j’avais 17 piges et je venais de participer à ma première manifestation, suite à une certaine élection présidentielle, elle-même succédant à un certain attentat d’envergure. On sentait bien que le monde partait en sucette et Red Tape arrivait à point nommé pour casser nos gueules de jeunes puceaux. Encore aujourd’hui, Radioactivist résonne dans les cœurs et ravive la flamme Punk-Hardcore légèrement pétri dans le Stoner Blues. Un one-shot indispensable pour les ados éternels que nous sommes.

QuicksandTriptych Continuum (2018)
Jolie petite surprise en trois titres que ce Triptych Continuum pondu par Quicksand ce 22 juin, dans la parfaite continuité (forcément) du dernier album Interiors. Effectivement Multiverse nous inflige son groove en or de manière directe et démontre une nouvelle fois sa capacité à magnifier ses guitares via de savoureux effets. Même chose pour le plus aérien Spoken Through Clouds, dans une veine quasi post-rock, précédé du transitoire et vaporeux >>> de 50 secondes qui s’occupe de faire le lien. Cette petite mais fameuse gourmandise annonce peut-être un nouveau long pour l’année prochaine, pourquoi pas ?


...V.N.A. (ses chroniques) :

Diablo Blvd - Follow The Deadlights (2014)
J'avais déjà écouté d'une oreille distraite quelques extraits des Belges de Diablo Blvd, et je dois dire que ça ne m'avait pas franchement convaincu. Puis j'ai reçu ce CD en cadeau lors d'une commande... Tout à ma joie de découvrir un artwork plutôt sympathique, je n'avais aucune hâte de le mettre dans le lecteur, déjà quasi prêt à le ranger aux côtés des disques que je n'écoute jamais. Maaaiiiis les premières impressions sont parfois trompeuses, et c'était clairement le cas ici. Le Dark Rock / Heavy Metal du combo passe très bien, et la galette n'est finalement pas reléguée au rang de ramasse-poussière. Il est même bien possible que d'ici peu, j'aille jeter une oreille curieuse sur ce que le groupe a fait d'autre.

Devin Townsend presents Ziltoid The Omniscient (2007)
Par où aborder l’œuvre foisonnante (que dis-je ? tentaculaire !) de Devin Townsend ? Voilà une question que je me suis longtemps posée sans jamais y répondre... Du moins jusqu'à ce que Ziltoid l'Omniscient s'infiltre chez moi. Ziltoid sait tout. Ziltoid voit tout. Ziltoid veut notre café, et on ne va pas le lui refuser (remarquez, ce n'est pas moi que ça privera). En échange, Ziltoid répond à tous nos besoins musicaux. Alors il ne reste qu'une chose à dire : Eviv Diotliz !

Allen-Lande - The Showdown (2010)
Étant amateur des deux protagonistes (Russell Allen est le chanteur de Symphony X, pour ne citer que son groupe principal, et l'ex-Masterplan Jorn Lande chante dans son propre groupe, Jorn), je m'étonne moi-même de n'avoir pas écouté leurs collaborations plus tôt. Sur quatre albums à l'heure actuelle, c'est tombé plus ou moins par hasard sur le troisième, The Showdown.
Un projet marketing monté de toutes pièces par le label Frontier Records ? Peut-être bien, mais aux manettes (et à tous les instruments excepté la batterie), Magnus Karlsson (Primal Fear) connaît son affaire, les deux vocalistes sont efficacement mis en valeur, que ce soit en solo (chacun trois titres) ou en duo (ou devrais-je dire compétition ?) sur l'autre moitié des morceaux, et au final les objectifs fixés sont atteints. Pas l'album du siècle, mais une agréable friandise auditive dans le domaine Heavy / Power Metal.


...Pentacle (ses chroniques) : 

Primal Rite - Dirge Of Escapism (2018)
Turnstile + Power Trip. Ni plus, ni moins. Du Hardcore avec une louche de Thrash Metal, mais surtout un putain de groove qui ne quittera pas tes oreilles de sitôt. Ca s’enfile comme papa dans maman et ça moshe suffisamment vite pour faire passer tes sessions d'aspirateur dans ton appart pour des moments de fun absolu. Avec un son roots et une vraie énergie Punk. C'est la grosse déglingue.

Waking Aida - Full Heal (2015)
Ton réveil matin de cet été. Du Post-Rock joué à la sauce Math Rock, mais version hyper cool, le genre de truc fluide où les mecs n'en font pas des tonnes comme chez And So I Watch You From Afar. C'est le genre de disque qui te fait l'effet d'un smoothie qui fond dans la bouche. C'est blindé de mélodies ensoleillés, de rythmiques guillerettes, et ça te donnera le sourire pour le reste de la journée. Le genre de disque cocon.

Hangman's Chair - Banlieue Triste (2018)
C'est le disque de Doom Metal français à écouter cette année. Pour ces références Goth / New Wave / années 80's, pour ces mélodies simples mais tellement touchantes, pour la voix du chanteur qui n'a jamais sonné aussi juste et qui est vecteur d'émotion, pour sa lourdeur tout en finesse et pour ces rythmiques (et ce son de batterie) incroyable. Quel album, quel album !


...Neredude (ses articles)

NeurosisThrough Silver in Blood (1996)
Je n'avais pas écouté cet album depuis mes "révisions" pour le Roadburn 2016, où les Américains étaient tête d'affiche pour fêter trente ans de carrière et nous avions eu droit aux grands classiques du disque, comme la chanson titre ou "Locust Star". Mais en dehors des hits, cet album reste avant tout un voyage, une plongée en apnée dans la Névrose, la vraie, celle-là même avec laquelle Scott Kelly a révélé vivre au quotidien lors d'un poignant témoignage. C'est un cliché de dire que certaines oeuvres vont au delà des mots, mais Through Silver in Blood fait clairement partie de celles-là. Le pinacle de l'album est "Strength of Fates", qui n'est malheureusement plus jouée sur scène depuis 1996.

Joe Hisaishi - Joe Hisaishi meets Kitano Films (2001)
Le saviez-tu : la carrière musicale de Joe Hisaishi est loin de se limiter aux bandes originales des films d'animation d'Hayao Miyazaki ! Le bougre a un certain nombre d'album de piano solo à son actif, et aussi composé de la musique de films de cinéma comme le Petit Poucet d'Olivier Dahan, avec plus ou moins de réussite d'ailleurs. Mais sa plus grande réussite dans ce domaine reste incontestablement ses musiques pour les longs métrages de Takeshi Kitano. Cette compilation présente un condensé des thèmes principaux de ces films, et il est difficile de l'écouter sans retenir une petite larme. SonatineHana-BiKikujiroA Scene at The Sea, voilà des compositions sobres mais avec un puissance mélodique rare. Et il est intéressant de relever les différences notables avec sa manière de composer pour Ghibli, même si on retrouve un noyau dur commun, qui ravira petits et grand mélomanes. A noter que le musicien nippon jouera (entre autres) un medley de ces musiques lors d'un double concert à la Philharmonie de Paris en février 2019, qui est déjà complet.

Metalorgie Team (Juillet 2018)

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